EDL réceptionne du carburant et s’apprête à augmenter sa production

Électricité du Liban (EDL) a annoncé hier le lancement de la première phase d’un plan visant à améliorer la production de courant, quasiment nulle depuis début 2023. Le fournisseur a en effet pu décharger les 66 000 tonnes de gasoil contenues dans deux navires se trouvant au large des côtes depuis décembre dans les réservoirs des centrales de Deir Ammar (Liban-Nord) et Zahrani (Liban-Sud), suite au déblocage par les autorités des crédits nécessaires. Le fournisseur a indiqué pouvoir alors faire fonctionner 250 mégawatts sur ses deux centrales thermiques (qui en déploient 430 MW chacune à pleine puissance), auxquels il faut en théorie ajouter la production d’environ 100 MW de capacités hydrauliques qui fonctionnent encore. EDL va alors entreprendre de lancer plusieurs chantiers visant à optimiser le fonctionnement du réseau et limiter les pertes en répondant à une série de critères identifiés par les autorités, plus précisément le comité ministériel formé lors du Conseil des ministres du 18 janvier.

Augmentation par paliers
Si les objectifs sont atteints, le fournisseur public pourra alors augmenter sa production à 450 MW à partir du 10 février prochain, tandis qu’une troisième phase prévoit de la porter à 585 MW, soit plus du tiers des 1 500 MW pouvant être déployés au total. L’office autonome n’a pas communiqué combien d’heures de courant supplémentaires par jour cela représenterait. Il a par ailleurs assuré que les opérations de maintenance de la centrale de Deir Ammar avaient pu être réalisées avec succès, permettant de la remettre en marche.

Pour mémoire

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Même à pleine puissance, les capacités d’EDL ne suffisent pas à répondre à la demande totale du pays, qui gravitait autour de 3 000 MW avant la crise (avec des pics à 3 300 MW en été). Une carence qui a donné une place aux propriétaires de générateur privé, organisés en cartel et qui vendent leur électricité beaucoup plus cher.

Pour ne rien arranger, les capacités de production d’EDL ont en plus été lourdement handicapées par l’arrêt du versement des avances du Trésor ainsi que le maintien jusqu’à présent de ses tarifs sous-évalués et figés depuis 1994. En novembre, les autorités ont annoncé une hausse des tarifs, couplée à une augmentation de la production. La direction d’EDL a alors demandé des fonds pour pouvoir payer le carburant supplémentaire, alors qu’elle ne pouvait compter que sur de petites quantités livrées dans le cadre d’un accord de troc avec l’Irak.

Reportage

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Après trois mois de tergiversations, le gouvernement sortant a finalement approuvé avec effet immédiat le 18 janvier une première avance de 62 millions de dollars devant régler les deux navires de gasoil arrivés en décembre dernier, plus 54 millions pour régler les frais d’entretien des centrales du pays.

Le gouvernement avait aussi approuvé, mais cette fois sous réserve de la validation d’une commission ministérielle formée pour l’occasion, une troisième avance de 42 millions de dollars pour payer deux autres navires avec plus de 60 000 tonnes de fuel grade A et grade B dans leurs cales à destination des centrales de Jiyé (Chouf) et Zouk (Kesrouan). Et enfin, une quatrième de 142 millions pour financer des livraisons de carburant pendant le reste d’une période de transition à l’issue de laquelle le fournisseur commencerait à pouvoir compter sur les rentrées d’argent liées à la collecte des factures calculées à partir des nouveaux tarifs.