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Dernières Infos - Drame du 4 Août

Geagea et Hamadé appellent à la formation d'une commission d'enquête internationale


Geagea et Hamadé appellent à la formation d'une commission d'enquête internationale

Le député joumblattiste Marwan Hamadé (g) reçu par le patriarche maronite Béchara Raï à Bkerké, le 27 janvier 2023. Photo ANI

Le chef des Forces Libanaises (FL) Samir Geagea et le député joumblattiste et ex-ministre Marwan Hamadé ont tous deux appelé vendredi à la formation rapide d'une commission d'enquête internationale sur l'explosion meurtrière du 4 août 2020 au port de Beyrouth. Cet appel intervient alors que des tensions dans la rue ont eu lieu jeudi après une décision du procureur général Ghassan Oueidate de libérer tous les suspects détenus dans l'enquête et d'engager des poursuites contre le juge en charge de l'investigation, Tarek Bitar. M. Hamadé, membre du groupe parlementaire du Parti socialiste progressiste (PSP), s'est exprimé depuis Bkerké, où il s'est entretenu avec le patriarche maronite Béchara Raï. Quant à Samir Geagea, c'est à l'occasion d'une réunion avec l'ambassadrice des États-Unis au Liban, Dorothy Shea, qu'il a défendu cette idée. Les deux hommes ont également abordé la vacance à la présidence, alors que les députés ont échoué à onze reprises à élire un successeur à Michel Aoun, qui a quitté ses fonctions le 31 octobre dernier.

"Le PSP a toujours appelé à la formation d'une commission d'enquête internationale, car nous savons bien que  même le meilleur des  juges au Liban ne peut se permettre de se mettre en danger, lui et sa famille", a affirmé Marwan Hamadé depuis Bkerké. Dans des propos rapportés par l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), le député du Chouf a dénoncé "une enquête impossible et interdite" sur ce sujet, et a poursuivi ainsi : "Je l'ai vécu personnellement, ainsi que tous les martyrs de la Révolution du Cèdre", en allusion au mouvement de 2005 qui a conduit au départ des troupes syriennes du Liban et qui a connu une série d'assassinats politiques. Marwan Hamadé a lui-même échappé à une tentative d'assassinat à la voiture piégée, le 1er octobre 2004. "L'enquête est aujourd'hui rendue interdite par ceux dont la responsabilité sera prouvée (...) Ce à quoi nous avons assisté hier devant le Palais de justice et le comportement vis-à-vis des députés est inacceptable", a-t-il dénoncé. Jeudi, une manifestation de proches de victimes et de militants devant le Palais et le ministère de la Justice a dégénéré en heurts avec les forces de l'ordre, qui ont fait usage de matraques et de gaz lacrymogènes. Au moins huit personnes ont été blessées et plusieurs députés de l'opposition présents lors du sit-in ont été agressés par des gardes du corps du ministre sortant de la Justice, Henri Khoury. "Aujourd'hui, tout le monde est en danger. Celui qui a tué 250 personnes et blessé 6 000 autres et détruit la moitié de la capitale ne permettra que l'enquête aboutisse facilement", a conclu M. Hamadé.

Sur ce même sujet, Samir Geagea a de son côté dénoncé "le processus d'obstruction de l'enquête, qui est désormais clair". Alors qu'il recevait Dorothy Shea à Meerab, QG de son parti, le chef des FL a estimé que "les derniers développements exigent que nous soutenions entièrement la poursuite de l'investigation à travers la formation immédiate d'une commission d'enquête internationale, pour aider à révéler la vérité sur ce crime et restaurer le bon fonctionnement de la justice".

Abordant le dossier présidentiel, M. Geagea a affirmé qu'"il faut maintenant couper la route aux obstructeurs en assistant à des séances parlementaires ouvertes jusqu'à ce que quelqu'un soit élu", ce à quoi appellent certains députés, notamment les contestataires. Deux d'entre eux, Najat Aoun Saliba et Melhem Khalaf, observent un sit-in au Parlement depuis le 19 janvier. 

Quant à Marwan Hamadé, il a vanté les mérites du commandant en chef de l'armée libanaise, le général Joseph Aoun, dont le nom circule parmi les présidentiables potentiels. "On voit bien que quelqu'un veut mettre à l'écart le chef de l'armée !", a-t-il dénoncé, faisant allusion au bras de fer qui oppose Joseph Aoun à Maurice Slim, ministre sortant de la Défense. "Le commandant en chef de l'armée est quelqu'un qui travaille avec dévouement (...) C'est celui qui effectue de bonnes actions qui est visé", a-t-il fait valoir.

Le ministre sortant de la Défense, Maurice Slim, a démenti vendredi certaines informations de presse sur l'intention qu'il aurait de limoger le commandant en chef de l’armée, à l’issue de sa rencontre à Bkerké avec le patriarche Raï.

Marwan Hamadé a également indiqué que le leader druze Walid Joumblatt a mis sur la table une liste de candidats présidentiables lors de sa dernière entrevue avec le Hezbollah. "M. Joumblatt a proposé des noms qui contribueraient à sortir de ce grand différend conflictuel qui empêche de réunir 65 voix", a-t-il dit. "Je pense que 65 voix ne suffisent pas, car le président libanais doit être élu avec une force d'appui grâce à laquelle il peut former un gouvernement sérieux, et restaurer les institutions", a-t-il enfin plaidé.

Le chef des Forces Libanaises (FL) Samir Geagea et le député joumblattiste et ex-ministre Marwan Hamadé ont tous deux appelé vendredi à la formation rapide d'une commission d'enquête internationale sur l'explosion meurtrière du 4 août 2020 au port de Beyrouth. Cet appel intervient alors que des tensions dans la rue ont eu lieu jeudi après une décision du procureur général Ghassan...