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Politique - Décryptage

CPL-Hezbollah : le dialogue reprend, mais l’heure de l’accord n’a pas encore sonné

C’est Wafic Safa, responsable de l’unité de coordination au Hezbollah, qui a le mieux résumé l’état des relations entre le Courant patriotique libre et le parti chiite après la rencontre de lundi après-midi : « Ceux qui misaient sur la fin de l’entente de Mar Mikhaël doivent être mécontents en ce moment... » En effet, le principal message donné par les deux formations à l’issue de cette rencontre, qui a duré près de trois heures, c’est que le Hezbollah et le CPL tiennent à l’entente qu’ils ont conclue à Mar Mikhaël le 6 février 2006 et veulent la sauver coûte que coûte, en gérant leurs divergences qui restent profondes.

Cette rencontre est intervenue après des semaines de froid, alimentées par des réactions violentes des partisans des deux formations sur les réseaux sociaux. D’ailleurs, tout au long des dernières semaines, l’avenir des relations entre le CPL et le Hezbollah a occupé la « une » de l’actualité médiatique et les spéculations allaient bon train sur l’imminence du divorce entre les deux partis. C’est justement ce pronostic que le CPL et le Hezbollah ont voulu démentir en organisant cette rencontre de cette façon aussi médiatisée. Selon des sources proches des deux parties, l’idée principale n’était pas d’aboutir à une entente sur les dossiers conflictuels comme la présidence de la République et les réunions du gouvernement, mais de montrer l’attachement des deux alliés à l’entente de Mar Mikhaël, tout en évitant d’étaler leurs divergences au grand jour, car les relations avaient commencé à prendre un tournant dangereux. Selon les sources précitées, chacun des deux camps a longuement exposé son point de vue en toute franchise. Le chef du CPL a ainsi commencé son développement en disant qu’il y a trois grands sujets qui font l’objet de l’entente de Mar Mikhaël : la stratégie de défense, le partenariat entre les différentes composantes du pays et l’édification de l’État. Selon lui, le premier sujet a déjà fait ses preuves concrètement à travers la conclusion d’une entente sur l’exploitation des ressources maritimes et gazières, qui a été selon lui le fruit d’un partage des rôles entre l’État qui négociait et le Hezbollah qui a assuré une force de dissuasion.

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En revanche, les deux autres sujets restent en suspens. Le problème du partenariat est aujourd’hui grand ouvert dans le cadre des tractations pour l’élection d’un nouveau président et de la tenue des réunions du gouvernement démissionnaire. Le chef du CPL estime dans ce cadre qu’au lieu de l’édification de l’État, on assiste à la destruction des institutions publiques, l’une après l’autre, faute de parvenir à lutter contre la corruption. Au sujet de l’élection présidentielle, Gebran Bassil a insisté sur le fait qu’il ne s’agit pas d’élire un président à tout prix, mais d’en choisir un qui puisse avancer dans les réformes institutionnelles et dans le processus de lutte contre la corruption. De même, sur le plan de la tenue des réunions du gouvernement en période de vacance à la tête de l’État, le CPL a rappelé qu’entre mars 2013 et février 2014, alors que son gouvernement était démissionnaire, le président du Conseil de l’époque Nagib Mikati n’avait pas réuni une seule fois son équipe et qu’il avait accepté qu’on accorde des crédits pour l’achat de fuel sans passer par un Conseil des ministres. En outre, pendant la période où le gouvernement de Hassane Diab expédiait les affaires courantes (entre janvier 2020 et septembre 2021), Michel Aoun, alors président de la République, lui avait demandé de réunir le cabinet, mais ce dernier avait refusé et le club des anciens présidents du Conseil dont Nagib Mikati est membre l’avait encouragé dans ce sens. Pourquoi le principe a-t-il changé maintenant ? Selon Gebran Bassil, la Constitution reconnaît que tout pouvoir qui ne représente pas toutes les composantes du pays est illégitime. Par conséquent, il est du devoir des différentes parties politiques de trouver des solutions pour éviter qu’une composante se sente privée de ses droits. Concernant l’édification de l’État, il a estimé que le pays ne peut plus continuer sans respecter le principe de la reddition des comptes à tous les niveaux.

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De son côté, le bras droit de Hassan Nasrallah, Hussein Khalil, a expliqué le point de vue du Hezbollah qui se résume ainsi : il est clair que le blocus imposé par l’Occident au Liban se poursuit. Preuve en est que jusqu’à présent et après plus d’un an de tergiversations, le Liban n’a pas encore obtenu les autorisations nécessaires pour amener du gaz d’Égypte et de l’électricité de Jordanie via la Syrie. Selon le parti pro-iranien, nous sommes actuellement en période de pressions maximales, dans le but de faire plier le pays et de le pousser à accepter toutes les conditions que l’Occident veut lui imposer, notamment l’isolement du Hezbollah et l’intégration des déplacés syriens au sein du tissu social libanais. Dans ces conditions, un président qui veut édifier un État et lutter contre la corruption se heurtera aux mêmes obstacles que le président Michel Aoun lui-même et la situation interne ne fera qu’empirer, sur fond d’effritement total des institutions. C’est pourquoi la priorité pour le Hezbollah c’est d’élire le plus rapidement possible un chef de l’État capable de résister aux pressions occidentales tout en étant en mesure de parler avec toutes les composantes, pour permettre au pays de souffler un peu et pour préserver les institutions publiques, en attendant des circonstances plus favorables à leur dynamisation.

D’après les sources des deux parties, les noms des éventuels présidentiables n’ont pas été évoqués clairement et le Hezbollah n’a pas cherché à convaincre le CPL d’appuyer la candidature du chef des Marada Sleiman Frangié, sans pour autant laisser entendre qu’il pourrait renoncer à appuyer sa candidature. De son côté, le CPL n’est pas entré dans les détails des noms qu’il propose pour la présidence de la République. Les deux alliés ont donc exposé les grandes lignes de leurs positions, sans le souci d’aboutir à un accord. La réunion de lundi après-midi visait donc surtout à montrer que le dialogue entre les deux partis est maintenu. Les discussions doivent d’ailleurs se poursuivre, dans le but d’aboutir à un accord qui serait alors consacré par une rencontre au plus haut niveau entre leurs représentants.

C’est Wafic Safa, responsable de l’unité de coordination au Hezbollah, qui a le mieux résumé l’état des relations entre le Courant patriotique libre et le parti chiite après la rencontre de lundi après-midi : « Ceux qui misaient sur la fin de l’entente de Mar Mikhaël doivent être mécontents en ce moment... » En effet, le principal message donné par les deux...

commentaires (5)

Quelle est donc la finalité de cet article qui brasse et re-brasse du déjà-vu,déjà entendu,ou déjà lu

Citoyen Lambda

12 h 03, le 26 janvier 2023

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Commentaires (5)

  • Quelle est donc la finalité de cet article qui brasse et re-brasse du déjà-vu,déjà entendu,ou déjà lu

    Citoyen Lambda

    12 h 03, le 26 janvier 2023

  • Le suspens est encore une fois insoutenable. Une comédie nsipide, encire une fois, du tandem barbus-magouilles. Du remake déjà bien rodé. La suite n'échappe à personne.

    Citoyen

    11 h 55, le 26 janvier 2023

  • Toute cette littérature n’est qu’un plat de galets ramassés sur les bords orientaux du Golfe Persique. Ceux qui ont faim peuvent attendre éternellement la cuisson.

    Un Libanais

    21 h 07, le 25 janvier 2023

  • L'accord sera finalise quand Gebran Bassil acceptera de voter pour Sleiman Frangieh. Pas besoin d'etre grand clerc pour le deviner.

    Michel Trad

    10 h 09, le 25 janvier 2023

  • Tout ce bla bla ne vaut pas le prix l’encre et le papier dépensés pour le publier

    Lecteur excédé par la censure

    08 h 52, le 25 janvier 2023

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