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Société - Crise

Les enseignants du public en grève jusqu'à la fin de la semaine

La grève prévue ce lundi a été suivie à seulement 25 % selon un syndicaliste.

Les enseignants du public en grève jusqu'à la fin de la semaine

Sit-in d'enseignants du public à Tripoli (Liban-Nord) contre la détérioration de leurs conditions de travail, le 9 janvier 2023. Photo fournie par notre correspondant Michel Hallak

Tous les syndicats d’enseignants du public ont annoncé lundi soir une grève de mardi à dimanche pour protester contre l’absence d’aide de la part du gouvernement et contre des salaires qui se sont considérablement détériorés au vu de l'effondrement de la monnaie nationale.

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"Nous allons observer une grève jusqu'à dimanche. Nous allons nous réunir demain avec le Premier ministre Nagib Mikati et le ministre de l'Education et leur faire part de notre douleur, a déclaré Hussein Jawad, président de la ligue des enseignants de l’éducation de base publique à L'Orient-Le Jour. Nous ne pouvons pas continuer comme ça". "Ce qu'on nous donne de la main droite on nous le reprend de la main gauche, a-t-il ajouté avant d'expliquer : Nous avons encaissé une première fois l'équivalent de trois salaires et d'un coup la livre a dégringolé davantage". Le syndicaliste a aussi menacé que si leurs demandes ne sont pas prises en considération, la grève sera prolongée d'une semaine.

25% de grévistes lundi

Plus tôt dans la journée, des enseignants du public en grève ont manifesté dans le nord et le sud du Liban afin de protester contre la dégradation de leurs conditions de travail. Selon Hussein Jawad, seulement 25% des enseignants du public ont observé la grève lundi. Il s'agit exclusivement de contractuels et d'intermittents.

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À Tripoli (Liban-Nord), des enseignants des écoles publiques et techniques ont protesté contre "la négligence du ministère de l’Éducation vis à vis des droits des enseignants, alors que le pays subit un effondrement économique difficile". Ils ont à cet égard critiqué la décision du ministre sortant de l’Éducation Abbas Halabi, jeudi dernier, de leur accorder cinq dollars par heure d’enseignement en signe de "soutien" à leur productivité. Les enseignants ont de ce fait annoncé "une grève générale dans les écoles du public à travers le territoire". "Nous ne manifestons pas uniquement pour obtenir nos droits en tant que contractuels, mais pour défendre une cause et les droits des enseignants", a souligné l'enseignante contractuelle syndicaliste Nisrine Chahine.

Pas de reprise des cours

À Nabatiyé (Liban-Sud), les enseignants du secondaire dans le public ont tenu pour leur part un sit-in pour dénoncer la dégradation de leurs conditions de vie. S'exprimant au nom de ses collègues, Abdel Menhem Atoui a plaidé en faveur d'un "ajustement des salaires comme dans le reste des secteurs". "Si les revendications des enseignants ne sont pas prises en considération, notamment en ce qui concerne les salaires et les soins médicaux, il n'y aura pas de reprise des cours", a-t-il menacé. "Les enseignants se rendront tous les jours sur leur lieu de travail sans dispenser de cours", a-t-il noté.

Réagissant à leur sit-in, le ministre Halabi a annoncé qu'il allait "suspendre sa décision de payer cinq dollars supplémentaires aux enseignants pour chaque jour de travail". Dans un communiqué publié dans l'après-midi, il a assuré qu'il "ne savait pas que son initiative serait perçue comme une atteinte à la dignité des membres du corps enseignant". M. Halabi a enfin assuré qu'il réunira les responsables des ligues des enseignants et le président du syndicat des enseignants des écoles privées Nehmé Mahfoud avec le Premier ministre sortant Nagib Mikati, afin qu'ils discutent de leurs revendications. L'Orient-Le Jour avait appris que cette réunion se tiendrait mardi à 11h.

Mais peu avant midi, mardi, les syndicats de l'enseignement public ont publié une déclaration dans laquelle ils annoncent qu'ils ne rencontreront pas le Premier ministre sortant Nagib Mikati. Ils ont affirmé qu'après les visites répétées auprès de M. Mikati, ils n'ont reçu que des "promesses qui n'ont pas été mises en œuvre." "Par conséquent, nous demandons au Premier ministre de trouver des solutions et de prendre des décisions rapides qui permettent aux enseignants et aux professeurs de retourner dans leurs écoles et de mettre en œuvre ces demandes qu'il connaît très bien."

Gravement touchés par l'effondrement financier du pays, les enseignants du public, notamment les contractuels et les intermittents, avaient manifesté à maintes reprises afin de réclamer une majoration de leurs salaires.

Tous les syndicats d’enseignants du public ont annoncé lundi soir une grève de mardi à dimanche pour protester contre l’absence d’aide de la part du gouvernement et contre des salaires qui se sont considérablement détériorés au vu de l'effondrement de la monnaie nationale. Grand angle Pourquoi le Liban n’a pas réformé ses programmes scolaires depuis 25 ans "Nous allons...

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Tous mes sympathies vers les enseignants et leur rôle fondamental pour la société au Liban.

Stes David

18 h 36, le 10 janvier 2023

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Commentaires (1)

  • Tous mes sympathies vers les enseignants et leur rôle fondamental pour la société au Liban.

    Stes David

    18 h 36, le 10 janvier 2023

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