Un restaurant de Dubaï servant des boissons alcoolisées. Karim Sahib/Archives AFP
L’un des deux principaux fournisseurs de boissons alcoolisées de Dubaï, Maritime and Mercantile International (MMI), l’a annoncé sur son compte Instagram : « Acheter de l’alcool est désormais plus facile et moins cher. » Depuis le 1er janvier, la capitale économique des Émirats arabes unis a pris de nouvelles mesures en vue d’attirer les étrangers.
Ce qui change en 2023
• Le 1er janvier, l’émirat de Dubaï a levé la taxe municipale de 30 % imposée sur les boissons alcoolisées. Introduite en 2018, une TVA de 5 % continuera néanmoins d’être appliquée.
• Pour les résidents non musulmans de plus de 21 ans, la licence individuelle qu’il fallait acquérir chaque année pour environ 73 dollars afin de pouvoir boire, transporter et stocker chez soi de l’alcool est désormais gratuite.
• Selon des sources du secteur au fait du dossier, citées par le Financial Times, ces mesures doivent être testées sur une période d’un an avant d’être ajustées si besoin.
• Ces décisions ne concernent que l’émirat de Dubaï au sein de la fédération émiratie.
Le contexte
• L’arrivée d’oligarques russes depuis l’invasion de l’Ukraine, combinée à l’inflation mondiale, a en effet nourri l’inflation, augmentant le coût de la vie. Même si la levée de la taxe n’est pas entièrement répercutée, les récentes mesures liées à la consommation d’alcool pourraient permettre de diminuer son prix pour les consommateurs.
• Les règles concernant la consommation d’alcool ont été allégées à Abou Dhabi dès 2018, la vente d’alcool devenant alors permise les jours précédant d’importantes fêtes religieuses. La consommation d’alcool a ensuite été décriminalisée fin 2020 dans tous les EAU, sauf à Charjah, où l’alcool reste interdit.
• Une tolérance zéro reste de mise pour la conduite en état d’ébriété. Boire en dehors des établissements autorisés est passible de poursuites judiciaires, tout comme être sous l’emprise de l’alcool dans un lieu public.
• Dans la perspective de diversifier son économie nationale fondée sur la rente d’hydrocarbures, Abou Dhabi cherche à attirer les touristes, mais surtout les investissements et les travailleurs qualifiés étrangers.
• En janvier 2022, la fédération émiratie a ainsi décalé sa semaine de travail entre lundi et vendredi midi pour s’aligner sur les grandes places financières et commerciales dans le monde.
• L’émirat-capitale d’Abou Dhabi a quant à lui instauré l’année dernière le mariage civil pour les non-musulmans afin d’inciter ses résidents à s’installer sur le long terme.
• L’un des plus grands casinos du monde doit ouvrir dans l’émirat de Ras al-Khaïma en 2026, alors que les jeux d’argent sont jusqu’à présent interdits par les lois islamiques en vigueur dans les pays du Golfe. Des travaux sont en cours pour développer la législation.
Les enjeux
• En tant que hub commercial et financier, Dubaï compte déjà plus de 90 % d’étrangers résidant dans l’émirat. L’objectif pour les autorités est surtout de les retenir durablement pour faire face à la concurrence des voisins.
• Avec son plan Vision 2030, l’Arabie saoudite sous Mohammad ben Salmane cherche à attirer les multinationales actives dans la région, ainsi que des travailleurs étrangers et des touristes. Le royaume a ainsi menacé de ne plus signer de contrat avec les compagnies qui n’auraient pas ouvert leurs bureaux régionaux dans le pays avant 2024.
• Le Qatar espère quant à lui bénéficier de l’effet de traction de la Coupe du monde de football pour développer le secteur du tourisme, ayant pris soin de montrer une image de pays ouvert auprès des fans du ballon rond qui se sont rendus dans l’émirat gazier en fin d’année dernière.
• L’alcool reste interdit dans la plupart des pays du Golfe. S’il est toléré pour les étrangers dans certains hôtels au Qatar, il est encore prohibé dans le royaume wahhabite. Selon le Wall Street Journal, Riyad aurait néanmoins prévu d’autoriser la vente et la consommation de boissons alcoolisées dès l’année prochaine dans un complexe balnéaire situé dans la ville futuriste de NEOM, encore en construction au bord de la mer Rouge.
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