Depuis la France, une chercheuse libanaise tend la main aux étudiants sur Facebook

Dédiée à la communauté scientifique libanaise, cette page sur Facebook comptabilise aujourd’hui près de 2 500 abonnés, contre une centaine au moment de son lancement, en 2017. Des abonnés essentiellement étudiants, chercheurs en sciences, professeurs de plusieurs universités libanaises ou aussi médecins. À l’origine de la « Lebanese scientific community » Jihane Basbous, une chercheure libanaise du CNRS français, installée à Montpellier. Entretenant une étroite collaboration avec différents instituts de l’Université libanaise, elle raconte avoir été souvent sollicitée par des étudiants qui demandaient ses conseils sur les parcours scientifiques à entreprendre ou qui voulaient être informés sur les demandes de thèse ou de stages postdoctoraux. « Au fur et à mesure, l’idée m’est venue de créer une page Facebook où je pourrais publier toutes les demandes de postes que je recevais, vu ma fonction de chercheure au CNRS, permettant à un plus grand nombre d’étudiants d’en profiter », raconte Jihane Basbous, employée à l’Institut de génétique humaine (IGH) à Montpellier dans le domaine de l’instabilité génétique et cancer. « J’ai rencontré durant ma jeunesse des personnes dont l’aide et le soutien ont été déterminants pour ma carrière. C’est l’une des principales raisons pour laquelle j’ai créé cette page. Il est essentiel, pour moi, de pouvoir tendre la main à cette jeunesse libanaise, surtout en sciences », poursuit-elle.

Engagée auprès d’étudiants libanais issus de filières scientifiques, elle vise à leur communiquer, via cette page, des informations relatives à l’actualité scientifique nationale et internationale, des offres d’emploi pour des postes de doctorat et postdoctorat en France et ailleurs, ainsi que des formations spécialisées de master et de doctorat, majoritairement dans le domaine de la biologie, ayant lieu en France ou au Liban, en partenariat avec la France. « Je suis très souvent contactée par des étudiants libanais qui me demandent effectivement plus de détails concernant un poste, ou de l’aide, des conseils dans leur démarche et qui me demandent aussi de diffuser leur article, ce que je fais avec grand plaisir, affirme-t-elle. J’essaie autant que possible d’insuffler une lueur d’espoir étant donné la situation sombre du pays. »

Récemment, elle a commencé à publier des articles scientifiques écrits par des scientifiques libanais et publiés dans des journaux internationaux. « Je suis tellement fière de cette jeunesse scientifique libanaise que je poste autant que possible leurs réussites et leurs accomplissements dans leur domaine. Leur réussite se traduit par les articles qu’ils ont publiés, les prix qu’ils ont gagnés et surtout la thèse qu’ils ont soutenue », souligne Jihane Basbous.

En parallèle, cette chercheure publie des contenus d’un autre registre, comme des anecdotes scientifiques, ajoutant un brin d’humour à sa page. « C’est un métier assez dur et exigeant, surtout pour les doctorants. La compétition est rude et la pression assez importante, d’où la nécessité parfois de faire sourire grâce à des anecdotes sur leur quotidien. » De même, elle poste parfois des citations ou diffuse des informations sur des soutenances de thèse de jeunes doctorants libanais, afin d’encourager les étudiants et de les motiver à « persévérer et ne jamais baisser les bras devant leurs objectifs ». Selon elle, « le message fort de cette page est de croire et d’avoir confiance en soi et en ses rêves ».

Par ailleurs, Jihane Basbous relève que les activités de cette page sont soutenues par le CNRS – Liban avec lequel elle collabore « dans le but de promouvoir et de diffuser les manifestations et les actualités à toute la communauté scientifique libanaise ».

Débordée par son travail à l’Institut de génétique humaine, Jihane Basbous a demandé à un jeune étudiant en thèse, Élia Moarbess, de collaborer à l’animation de la page sur Facebook. « Étant donné la conjoncture actuelle au Liban, énormément de jeunes Libanais entament ou continuent leurs études en sciences en France, et ils se connaissent entre eux. Me faire seconder par un jeune est aussi un moyen de faire découvrir cette page à une plus large audience », estime-t-elle.

Pour découvrir la page, visiter l’adresse suivante : https://www.face book.com/scienceliban