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L'Ukraine essuie des bombardements russes massifs, les coupures de courant se multiplient

L'Ukraine essuie des bombardements russes massifs, les coupures de courant se multiplient

Une femme tente d'éclairer son commerce lors d'une coupure de courant à Lviv, en Ukraine, le 15 décembre 2022. Photo YURIY DYACHYSHYN / AFP

L'Ukraine a subi vendredi matin de nouvelles frappes de missiles russes qui ont provoqué des coupures d'eau dans la capitale Kiev et de courant à travers le pays, Moscou se montrant déterminée à détruire les infrastructures ukrainiennes. Selon les premiers bilans, au moins deux personnes sont mortes à la suite d'une frappe qui a touché un immeuble résidentiel à Kryvyï Rig (sud), selon le gouverneur régional. Et une autre a été tuée par des tirs d'artillerie ayant visé une zone résidentielle de Kherson (sud), ville reconquise en novembre par les forces ukrainiens.

Selon les autorités ukrainiennes, "environ 40 missiles" russes ont visé la capitale, dont 37 ont été abattus par la défense antiaérienne. Elles n'ont pas précisé quels dégâts les autres ont occasionné. Le maire, Vitali Klitchko, a indiqué que les dommages à l'infrastructure énergétique ont provoqué des "interruptions de l'approvisionnement en eau dans tous les quartiers de la capitale".

De son côté, l'occupation russe de la région ukrainienne de Lougansk (est) a accusé les forces ukrainiennes de tirs d'artillerie sur deux localités, faisant huit morts et 23 blessés vendredi matin. Confrontée à une série de revers militaires dans le nord-est et le sud du pays cet automne, la Russie a opté en octobre pour une tactique de frappes massives visant la destruction des réseaux et transformateurs électriques de l'Ukraine, plongeant des millions de civils dans le froid et l'obscurité en plein hiver.

"Une nouvelle vague massive de bombardements russes vise l'infrastructure énergétique, des installations ont déjà été endommagées dans l'est et le sud du pays", a ainsi indiqué vendredi matin sur Facebook le ministre de l'Energie, Guerman Galouchtchenko. Le ministre des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba a réagi en réclamant que les Occidentaux livrent "un obusier à l'Ukraine, un char à l'Ukraine, un véhicule blindé à l'Ukraine, pour chaque missile ou drone qui vise l'Ukraine".

L'aide militaire occidentale a déjà permis aux forces ukrainiennes d'infliger des défaites d'ampleur à l'armée russe. A Kiev, les frappes matinales ont conduit vendredi à la mise à l'arrêt du métro pour que les stations puissent servir d'abris.

Emmitouflés dans leurs manteaux, assis par terre ou sur les marches des escalators, certains y ont passé quatre heures, du début de l'alerte vers 08H00 (06H00 GMT) à sa levée vers midi. "C'est devenu quelque chose de normal. Ce matin je me suis réveillée, j'ai vu un missile dans le ciel, et je n'étais pas surprise. Je l'ai vu et j'ai su que je devais aller dans le métro", a confié Lada Korovaï, une actrice de 25 ans. Dans l'après-midi, la municipalité a annoncé sur Telegram que le métro resterait à l'arrêt tout le reste de la journée, "du fait de dégâts sur le système énergétique et du fait des coupures de courant en urgence". Mercredi, la capitale avait déjà été visée par un essaim de 13 drones explosifs, que l'armée dit avoir abattus.

"Sans électricité"

Ailleurs, des pans entiers du pays étaient une nouvelle fois privés de courant vendredi. Ainsi, "la région de Kirovograd (centre) est entièrement sans électricité", a déploré son gouverneur, Andriï Raïkovytch, sur Telegram. La deuxième ville du pays, Kharkiv (nord-est), était également privée de courant, tout comme Poltava (centre). "Sans électricité (...) le système de chauffage ne fonctionne plus" à Krementchouk (centre), a dit de son côté sur Telegram le maire de cette ville, Valéri Maletskiï. Des frappes multiples ont également visé la région de Zaporijjia (sud), selon son gouverneur, Oleksandre Staroukh.

Sommet Poutine-Loukachenko

Cette semaine, les alliés occidentaux de l'Ukraine, réunis en conférence à Paris, ont trouvé environ un milliard d'euros pour aider le pays à sauvegarder et réparer son infrastructure alors que, dans de nombreuses agglomérations, la population n'a de l'électricité que quelques heures par jour. De leur côté, les présidents russe et bélarusse, Vladimir Poutine et Alexandre Loukachenko, se retrouvent lundi à Minsk pour un sommet destiné à resserrer encore leur alliance.

Le Bélarus, seul allié de la Russie dans cette guerre, avait prêté son territoire pour permettre l'assaut russe sur Kiev au début de l'invasion le 24 février. Mais face à la résistance ukrainienne, le Kremlin avait dû se résoudre à renoncer à la capitale ukrainienne. Selon M. Loukachenko, le sommet lundi sera "avant tout (consacré) à la sphère économique", mais les deux dirigeants parleront aussi de "la situation politico-militaire autour de (leurs) pays".

Enfin, dans un entretien publié jeudi, le commandant en chef de l'armée ukrainienne, Valéry Zaloujny, s'est dit convaincu que la Russie allait tenter une nouvelle attaque sur Kiev dans les premiers mois de 2023. Depuis le printemps, les combats se concentrent dans l'est et le sud de l'Ukraine. Moscou a dû y céder depuis septembre d'importants territoires, et a mobilisé depuis 300.000 réservistes pour consolider ses lignes. Les batailles sont particulièrement rudes autour de Bakhmout et Avdiivka, deux villes de l'Est que les forces russes tentent de conquérir.


L'Ukraine a subi vendredi matin de nouvelles frappes de missiles russes qui ont provoqué des coupures d'eau dans la capitale Kiev et de courant à travers le pays, Moscou se montrant déterminée à détruire les infrastructures ukrainiennes. Selon les premiers bilans, au moins deux personnes sont mortes à la suite d'une frappe qui a touché un immeuble résidentiel à Kryvyï Rig (sud), selon...