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Nos Lecteurs ont la Parole

Passeport pour un mieux-être

Redisons-le autrement : il y a en chacun de nous, parfois de façon visible et parfois de façon plus masquée ou plus profondément enfouie sous les peurs et les interdits, une aspiration au mieux-être, ou au moins la tentation d’un bien-être et même une disponibilité plus ou moins timide, plus ou moins affirmée à être heureux, sans culpabiliser de l’être ou sans se reprocher de ne pas l’être, sans s’interdire de le vouloir.

Il nous faut : être bien avec soi-même dans sa tête d’abord, sans conflits intrapersonnels qui parasitent le présent, qui ne dévorent pas nos ressources, en accord avec nos potentialités. Aussi, il faut être bien dans son corps, le sentir vivant, efficient, disponible et à notre service, tout cela dans un fonctionnement souple et harmonieux. Ajoutons d’être bien dans ses relations, en correspondance non conflictuelle avec son environnement, en paix avec autrui, en harmonie avec l’univers, une sensation rare et cependant plus accessible qu’il n’y paraît au premier abord.

Enfant, notre bien-être dépend pour l’essentiel des réponses de notre entourage et du pouvoir de notre imaginaire qui fait un contrepoint principal à la rencontre avec la réalité.

Devenu adulte, le bien-être relève principalement de nos choix de vie, de la qualité de nos relations, de notre façon d’être au monde, de notre responsabilité pleine et entière en acceptant de renoncer tout d’abord à la victimisation et à la mise en dépendance.

Le bien-être ne résulte pas d’une simple intention ou d’un désir, il est relié à plusieurs démarches qu’il nous paraît important de rappeler :

– Développer la capacité à être présent au présent. Cela veut dire ne pas se laisser envahir par son passé ou par les situations inachevées de son histoire. Cela veut dire aussi ne pas fuir dans le futur, soit en l’idéalisant, soit en remettant à demain ce qu’il est possible de vivre aujourd’hui.

– Accepter de s’aimer en cultivant respect, bienveillance et tendresse à l’égard des différentes composantes de sa personnalité. Ce faisant, nous inscrivons en nous un ancrage de fiabilité et de confiance pour agrandir la « vivance » de notre vie.

– Apprendre à découvrir et à cultiver la beauté partout où elle peut s’épanouir. Et aller à sa rencontre en prenant le temps de la reconnaître dans ses manifestations les plus infimes.

– Se donner les moyens d’apprendre à mieux communiquer avec soi-même et avec autrui, et donc de cultiver des relations vivantes.

Pour réussir ces démarches, il faut surtout oser : oser demander en prenant le risque que la réponse de l’autre ne corresponde pas à nos attentes. Oser recevoir les messages cadeaux qui nous viennent d’autrui pour les amplifier ou simplement les adapter à nos possibles. Oser restituer les messages négatifs, qui nous viennent parfois de l’autre, en nous positionnant clairement, en trouvant la bonne distance ou même en renonçant à poursuivre des relations qui peuvent se révéler toxiques pour nous. Oser donner gratuitement, sans ambiguïté, sans mettre l’autre en dépendance ou en dette. Oser refuser, c’est-à-dire prendre le risque de faire de la peine ou de décevoir, en se confrontant par un « non » clair, face à une demande ou une invitation de l’autre qui ne correspond pas à nos valeurs, à notre disponibilité ou qui touche à notre seuil de tolérance.

En fait, la clé principale du bien-être semble résider dans notre capacité à ne pas nous laisser définir par autrui, à ne pas cultiver la dépendance, à ne pas nous laisser polluer par les tentatives de culpabilisation des proches ou de ceux qui prétendent nous aimer et qui, au nom de leur « amour », voudraient nous faire entrer dans leurs désirs, leurs peurs ou leurs projets.

Il appartient à chacun de rechercher et de se donner les moyens de se réconcilier avec le meilleur de ses possibles en acceptant de devenir un bon compagnon pour soi.

Le bien-être ne s’épanouit que dans la convivialité, dans la résonance avec le bien-être d’autrui. Mais encore faut-il souligner, sans amertume ou culpabilité, avec lucidité, humour et beaucoup de tendresse, que le bien-être personnel reste une oasis dans un désert d’« incommunication », une île dans un océan d’injustices et de guerres, une fleur dans un champ de violence et d’intolérance, une graine d’espoir à semer face à l’avidité du consumérisme et de l’individualisme dominants.


Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « Courrier » n’engagent que leurs auteurs. Dans cet espace, « L’Orient-Le Jour » offre à ses lecteurs l’opportunité d’exprimer leurs idées, leurs commentaires et leurs réflexions sur divers sujets, à condition que les propos ne soient ni diffamatoires, ni injurieux, ni racistes.

Redisons-le autrement : il y a en chacun de nous, parfois de façon visible et parfois de façon plus masquée ou plus profondément enfouie sous les peurs et les interdits, une aspiration au mieux-être, ou au moins la tentation d’un bien-être et même une disponibilité plus ou moins timide, plus ou moins affirmée à être heureux, sans culpabiliser de l’être ou sans se reprocher de...

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