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Économie - Télécoms

Grève chez Touch et Alfa : le ministre ne fera aucune concession

Suite à l’annonce hier d’un boycott par certains partis politiques, le Parlement a annulé la séance prévue aujourd’hui qui devait traiter des allégations de dilapidation de fonds publics par trois anciens ministres du secteur.

Grève chez Touch et Alfa : le ministre ne fera aucune concession

Indication de grève lundi sur les portes du bâtiment de l’opérateur Touch au centre-ville. Photo DR

« Je ne ferai aucune concession. » Dans un entretien avec L’Orient-Le Jour tenu hier, le ministre sortant des Télécoms Johnny Corm a été on ne peut plus clair sur son opposition aux revendications du syndicat des employés de téléphonie mobile au Liban, présidé par Marc Aoun. « Je crains que cette grève ne soit politisée », a-t-il également supputé. Lancée lundi, la grève ouverte des employés des deux opérateurs libanais Alfa et Touch annonçait une semaine mouvementée pour le secteur des télécoms au Liban. Du moins jusqu’à hier.

En effet, convoqués mercredi dernier par le président de la Chambre Nabih Berry, les députés auraient dû se réunir ce matin pour entendre trois anciens ministres (Nicolas Sehnaoui, Boutros Harb et Jamal Jarrah), accusés depuis 2019 de dilapidation de fonds publics, et décider en fin de débats de la formation ou non d’une commission parlementaire d’enquête. Cette séance a cependant été annulée hier après-midi après que des députés affiliés aux Forces libanaises et aux Kataëb ont annoncé vouloir la boycotter. « Dans un contexte de vacance présidentielle, le Parlement ne peut se réunir que pour élire un chef de l’État », a notamment justifié le député Ghassan Hasbani dans un communiqué. Une neuvième séance à ce propos est d’ailleurs prévue demain.

De cette semaine chargée pour le secteur, seul le mouvement de grève fait donc désormais débat dans les hautes sphères du Grand Sérail. Réuni avec le Premier ministre sortant Nagib Mikati hier matin, Johnny Corm lui a exposé le même détail fourni par la suite à notre rédaction, à savoir le package salarial reçu par les employés des deux opérateurs de Alfa et Touch. « En moyenne, leur rémunération équivaut à 2 500 dollars par mois », explique-t-il. Ce montant inclut plusieurs avantages détaillés par le ministre, dont un revenu divisé « entre 25 % en dollars frais et 75 % dollars libanais, une police d’assurances de 1re classe (in & out) valable également pour les parents et les enfants des employés, dont le paiement des médicaments requis en dollars frais », entre autres. Contacté lundi, Marc Aoun évoquait, lui, une moyenne équivalant en réalité à « 2 000 dollars ».

Affaire à suivre

À la revendication d’une hausse salariale, que les employés n’auraient pas obtenue « depuis 2018 », expliquait lundi encore le syndicaliste, le ministre a répondu leur avoir « donné deux 13es mois de suite, ainsi qu’un bonus » depuis qu’il a pris ses fonctions en septembre 2021. Quant aux accusations du syndicat concernant des promotions et/ou des hausses salariales à près de 300 personnes, originaires du Kesrouan et de Zghorta, par le ministère, Johnny Corm confirme des hausses salariales ciblées et suggérées par les directions de Alfa et Touch mais replace dans leur contexte leurs raisons. « Cela est arrivé avant la hausse tarifaire (des prix des télécoms le 1er juillet) car nous ne savions pas à l’époque si nous en aurions l’autorisation », explique-t-il, le cabinet des ministres étant le seul à pouvoir prendre cette décision. « Près de 20 % des employés (environ 450 personnes) avaient alors quitté Alfa et Touch (en raison de la crise au Liban) et il fallait trouver les moyens de garder les autres » dans un contexte de crainte d’effondrement du secteur. « C’est normal que certains employés soient mécontents de ne pas avoir bénéficié de la même revalorisation que d’autres, mais c’est aussi normal que nous n’ayons pas pu en donner à tout le monde. »

Des propos se voulant objectifs mais qui ne risquent toutefois pas de calmer le jeu côté syndicat. Dans un nouveau communiqué publié hier, ce dernier a nié les accusations de coup d’éclat du syndicat, clamant que leurs revendications datent de plusieurs mois et que « leurs droits ont été bafoués depuis 2018 ». Aux rumeurs rapportant des tensions entre les employés de Alfa et ceux de Touch, disant que ceux du premier pousseraient ceux du second à cette grève, le syndicat assure que « Alfa et Touch ne font qu’un » malgré

«ceux qui tentent de les diviser » suivant « un agenda suspect ». Ce qui est sûr en tout cas, c’est que la direction de Touch démentait toute grève lundi et que le ministre sortant tient Marc Aoun « responsable direct de ce qui arrivera ». Ni l’un ni l’autre ne semblent jusqu’à présent vouloir céder du terrain. Affaire à suivre.

« Je ne ferai aucune concession. » Dans un entretien avec L’Orient-Le Jour tenu hier, le ministre sortant des Télécoms Johnny Corm a été on ne peut plus clair sur son opposition aux revendications du syndicat des employés de téléphonie mobile au Liban, présidé par Marc Aoun. « Je crains que cette grève ne soit politisée », a-t-il également supputé. Lancée...

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