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Sport - Mondial

L’Angleterre attend déjà les Bleus

Après avoir sèchement écarté le Sénégal (3-0), les Three Lions retrouveront l’équipe de France samedi prochain dans un quart de finale qui s’annonce grisant.

L’Angleterre attend déjà les Bleus

Harry Kane au moment de célébrer son but lors de la victoire de l›Angleterre acquise aux dépens du Sénégal (3-0), dimanche en huitièmes de finale du Mondial 2022, sur la pelouse du stade al-Bayt Stadium, à al-Khor. Carl Recine/Reuters

Il est rare, dans cette Coupe du monde, de sortir de deux rencontres consécutives avec exactement la même impression. Celle d’avoir apprécié peu ou prou le même spectacle, applaudi les mêmes acteurs dont l’interprétation donne instantanément envie de reprendre une place pour la prochaine représentation.

Malgré tout ce qui les oppose sur le terrain de la gastronomie, Français et Anglais ont démontré ce dimanche qu’ils pouvaient parfois disposer des mêmes recettes pour parvenir à leurs fins : un gardien décisif, une défense solide malgré quelques signes de fébrilité, un milieu de terrain alliant impact physique et qualité technique, et enfin une ligne offensive à la force de frappe quasi inégalable.

Un « vrai test »

En s’imposant tous deux avec la manière, au terme de victoires parachevées par trois buts inscrits contre leurs adversaires respectifs en huitièmes de finale, les deux voisins ont prouvé qu’ils avaient le potentiel pour renverser plus ou moins n’importe qui, y compris les blocs défensifs les plus resserrés et défendus par des gardiens de classe mondiale.

Sans surestimer la valeur intrinsèque des effectifs polonais et sénégalais (rappelons-le, privé de son atout numéro 1 en la personne de Sadio Mané), qui ont tous deux posé des problèmes aux Bleus et aux Three Lions au point d’avoir eu l’occasion de mener au score en première période, les hommes de Deschamps et de Southgate ont confirmé que leurs velléités de prétendants au titre n’étaient pas uniquement dues à leurs noms ronflants de « grandes » nations du football mondial.

Dimanche, dès le coup de sifflet final scellant leur succès 3-0 aux dépens des Lions de la Téranga, les vice-champions d’Europe en 2021 et demi-finalistes du Mondial 2018 en Russie se sont tout de suite projetés vers le « vrai test » qui les attend. Victorieuse de la Pologne 3-1 un peu plus tôt, la France a envoyé un nouveau signal à ses concurrents : elle compte dans ses rangs l’un, si ce n’est le meilleur, attaquant du monde.

Encore auteur d’un doublé après celui réussi contre le Danemark en phase de poules, Kylian Mbappé persiste et signe : ce Mondial 2022 est bel et bien le « sien », et avec déjà 5 réalisations au compteur en 3 titularisations, il pourrait bien atteindre des sphères que seuls une poignée de joueurs ont touché du doigt avant lui.

« Je suis venu ici pour gagner »

Mais si les objectifs personnels de l’attaquant parisien sont connus de tous, il n’en fait pas pour autant une obsession. Entre emboîter le pas à Ronaldo (le Brésilien) et égaler ses 8 buts inscrits lors de l’épopée victorieuse de la Seleção au Mondial 2002, et soulever un second trophée consécutif après celui glané en Russie, le choix est vite fait : « Je suis venu ici pour gagner la Coupe du monde », a-t-il résumé après avoir été élu homme du match en vertu de ses « deux buts d’anthologie », selon les mots de son capitaine Hugo Lloris.

Mais si sa nouvelle prestation d’exception a encore ébloui les 40 000 spectateurs du stade al-Thumana de Doha, elle ne doit pas occulter celles de ses coéquipiers prêts à « charbonner derrière, et on attend qu’il (Mbappé) fasse le boulot devant », comme l’a expliqué Adrien Rabiot, dont le statut de nouveau patron du milieu tricolore ne cesse aussi de prendre de l’épaisseur après chaque sortie.

De loin le meilleur buteur du Mondial avec ses cinq unités, Mbappé « est évidemment un joueur de classe mondiale qui a déjà montré de quoi il est capable dans ce tournoi », a admis Gareth Southgate, le sélectionneur anglais, qui se méfie toutefois des autres atouts offensifs dont son homologue a à sa disposition.

« C’est un joueur formidable, mais on connaît aussi très bien Olivier Giroud. Ils ont aussi de très bons milieux. Partout où on regarde, il ont un réservoir de joueurs très important à tous les postes », a-t-il ajouté. Mais l’Angleterre n’a pas non plus à rougir des noms qu’elle peut aligner sur son onze de départ, en plus de ceux qu’elle garde au chaud sur son banc. Outre Harry Kane, qui a enfin débloqué son compteur après trois rencontres sans réussite, Phil Foden et Bukayo Saka, qui ont démarré dimanche, ils peuvent être suppléés par des seconds couteaux tout aussi aiguisés en la personne de Marcus Rashford, Jack Grealish ou encore Raheem Sterling (absent pour raisons familiales et incertain pour le quart de finale).

« On ne dépend pas que d’un joueur »

Si ce réservoir long comme le bras n’a pas toujours fait preuve de la plus grande des complicités, celui-ci a déjà empilé la bagatelle de douze buts depuis le début de la compétition, égalant déjà le total de 2018 avec deux matchs disputés en moins.

« Quand un attaquant ne marque pas, ça reste forcément dans un coin de sa tête, et sa finition très précise lui fera du bien. Ce qui est positif, c’est que nos buts sont répartis entre plusieurs joueurs et que l’on ne dépend pas que d’un joueur », s’est réjoui Southgate, qui peut également compter sur son arrière-garde qui vient d’aligner trois matchs d’affilée sans prendre le moindre but.

Plus bravache encore, le milieu de terrain Declan Rice a même clamé que « les autres nations peuvent commencer à avoir peur de nous maintenant ! ». Un ton légèrement fanfaron à mettre sur le compte de la facilité avec laquelle les Three Lions se sont débarrassés de ceux de la Téranga à l’occasion de leur toute première confrontation.

Après un premier acte où les hommes d’Aliou Cissé se sont créé deux occasions nettes par l’intermédiaire d’Ismaila Sarr, tirant au-dessus alors qu’il n’était qu’à six mètres du but (23e), puis de Boulaye Dia, dont la frappe du gauche légèrement excentrée a été brillamment repoussée par le portier britannique Jordan Pickford (32e), les Anglais ont passé le second juste avant de rentrer aux vestiaires.

Kane ouvre son compteur

Sur un contre rondement mené, Jude Bellingham, idéalement lancé par Kane, a trouvé en retrait Jordan Henderson qui a trompé Édouard Mendy (1-0, 38e). Sans relâcher leur emprise, les joueurs de Sa Majesté ont enfoncé le clou grâce à leur capitaine Harry Kane dans le temps additionnel du premier acte, à la conclusion d’une contre-attaque initiée par le même Bellingham, qui confirme en mondovision son immense talent, et relayée par Foden (2-0, 45+3).

Le canonnier de Tottenham a ainsi ouvert son compteur buts dans cette Coupe du monde, lui qui avait terminé meilleur buteur de la précédente, avec six réalisations. La domination anglaise a ensuite tourné à la démonstration à l’approche de l’heure de jeu : à la réception d’une nouvelle offrande de Foden côté gauche, Saka a triplé la mise d’une subtile reprise piquée du pied gauche (3-0, 57e). De quoi mettre une sourdine aux chants et percussions des nombreux supporters sénégalais en tribunes.

S’il n’aura pas échappé aux Français, très certainement devant leur écran, que cette formation anglaise était loin d’être infaillible, ils auront aussi noté que ces Three Lions avaient du répondant et qu’ils n’auront pas droit à l’erreur face à une telle armada offensive, sous peine de vite se retrouver à courir derrière le score.

À la question de savoir si cette équipe d’Angleterre était meilleure que celle qui a perdu aux tirs au but contre l’Italie en finale de l’Euro, Declan Rice n’a pas sourcillé au moment de répondre par l’affirmative : « Bien sûr. Nous avons appris de nos erreurs par rapport à l’année dernière et nous sommes plus prêts que jamais pour aller jusqu’au bout. » Mais lorsque l’on compare cette équipe de France à celle qui a décroché sa seconde étoile il y a quatre ans en Russie, la progression est tout aussi nette, malgré tous les doutes exprimés en amont de la compétition.

On l’aura compris, la partie de samedi s’annonce des plus indécises tant les rapports de force paraissent équilibrés, peut-être même plus encore que sur la plupart des autres affiches que nous réserveront les autres quarts de finale. Reste à savoir de quel côté la pièce tombera.

Il est rare, dans cette Coupe du monde, de sortir de deux rencontres consécutives avec exactement la même impression. Celle d’avoir apprécié peu ou prou le même spectacle, applaudi les mêmes acteurs dont l’interprétation donne instantanément envie de reprendre une place pour la prochaine représentation.Malgré tout ce qui les oppose sur le terrain de la gastronomie, Français et...

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