Trois membres du Congrès américain ont entamé lundi une tournée auprès des autorités libanaises, les exhortant à élire un président et à former un gouvernement alors que le Liban est plongé dans une grave crise économique doublée d'une crise politique.
Depuis le départ de Michel Aoun le 31 octobre, le pays s'est retrouvé dans une vacance politique totale de l'Exécutif : sans président et avec un gouvernement d'expédition des affaires courantes.
Mark Takano et Katie Porter, élus de districts de Californie, et Colin Allred (Texas), tous trois membres du Parti démocrate à la Chambre des représentants qui, avec le Sénat, forme le Congrès, ont rendu visite au ministre sortant des Affaires étrangères, Abdallah Bou Habib, ainsi qu'au chef du gouvernement sortant, Nagib Mikati, dans la matinée. Ils étaient accompagnés de l'ambassadrice des États-Unis au Liban, Dorothy Shea, et se sont rendus en début d'après-midi à Aïn el-Tiné pour s'entretenir avec le chef du Législatif, Nabih Berry.
Remettre le Liban sur les rails
Lors de son entrevue avec M. Mikati, la délégation "a félicité l'État libanais pour le succès du tracé de la frontière maritime sud", un accord ayant été conclu fin octobre avec Israël sur cette question. Dans un communiqué, le Grand Sérail ajoute que les membres du Congrès ont également salué "les efforts pour faire aboutir les projets de loi demandés par le Fonds monétaire international (FMI) et qui ont été transférés au Parlement, en espérant qu'ils soient rapidement adoptés". Ils ont appelé à l'élection d'un président "le plus vite possible".
"Les législateurs et politiques libanais doivent déployer tous leurs efforts pour remettre le Liban sur les rails du développement, ce qui ne peut être fait sans se battre contre la corruption et sans adopter les lois exigées par le FMI", ont-ils fait valoir.
Président, gouvernement et réformes
Le ministère des Affaires étrangères a indiqué, de son côté, sur Twitter que "la délégation a réaffirmé l'importance d'élire un président de la République et de former un gouvernement", ainsi que d'appliquer "les recommandations du FMI et de lancer les réformes" nécessaires à une sortie de crise. Selon la même source, la délégation a également souligné "l'attention que portent les Etats-Unis au Liban, quelles que soient les circonstances".
Le FMI a conclu un accord préliminaire avec le Liban prévoyant une aide de 3 milliards de dollars sur quatre ans, si tant est que des réformes de redressement économique sont mises en oeuvre localement.
Washington n'est pas la seule capitale internationale à inciter les autorités libanaises à l'action : Paris et Riyad notamment appellent régulièrement au respect des échéances constitutionnelles au Liban, ainsi qu'à l'accomplissement de réformes.
Depuis fin septembre, le Liban essaie en vain d’élire son quatorzième président de la République, mais les séances électorales successives n'ont pas abouti jusqu'à présent, faute de consensus entre les différentes parties, comme cela est de coutume.
commentaires (6)
Ils se réunissent pour nous fourguer un polichinelle à l’image des trois derniers qui ont occupé ce fauteuil, fiers de leur exploit d’avoir permis aux fossoyeurs de gagner encore une fois au mépris des citoyens exsangues et déjà démunis et escroqués dans le seul but de maintenir un chaos qui peut durer éternellement si les opposants restent divisés en attendant une solution venue des pays étrangers qui n’arrange que leurs intérêts et sans leur poser un cas de conscience. Comment aider un peuple qui ne veut pas être sauvé? Voilà leur leitmotiv qui leur permet de trancher sans état d’âme en faveur des fossoyeurs qui sont tolérés et même appuyés par un peuple libanais qui continue de subir leurs affres et en redemande.
Sissi zayyat
10 h 52, le 30 novembre 2022