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Moyen-Orient - Iran

La nièce de Khamenei exhorte le monde à rompre les liens avec Téhéran

La nièce de Khamenei exhorte le monde à rompre les liens avec Téhéran

Manifestation à Londres en guise de solidarité avec les Iraniennes, le 26 novembre 2022. Henry Nicholls/Reuters

Les autorités iraniennes ont arrêté la nièce du guide suprême Ali Khamenei pour avoir dénoncé la répression du mouvement de contestation en Iran et qualifié le pouvoir de « régime assassin », a affirmé samedi son frère.

Connue pour son activisme contre la peine de mort en Iran, Farideh Moradkhani est la fille de la sœur de Ali Khamenei, qui avait fui avec sa famille dans les années 1980 en Irak. Son père décédé en octobre, cheikh Ali Tehrani, était un opposant au chah d’Iran avant de devenir un critique de la République islamique d’Iran. Farideh Moradkhani a été arrêtée mercredi après une convocation au bureau du procureur, a écrit son frère Mahmoud Moradkhani sur son compte Twitter. Il a partagé sur YouTube une vidéo de sa sœur condamnant « l’oppression évidente » subie par les Iraniens et dénonçant l’inaction de la communauté internationale. « Peuples libres, soyez à nos côtés ! Dites à vos gouvernements de ne plus soutenir ce régime assassin et infanticide », y affirme Farideh Moradkhani. « Ce régime n’est pas fidèle à ses principes religieux et ne sait gouverner que par la force pour rester au pouvoir », accuse-t-elle. La nièce du guide suprême a déjà été arrêtée début 2022 après avoir salué Farah Diba, la veuve du chah renversé par la révolution islamique en 1979.

L’ONG Human Rights Activists News Agency (Hrana), basée aux États-Unis, a confirmé l’arrestation de Mme Moradkhani, précisant qu’elle risque 15 ans de prison, sans préciser les accusations pesant sur elle.

L’Iran est secoué par un mouvement de contestation déclenché le 16 septembre par la mort de Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans décédée après son arrestation par la police des mœurs à Téhéran pour non-respect du code vestimentaire strict pour les femmes en Iran. Les autorités dénoncent ces protestations comme des « émeutes » encouragées selon elles par l’Occident.

Plus de 14 000 personnes ont été arrêtées depuis le début du mouvement selon l’ONU. Au moins 416 personnes ont été tuées dans la répression, selon un dernier bilan de l’ONG Iran Human Rights (IHR), basée en Norvège : 290 lors des protestations contre la mort de Mahsa Amini et 126 dans la province du Sistan-Baloutchistan (Sud-Est) dont plus de 90 le 30 septembre dans la capitale provinciale Zahedan, lors de manifestations contre le viol d’une adolescente imputé à un policier.

Un rappeur risque la peine de mort

Par ailleurs, un rappeur iranien, arrêté fin octobre après avoir exprimé son soutien aux manifestations hostiles au pouvoir en Iran, risque la peine de mort, a confirmé dimanche l’Autorité judiciaire. Les proches de Toomaj Salehi avaient affirmé samedi que son procès s’était ouvert le même jour à huis clos sans aucune représentation juridique et qu’il était accusé d’être un « ennemi de Dieu » et de « corruption sur terre », des crimes passibles de la peine capitale en Iran. « Le procès n’a pas encore eu lieu mais l’acte d’accusation contre Toomaj Salehi a été rédigé et renvoyé » devant les tribunaux d’Ispahan (centre), a déclaré Assadollah Jafari, le chef de l’Autorité judiciaire de la province du même nom, cité par l’agence de la justice Mizan Online.

Le rappeur avait critiqué le pouvoir dans une déclaration à la chaîne canadienne CBC. « Vous avez affaire à une mafia prête à tuer la nation tout entière (...) afin de conserver son pouvoir, son argent et ses armes », disait-il.

D’autre part, le directeur d’une banque iranienne a été démis de ses fonctions pour avoir servi une femme ne portant pas le voile obligatoire, a annoncé dimanche un média local. Depuis la révolution islamique de 1979, la loi impose à toutes les femmes le port d’un voile recouvrant la tête et le cou tout en dissimulant les cheveux. « Le directeur d’une banque de la province de Qom, qui avait fourni des services bancaires jeudi à une femme non voilée, a été démis de ses fonctions sur ordre du gouverneur », selon l’adjoint de ce gouverneur, Ahmad Hajizadeh, cité par l’agence Mehr. L’agence a affirmé que « la vidéo de cette personne sans hijab a suscité beaucoup de réactions sur les réseaux sociaux ». « La mise en œuvre de la loi sur le voile dans les institutions gouvernementales incombe à son directeur », a indiqué M. Hajizadeh, cité par l’agence. En Iran la grande majorité des banques sont aux mains de l’État.

Source : AFP

Les autorités iraniennes ont arrêté la nièce du guide suprême Ali Khamenei pour avoir dénoncé la répression du mouvement de contestation en Iran et qualifié le pouvoir de « régime assassin », a affirmé samedi son frère.Connue pour son activisme contre la peine de mort en Iran, Farideh Moradkhani est la fille de la sœur de Ali Khamenei, qui avait fui avec sa famille dans...

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