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Sport - Qatar, un Mondial à part

Comment le football a atterri dans le Golfe

Douze années de préparation, plus de 200 milliards de dollars d’investissements, sept stades sortis de terre, au moins 6 500 travailleurs migrants décédés... Les chiffres de cette Coupe du monde, la première à être disputée dans un pays arabe, attisent les controverses. L’occasion pour « L’Orient-Le Jour » de revenir sur l’histoire du ballon rond dans la péninsule Arabique qui, contrairement aux idées reçues, n’y a pas soudainement débarqué le 2 décembre 2010, date de la désignation du Qatar comme pays hôte de la plus grande compétition sportive au monde. L’émirat et ses voisins du Golfe sont en réalité le théâtre peu connu d’une tradition sportive vieille de plus d’un demi-siècle. Tombé dans l’oubli au fil des crises régionales successives et des changements générationnels, ce football du Golfe est un terrain de jeu sur lequel les émirs du désert se sont toujours amusés, depuis le jour où ils se sont assis sur leurs trônes.

Comment le football a atterri dans le Golfe

L’émir du Qatar, le cheikh Tamim bin Hamad al-Thani, prononçant son discours lors de la cérémonie d’ouverture du Mondial 2022 devant son père et prédécesseur, le cheikh Hamad bin Khalifa al-Thani (à gauche), Mohammad ben Salmane (à droite), prince héritier du royaume d’Arabie saoudite, et Gianni Infantino, président de la FIFA, dans les tribunes du stade al-Bayt, dans la ville d’al-Khor, au nord de Doha, le 20 novembre 2022. Photo Manan Vatsyayana/AFP

Il est bientôt 19h à Valladolid et le soleil est encore radieux au-dessus du stade José-Zorrilla. Difficile de trouver meilleur cadre pour profiter de cette soirée de solstice d’été 1982 : un match de poule de Coupe du monde avec en prime Platini, Tigana, Giresse et Genghini sur le terrain. Le « carré magique » est au complet, tout comme l’allant offensif de cette équipe de France qui ne fait qu’une bouchée de son adversaire du jour : le Koweït. 3-1 au tableau d’affichage. Il ne reste plus qu’une dizaine de minutes de jeu au chronomètre. Au vu de la flagrante supériorité des hommes de Michel Hidalgo (qui ont en plus été privés de deux buts valables pour des hors-jeux imaginaires plus tôt dans la partie), les 30 000 spectateurs présents en tribune considèrent que la messe est dite. Surtout lorsque « Platoche » lance Giresse sur orbite au milieu des gouffres béants laissés par la défense koweïtienne. Le « petit prince de Lescure » se retrouve étonnamment seul à l’entrée de la surface de Tarabulsi et trompe à bout pourtant le portier golfien.

L’autre controverse de Valladolid

4-1. Les Français exultent. Myroslav Stupar, l’arbitre soviétique de la rencontre, valide le but... mais les hommes en rouge, qui avaient soudainement stoppé leurs courses, protestent. Ils s’agglutinent autour de lui et se retournent vers leur coach brésilien, qui lui-même regarde en direction des tribunes où un gaillard coiffé d’un keffieh rouge et blanc agite ses mains tel un entraîneur demandant à son équipe de rentrer aux vestiaires.

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Un coup de sifflet a jailli des tribunes. Trop puissant pour ne pas être entendu, mais trop faible pour provenir du corps arbitral, il a eu son monde. Giresse y compris, comme le prouve son temps d’arrêt avant de décocher sa frappe. S’ensuit un long quart d’heure de tergiversations. Muni de sa garde rapprochée, le cheikh Fahad al-Jaber al-Sabah, frère cadet de l’émir, descend à quelques centimètres de la ligne de touche pour mettre la pression sur M. Stupar. Stupeur : l’homme en noir revient sur sa décision et le but est annulé. Au milieu de la cohue générale, on se rend compte que Michel Hidalgo, sorti de ses gonds devant l’ampleur de la farce, s’est même fait embarquer par la Guardia Civil espagnole.

Michel Platini devant la défense koweïtienne lors de la rencontre de phase de poules opposant l’équipe de France à celle du Koweït lors de la Coupe du monde 1982. Photo d’archives AFP

L’incident s’invite en une de tous les journaux papier et télévisés où l’on épilogue sur ce qu’il faut bien appeler un « arbitrage diplomatique ». Si cette nouvelle controverse de Valladolid n’a pas privé les Tricolores de leur victoire ou de leur quatrième but (Maxime Bossis portera bien le score à 4-1 à la 89e minute), elle marque d’une façon fracassante l’entrée du Koweït sur la carte du football mondial. Sous la pression, la FIFA finira par radier à vie l’arbitre soviétique de ses rangs.

Quant à ce fameux cheikh qui avait le pouvoir d’annuler les buts, il n’écopera que d’un blâme pour s’être immiscé dans le sort de la rencontre. Pas de quoi freiner les ardeurs d’un émirat à l’ambition débordante et qui a bien compris avant tous ses voisins que le ballon rond pouvait être un magnifique tremplin pour faire valoir ses intérêts et gagner en influence sur la scène internationale. La diplomatie sportive des pays du Golfe vient d’éclore au grand jour.

« Le Qatar d’alors »

Rarement égalé, le dénouement grotesque de ce France-Koweït du Mondial 82 donne une éloquente esquisse du jusqu’au-boutisme dont sont capables les émirs pour parvenir à leurs fins. Quelques années plus tard, le cheikh Fahad parviendra même à convaincre Michel Platini de jouer pour le Koweït le temps d’un match (officiel) contre l’URSS. En échange, le triple Ballon d’or s’est vu offrir une tournée dans plusieurs pays du Moyen-Orient pour promouvoir sa nouvelle marque de prêt-à-porter « Platini 10 ».

« Ce qui est intéressant avec les pays du Golfe, c’est que l’on peut retracer leur histoire récente à travers le football, résume Raphaël Le Magoariec, doctorant et spécialiste des politiques sportives des pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) à l’université de Tours. Si le Koweït est devenu le pionnier footballistique de la région, c’est parce qu’il était avant tout l’un de ses premiers pôles commerciaux et qu’il avait de grandes visions pour l’avenir dès les années 70. C’était un peu le Qatar d’alors. »

Ce coup d’éclat, réalisé lors de la toute première participation d’un pays du CCG à une Coupe du monde, ne doit cependant pas être réduit à un acte de naissance. Comme Raphaël Le Magoariec l’explique dans son dernier livre L’Empire du Qatar, le nouveau maître du jeu ? coécrit avec Nabil Ennasri et publié en octobre dernier, il faut remonter à la fin des années 1940 pour trouver les traces des premières équipes de football dans la péninsule.

Une éclosion tardive par rapport à d’autres pays arabes, comme le Maroc, la Tunisie et l’Égypte, où le ballon rond est arrivé dans les valises de la colonisation et des notables européens dès les premières heures du XXe siècle. « Les premiers clubs du monde arabe ont majoritairement été fondés par des Français et des Anglais au début des années 1900, raconte Nadim Rai, ancien journaliste sportif syrien. Puis les locaux se sont approprié le foot et ont rapidement créé leurs propres équipes, comme à Tunis avec l’Espérance et le Club Africain (respectivement fondés en 1919 et en 1920, NDLR), dont les fans joueront d’ailleurs un grand rôle dans la lutte pour l’indépendance », précise-t-il. Pas étonnant de voir l’Égypte, dès 1934, puis la Tunisie, en 1978, devenir les deux premières nations arabes à s’être invitées à la table d’une Coupe du monde, avant que l’Algérie et donc le Koweït ne leur emboîtent le pas quatre années plus tard.Perçus comme des étendues désertiques sans grand intérêt, comme l’indique ce surnom de « terre oubliée de Dieu » qui a longtemps collé à la peau du Qatar (à l’époque où l’émirat ne vivait que de la pêche et du commerce de perles), les États du Golfe sont longtemps restés de simples escales sur les grands circuits commerciaux. Mais l’exploitation des gisements pétroliers au début des années 1950 va soudainement faire grimper en flèche leur attractivité et les transformer en partenaires stratégiques de la plus haute importance. Et à mesure que les échanges et le besoin de main-d’œuvre s’intensifient, les compagnies pétrolières se tournent de plus en plus vers l’étranger. Les migrations qui s’ensuivent, provenant principalement du sous-continent indien, comportent naturellement leur lot de nouvelles pratiques culturelles, dont les sports d’origine britannique font bien entendu partie.

Cette manne financière que dégage le commerce de l’or noir est alors réinvestie dans le domaine sportif que les familles royales identifient comme le vecteur d’une cohésion nationale encore à élaborer. « Le football s’est très vite imposé comme un élément majeur de la structuration politique du Koweït, comme de la majorité des autres émirats au lendemain de leurs indépendances au tournant des années 1970, ajoute Le Magoariec. Cette qualification du Koweït en 1982 est en réalité le premier résultat d’une stratégie étatique bien pensée : faire du sport un pilier de sa stabilité et de sa grandeur. »

Quand Pelé succède à Muhammad Ali

Alors que les familles royales enfilent les crampons les unes après les autres et incitent leurs sujets à faire de même, les clubs se multiplient et les premières structures professionnelles voient le jour. Lancée trois ans après la fondation de la fédération qatarie de football en 1966, la ligue nationale vit sa première saison officielle en 1972, le temps que les derniers nouveau-nés, comme al-Rayyan ou al-Sadd, arrivent à maturité.

Il ne reste plus qu’à trouver une tête d’affiche, si possible le plus grand footballeur de la planète à l’époque, pour lancer définitivement le train du football qatari sur de bons rails. Ce sera chose faite en février 1973, lorsqu’un certain Edson Arantes do Nascimento, dit Pelé, se retrouve sur une pelouse de Doha pour disputer, avec sa mythique équipe du FC Santos, un match de gala contre al-Ahly, meilleure équipe de l’émirat à l’époque.

Après trois buts, dont un inscrit par celui qui se fait déjà surnommer « le Roi », et 10 000 dollars empochés (une somme importante pour l’époque), le FC Santos et ses stars poursuivent leur tournée au Moyen-Orient : à Riyad, à Koweït City, au Caire et à Khartoum, avant de s’envoler pour Dubaï pour y affronter le club historique d’al-Nasr.

Quelques mois plus tôt, une autre légende vivante du sport avait foulé le gazon de l’enceinte de la capitale. Sur un ring installé en plein cœur du stade, Muhammad Ali avait ébloui l’émir et les gradins bondés de sa fougue et de son talent face à Alonzo Johnson. Qui plus est convertie à l’islam, l’icône est un modèle parfait pour l’émir Ahmad ben Ali al-Thani qui espère bien susciter des vocations parmi les milliers de spectateurs présents dans les gradins. Ce dernier a bien compris qu’un stade est l’endroit parfait pour susciter des émotions et ainsi véhiculer des messages, en particulier ceux d’un récit national.

Finale et Jeux olympiques

Choisissant de faire cavalier seul en refusant d’intégrer le projet des Émirats arabes unis (nés le 2 décembre 1971), le Qatar et son émir Khalifa ben Hamad al-Thani misent eux aussi sur le cheval footballistique. Outre le Khalifa Olympic Stadium érigé en 1976 (et rénové à l’occasion du Mondial 2022), la décennie voit fleurir plusieurs écrins sportifs de dimension moyenne accueillant des clubs en voie de professionnalisation voués à devenir les premiers pourvoyeurs des rangs de l’équipe nationale.

Des sélections qui ont une seule et unique mission : accroître la gloire de l’émir. « Les enfants de Zayed », surnom donné aux joueurs de la sélection, sont un des socles sur lesquels le cheikh Zayed, qui a dirigé la structure fédérale émiratie de sa création jusqu’à sa mort en 2004, compte bien bâtir sa grandeur.

« Chaque victoire de l’équipe nationale est systématiquement utilisée pour mettre en avant l’émir qu’elle représente, synthétise Le Magoariec. C’est dans ce but-là que les systèmes sportifs ont été structurés et que les performances sont encouragées. D’ailleurs, celles-ci arrivent même plus tôt que prévu pour certains pays comme le Qatar qui dispose rapidement, dès les années 1980, de très bons joueurs capables de réaliser des beaux parcours en compétition internationale. »

L’année 1981 sonne comme la première heure de gloire du football qatari. Grâce à leur génération dorée, les « Annabis » (rouge bordeaux en français) réalisent un parcours exceptionnel aux championnats du monde espoirs en Australie. Ils s’offrent même le luxe d’éliminer la redoutable équipe du Brésil avant de chuter face à la grande RFA en finale. Si le Qatar ne parvient jamais à décrocher son ticket pour une Coupe du monde (il faut dire que les deux petites places attribuées à la confédération asiatique à cette époque aident peu), cela ne l’empêche pas de s’inviter sur d’autres scènes prestigieuses. Entre les JO de Los Angeles et ceux de Barcelone, les Annabis brillent grâce entre autres à celui qui est devenu une légende du football qatarien : Mansour Mouftah, dit « al-thaalab » (le renard) pour souligner son intelligence devant le but. Si les équipes du Golfe se rodent et franchissent des paliers successifs, c’est aussi parce qu’elles ont désormais l’habitude de se mesurer les unes aux autres. Et pas pour n’importe quel motif : celui de la suprématie sportive régionale.

Un nouveau terrain d’expression des rivalités régionales

Ces investissements que Doha, Abou Dhabi et Riyad consentissent dans le sillage du Koweït mènent à la création d’une toute nouvelle compétition : la « Coupe du Golfe », qui voit le jour en 1970 et se dispute encore aujourd’hui tous les deux ans. Grâce à l’avance considérable qu’il a engrangée sur ses rivaux, le Koweït domine outrageusement la compétition pendant plus de deux décennies. Cette hégémonie n’est interrompue que par l’invité de ce tournoi de la péninsule, l’Irak, qui chipe trois des dix premières éditions au pays qu’il finira par envahir six mois après l’avoir vu soulever son 7e titre au « Stade de la paix et de l’amitié » en 1990.

« La guerre du Golfe donne un immense coup d’arrêt au football koweïtien qui était ultradominant jusqu’alors, rappelle Le Magoariec. Le Qatar ainsi que tous les autres petits émirats prennent la mesure de leur vulnérabilité face à leurs puissants voisins et comprennent qu’ils doivent trouver d’autres moyens pour exister sur la carte du monde, et le sport leur en offre l’opportunité. »

Conscients que le pétrole ne suffit pas pour faire reculer des chars (au contraire), les émirs cherchent à donner un second souffle à leurs politiques sportives que le tournant des années 1990 a de toute façon fait basculer dans le creux de la vague. Si les « enfants de Zayed » parviennent à se frayer un chemin jusqu’en Italie, où se dispute le Mondial 1990, les générations dorées partent progressivement à la retraite et laissent un grand vide derrière elles.

En raison de l’enrichissement des populations et des nouveaux modes de consommation, la pratique sportive est en plein déclin : « C’est de ce néant des années 90 qu’est née l’impression qu’il n’y a pas de tradition sportive dans le Golfe », note justement Le Magoariec. Plus effrénée que jamais, la mondialisation change progressivement la représentation que le monde se fait du football, de plus en plus polarisé autour de l’Europe et de sa future Ligue des champions.

Les championnats nationaux suscitent de moins en moins l’intérêt des fans locaux tandis que leurs meilleurs talents s’expatrient les uns après les autres. Mais parfois, cet exode se fait vers le Golfe : « La plupart des fans de foot en Syrie supportent trois clubs : un club syrien, un club nord-africain (souvent égyptien) et un club européen, détaille Nadim Rai. Personne dans les pays du Levant ne porte un grand intérêt pour le football dans le Golfe, malgré l’argent et les bons joueurs qui y jouent. Pourtant, cela fait 20 ans que la ligue qatarie est diffusée gratuitement dans la région alors que la ligue syrienne, elle, est payante pour les Syriens ! »

Outre l’enjeu de la diffusion de l’information et des droits télévisés, dont les Qataris deviennent des spécialistes en lançant al-Jazeera puis beIN Sports, ce renouveau qatari au début des années 2000 se distingue de celui de ses voisins. Alors que l’Arabie saoudite se félicite de sa seconde participation de suite en Coupe du monde en 1998, le Qatar et son ambitieux nouvel émir, Hamad ben Khalifa al-Thani, qui vient de renverser son père trois ans plus tôt, voient beaucoup plus loin. Pourquoi se contenter d’une qualification lorsqu’on peut tout simplement accueillir chez soi le joyau de la FIFA ? Fort de ce nouveau logiciel, celui de pays hôte des plus grands événements sportifs de la planète, Doha a conscience qu’il a également besoin de sélections performantes pour y faire bonne figure.

« La trahison qatarie »

Dans cette logique, l’idée de se munir d’une académie aussi novatrice qu’inédite dans la région germe dans l’esprit des dirigeants qataris. En 2005, l’Aspire Academy (dont 18 des 26 Annabis sélectionnés pour le Mondial 2022 sont issus) commence à sortir de terre. Les noms les plus éminents du football espagnol, que l’émir érige en modèle, posent leurs valises dans les complexes flambant neufs de la « Cité de l’éducation » pour former la future élite sportive qui défendra les couleurs du pays dans les décennies à venir. Puis dans la foulée des Jeux olympiques asiatiques de 2006, Doha réussit un coup de maître.

Vue aérienne de l’Aspire Academy, le complexe sportif ultramoderne sorti de terre au cœur de la « Cité de l’éducation » de Doha en 2005 pour former la future élite sportive qatarie. Photo Karim Jaafar/AFP

Le 2 décembre 2010, lorsque Sepp Blatter dévoile l’identité de l’hôte du Mondial 2022, le Qatar devient un des nouveaux centres du monde. Ce changement de dimension reste en travers de la gorge de ses voisins. « La nouvelle a été perçue comme une trahison, assène Le Magoariec. Surtout chez les Saoudiens et les Émiratis, car ils ont eu le sentiment que le Qatar souhaitait sortir de l’ordre régional. Comme s’il avait choisi d’écrire son propre destin et de s’extraire de toute potentielle pression de la part de ses voisins. »Mais dans une région où jalousie et mimétisme ont toujours été des maîtres-mots, ce changement de trajectoire du petit émirat crée un appel d’air dans lequel s’engouffrent tous les puissants de la péninsule. À l’image de son voisin Abou Dhabi, qui s’était offert le club anglais de Manchester City trois ans plus tôt, le Qatar, via son fonds souverain Qatar Sports Investment (QSI), rachète en juin 2011 le Paris Saint-Germain pour un peu plus de 50 millions d’euros. L’émirat ramène une constellation de stars sur la pelouse du club de la capitale française. Alors que Riyad, Abou Dhabi et Manama imposent conjointement un blocus autour de la presqu’île en juin 2017, le Qatar sort le carnet de chèques pour enrôler l’un des tout meilleurs joueurs de la planète, le Brésilien Neymar, pour la modique somme de 222 millions d’euros. Pour combler le retard accumulé sur ses voisins dans cette espèce de « guerre du Golfe 2.0 », l’Arabie saoudite entre dans la danse et achète le club de Newcastle United en octobre 2021. Et les Magpies talonnent déjà les pensionnaires émiratis de l’Etihad Stadium au classement de la Premier League.Ce Mondial 2022, que l’on présente à l’envi comme celui « de tous Arabes », s’est avéré moins clivant que prévu. Après leur succès historique (2-1) en phase de poules aux dépens de l’Argentine du grand Lionel Messi, les « Faucons verts » ont réalisé une prouesse à la portée symbolique majeure.

Mohammad ben Salmane, prince héritier du royaume d’Arabie saoudite, reçu par l’émir du Qatar, le cheikh Tamim bin Hamad al-Thani, en marge du Mondial 2022 à Doha, le 20 novembre 2022. Photo Qatar News Agency/Reuters

Dans les loges du stade flambant neuf de Lusail, on offre à l’émir Tamim al-Thani un drapeau saoudien que ce dernier enroule immédiatement autour de sa nuque, tout sourire. Deux jours plus tôt, Mohammad ben Salmane s’était pavané avec un fanion rouge bordeaux des Annabis lors de la cérémonie d’ouverture de la compétition, avant de poser devant les caméras main dans la main avec son homologue qatari. Autre pouvoir insoupçonné du ballon rond.

Il est bientôt 19h à Valladolid et le soleil est encore radieux au-dessus du stade José-Zorrilla. Difficile de trouver meilleur cadre pour profiter de cette soirée de solstice d’été 1982 : un match de poule de Coupe du monde avec en prime Platini, Tigana, Giresse et Genghini sur le terrain. Le « carré magique » est au complet, tout comme l’allant offensif de cette équipe de France...

commentaires (2)

Cet aberrant cout exorbitant correspond à 1000 milliard de M3 de gaz avant léquification "prix ex-work" pour courir derrière un ballon.

DAMMOUS Hanna

19 h 33, le 26 novembre 2022

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Commentaires (2)

  • Cet aberrant cout exorbitant correspond à 1000 milliard de M3 de gaz avant léquification "prix ex-work" pour courir derrière un ballon.

    DAMMOUS Hanna

    19 h 33, le 26 novembre 2022

  • Donc pour se résumer, on commence dans la corruption, on continue dans la corruption, on finit dans la corruption. Sans compter l’esclavage. Que dire? Beau message des arabes pour le reste du monde…

    Mago1

    23 h 59, le 24 novembre 2022

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