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L'Iran dénonce le "silence" de l'étranger après des violences meurtrières


Le ministre iranien des Affaires étrangères Hossein Amir-Abollahian lors d'une réunion à Téhéran, le 19 novembre 2022.Photo ATTA KENARE / AFP

L'Iran a dénoncé samedi le "silence" de la communauté internationale après de récentes attaques meurtrières dans plusieurs villes du pays, qualifiées d'actes "terroristes" par le pouvoir.

Cette déclaration survient sur fond de manifestations déclenchées par la mort le 16 septembre de Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans décédée après son arrestation par la police des mœurs à Téhéran. Téhéran, qui voit dans la plupart de ces manifestations des "émeutes", accuse notamment des forces étrangères d'être derrière ce mouvement pour chercher à déstabiliser la République islamique.

"Le silence délibéré des étrangers, initiateurs du chaos et de la violence en Iran, face aux opérations terroristes (...) a pour conséquence d'encourager les terroristes et de renforcer le terrorisme dans le monde", a déclaré le ministère iranien des Affaires étrangères dans un communiqué, publié par l'agence officielle Irna.

Mercredi, dix personnes ont été tuées lors de deux attaques à Izeh (sud-ouest) et à Ispahan (centre), selon des responsables et les médias. Les médias officiels iraniens avaient notamment attribué l'attaque d'Izeh à des "terroristes". A Machhad (nord-est), deux paramilitaires ont été poignardés à mort jeudi alors qu'ils tentaient d'intervenir contre des "émeutiers", d'après l'agence Irna. L'agence de l'Autorité judiciaire a annoncé samedi l'arrestation de l'auteur présumé de l'attaque.  

"Il est du devoir de la communauté internationale (...) de condamner les récents actes terroristes en Iran", a encore dit le ministère iranien.

L'Iran a par ailleurs accusé samedi ses "ennemis" de chercher à exercer une "pression maximale" sur Téhéran, au moment où les négociations pour relancer l'accord de 2015 sur le nucléaire iranien sont au point mort.  "Ces derniers jours et ces dernières semaines, les ennemis de la République islamique ont tenté d'influer sur la situation de l'Iran", a affirmé le ministre des Affaires étrangères Hossein Amir-Abollahian. Selon lui, leurs actions ont "abouti aux attentats terroristes à Chiraz et Izeh".
Treize personnes avaient été tuées le 26 octobre dans une attaque contre un sanctuaire chiite de Chiraz, dans le sud de l'Iran, revendiqué par le groupe jihadiste Etat islamique (EI).

"Nous considérons que ces incidents s'inscrivent dans la poursuite d'une pression maximale des États-Unis et de trois pays européens contre le peuple iranien", a dit le ministre lors d'une conférence de presse à Téhéran avec son homologue omanais, Badr Al-Boussaïdi.

Il faisait allusion à la résolution des Etats-Unis et l'E3 (Royaume-Uni, France et Allemagne), critiquant l'Iran et adoptée jeudi par le conseil des gouverneurs de l'Agence Internationale de l'Energie atomique (AIEA). "Il y a deux semaines une délégation de responsables du ministère iranien des Affaires étrangères et de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique a eu une rencontre constructive avec Rafael Grossi", le directeur général de l'AIEA, a dit le ministre. "Mais soudain, afin d'influencer l'environnement intérieur et d'exercer un maximum de pression, et dans le prolongement de la politique extrêmement hypocrite des États-Unis, ils ont mis une résolution contre l'Iran sur la table et une fois de plus abusé de l'Agence à des fins politiques", a-t-il ajouté.

L'Iran a dénoncé samedi le "silence" de la communauté internationale après de récentes attaques meurtrières dans plusieurs villes du pays, qualifiées d'actes "terroristes" par le pouvoir. Cette déclaration survient sur fond de manifestations déclenchées par la mort le 16 septembre de Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans décédée après son arrestation...