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Société - Droits humains

La crise au Liban "n'est pas une excuse pour oublier les enfants", avertit l'ONU

L'Unicef a déjà dénoncé les menaces croissantes qui pèsent sur la sécurité des enfants, notamment l'augmentation de leur charge de travail, la multiplication des mariages d'enfants, la violence domestique et les problèmes de santé mentale.

La crise au Liban

La représentante spéciale du secrétariat général des Nations unies chargée de la question de la violence contre les enfants, Najat Maalla M’jid, lors d'une conférence à Beyrouth. Photo fournie par l'Unicef

Les dirigeants libanais doivent traduire en actes leur "engagement" en faveur de la protection des enfants malgré les difficultés économiques et politiques du pays, a déclaré vendredi la représentante spéciale des Nations unies chargée de la question de la violence contre les enfants, Najat Maalla M’jid, lors d'une visite à Beyrouth.

Mme M'jid est arrivée dans la capitale libanaise jeudi pour suivre les progrès - ou le manque de progrès - du Liban en matière de protection de l'enfance au cours de l'année écoulée. Cette visite a eu lieu deux jours avant la Journée mondiale de l'enfance prévue dimanche.

Dans un rapport publié l'année dernière, l'Unicef avait mis en garde contre les menaces croissantes qui pèsent sur la sécurité des enfants de réfugiés et de Libanais, notamment l'augmentation de leur charge de travail, la multiplication des mariages d'enfants, les violences domestiques et les problèmes de santé mentale. L'agence des Nations unies pour l'enfance a aussi noté une augmentation des rapports de maltraitance et d'exploitation des enfants depuis le début de la crise économique au Liban.

Mme M'jid a déclaré lors d'une conférence de presse vendredi que lors de sa première visite au Liban, en décembre dernier, le gouvernement s'était engagé à mettre en œuvre un plan d'action ambitieux pour protéger les enfants, mais qu'il n'avait pas été exécuté en raison de "désaccords politiques" dans le pays. "La protection des enfants ne peut se permettre aucun retard", a-t-elle ajouté.

"Nous ne pouvons pas attendre que les décideurs politiques se mettent d'accord et commencent à adopter toutes ces législations qui sont en attente ou [pour] la mise en œuvre des politiques", a-t-elle également déclaré, avant de présenter ce qu'elle considère comme des voies alternatives telles que les interventions au niveau local aux côtés des municipalités, des ONG et des dirigeants communautaires.

Dans une interview accordée à L'Orient Today, Mme M'jid a souligné un certain nombre de réformes juridiques nécessaires qui, selon elle, sont toujours "en attente" de mise en œuvre par le gouvernement.

"Beaucoup de choses doivent être faites concernant l'âge légal de la responsabilité pénale", ou l'âge auquel quelqu'un peut être tenu pour responsable d'un crime, a-t-elle ajouté. Au Liban, cet âge est de sept ans, selon le "Legal Atlas for Street Children".

Mme M'jid a affirmé que des réformes devaient être entreprises "concernant l'âge du mariage, et le fait que des enfants soient privés de liberté et placés en détention. Beaucoup d'enfants sont placés dans des institutions. Vous avez également le problème des enfants de rues qui sont considérés dans de nombreux cas comme des délinquants et n'ont pas besoin de protection", parmi une foule d'autres problèmes, a-t-elle déclaré.

Plus tôt dans la journée de vendredi, Mme M'jid a rencontré le Premier ministre sortant Nagib Mikati et les ministres sortants de la Justice, de l'Éducation, des Affaires sociales et de l'Intérieur.

À l'issue de la réunion, le ministre de l'Intérieur Bassam Maoulaoui a déclaré que le ministère travaillait à la création d'un nouveau "centre de réforme pour mineurs" destiné aux jeunes détenus dans le système pénal et juridique. Il a ajouté qu'à l'avenir, aucun mineur ne sera incarcéré dans la prison de Roumieh, mais sans mentionner combien de mineurs, s'il y en a, sont actuellement détenus dans cette prison, notoirement connue pour ses mauvaises conditions de vie. En 2015, on aurait décompté 128 jeunes à Roumieh.

"Je pense que certains d'entre eux (les ministres) sont engagés", a déclaré Mme M'jid à l'issue de la rencontre. "Le problème est que l'engagement est une chose, mais traduire l'engagement en acte en est une autre."

Interrogée sur le sérieux du gouvernement en matière de protection de l'enfance, elle a ajouté : "Je pourrai répondre à votre question lorsque je verrai la mise en œuvre. Parce que dans le monde entier, j'ai vu de nombreux décideurs politiques prendre beaucoup engagements, mais lorsqu'il s'agissait de les traduire concrètement, rien n'était fait."

"Je sais qu'ils sont confrontés à de nombreux problèmes, mais ce n'est pas une excuse pour oublier les enfants", a-t-elle conclu.

Les dirigeants libanais doivent traduire en actes leur "engagement" en faveur de la protection des enfants malgré les difficultés économiques et politiques du pays, a déclaré vendredi la représentante spéciale des Nations unies chargée de la question de la violence contre les enfants, Najat Maalla M’jid, lors d'une visite à Beyrouth.Mme M'jid est arrivée dans la capitale libanaise...

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Et si l'ONU nous aidait à rapatrier les réfugiés syriens au lieu de nous donner des leçons de morale? La majorité des enfants qui travaillent au Liban sont des Syriens: il est grand temps qu'ils rentrent chez eux, avec leurs prolifiques parents!

Georges MELKI

12 h 13, le 21 novembre 2022

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Commentaires (1)

  • Et si l'ONU nous aidait à rapatrier les réfugiés syriens au lieu de nous donner des leçons de morale? La majorité des enfants qui travaillent au Liban sont des Syriens: il est grand temps qu'ils rentrent chez eux, avec leurs prolifiques parents!

    Georges MELKI

    12 h 13, le 21 novembre 2022

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