Rechercher
Rechercher

Moyen-Orient - Repères

Ce que l’on sait de l’explosion à Istanbul

Un « attentat terroriste déclenché par un assaillant qui serait une femme » a pris pour cible, dimanche, la célèbre avenue Istiklal de la mégalopole turque, selon le vice-président, Fuat Oktay. À l’heure de mettre sous presse, le bilan faisait état de 6 morts et de 81 blessés.

Ce que l’on sait de l’explosion à Istanbul

Des agents de police et des services d’urgence dépêchés sur les lieux de l’explosion dans l’artère commerçante Istiklal, située au cœur d’Istanbul, en Turquie, le 13 novembre 2022. Kemal Aslan/Reuters

Dimanche, à 16h20, heure locale (15h20 au Liban), une explosion a retenti dans la célèbre avenue Istiklal, située près de la place Taksim, au cœur de la ville d’Istanbul. En début de soirée, le vice-président turc, Fuat Oktay, a indiqué devant la presse qu’« il s’agit d’un attentat terroriste dû à l’explosion d’une bombe déclenchée par un assaillant qui serait une femme, selon les premières informations ».

Une jeune femme, accusée d’avoir posé la bombe, a été interpellée. Selon la police turque citée par des médias locaux, elle est de nationalité syrienne et a reconnu les faits. La police a ajouté que la suspecte a reconnu avoir agi sur ordre du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) - classé terroriste par Ankara - et reçu des directives à Kobané, dans le Nord-Est de la Syrie. 21 autres personnes ont également été arrêtées, ont précisé les autorités turques. L'attentat n'a, lui, toujours pas été revendiqué.

Kobané, située dans le gouvernerat d’Alep, est une ville contrôlée par les Forces démocratiques syriennes (FDS) - contrôlées en majorité par les forces kurdes des Unités de protection du peuple (YPG), considérées comme une branche syrienne du PKK. 

Sur des images diffusées en ligne peu après les faits, une explosion accompagnée de flammes déclenche un mouvement de panique dans la principale artère commerçante et touristique de la ville. Réservée aux piétons, elle est l’une des plus fréquentées de la mégalopole turque, alors que près de 3 millions de personnes, y compris un grand nombre de touristes, l’empruntent chaque jour durant le week-end. À l’heure de mettre sous presse, le bilan était de 6 morts et de 81 blessés, dont deux graves, a précisé Fuat Oktay dimanche soir. Sur son compte Twitter, Ali Yerlikaya, gouverneur d’Istanbul, avait déclaré peu après la scène : « Nos équipes de police, de santé, d’incendie et de l’AFAD (Autorité de gestion des catastrophes et des urgences) ont été envoyées sur les lieux. Il y a des victimes et des blessés. Les développements seront partagés avec le public. » Deux heures après l’attaque, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, avait prévenu en direct à la télévision que « les auteurs de ce vil attentat seront démasqués (...), punis ». « Les tentatives de piéger la Turquie et la nation turque dans la terreur ne pourront atteindre leur but ni aujourd’hui ni demain, pas plus que cela a été le cas hier », avait également assuré le reis turc.

Lire aussi

« Le pouvoir turc inquiet de l’érosion de la popularité d’Erdogan »

Sur Twitter, plusieurs internautes et observateurs relayaient une vidéo montrant une femme posant un sac, suspecté d’être la bombe, sur un banc public peu avant l’attentat.

Tandis que de nombreuses séquences circulaient sur les réseaux sociaux – où l’on peut voir des victimes ensanglantées gisant sur le sol – le Haut Conseil audiovisuel turc (RTUK) a rapidement interdit aux médias audiovisuels toute diffusion d’images de la scène, indiquant qu’une enquête était en cours. Une décision justifiée face à la crainte de « semer la peur, la panique et l’agitation dans la société et de servir les objectifs d’organisations terroristes », a expliqué Farhettin Altun, directeur de la communication présidentielle et proche conseiller du président turc.

Le 19 mai 2016, un attentat-suicide attribué par les autorités turques au groupe jihadiste État islamique (EI) avait pris pour cible la même avenue, provoquant la mort de 4 touristes étrangers et blessant 39 autres personnes. Une attaque qui s’inscrivait dans le cadre d’une campagne de terreur secouant la Turquie en 2016 et 2017, alors qu’une série d’attentats avait été revendiquée par l’EI. Deux autres l’étaient par les Faucons de la liberté et du Kurdistan (TAK), un groupe radical kurde proche du PKK.L’explosion de dimanche intervient à près de sept mois des élections législatives et présidentielle turques, fixées au 18 juin 2023.

Sur les réseaux sociaux, des responsables politiques se sont déjà saisis des événements pour discréditer le pouvoir en place. « C’est arrivé à Taksim et Süleyman (Soylu, ministre turc de l’Intérieur) distribuait des maisons aux Syriens à ce moment-là », a fustigé sur Twitter Ümit Özdag, président du Parti de la victoire (Zafer, extrême droite), une formation politique née en août 2021 autour de la question migratoire. En déplacement à Idleb (Nord-Ouest syrien) au moment des faits, le ministre turc de l’Intérieur inaugurait la construction de 600 préfabriqués en vue de servir de logement à une partie des réfugiés syriens de Turquie, qu’Ankara veut rapatrier « volontairement » dans leur pays.

Dimanche, à 16h20, heure locale (15h20 au Liban), une explosion a retenti dans la célèbre avenue Istiklal, située près de la place Taksim, au cœur de la ville d’Istanbul. En début de soirée, le vice-président turc, Fuat Oktay, a indiqué devant la presse qu’« il s’agit d’un attentat terroriste dû à l’explosion d’une bombe déclenchée par un assaillant qui serait une...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut