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Politique - Mise en garde

Crise : "Le Liban peut encore tenir quelques semaines, mais pas plus", estime Berry

Le chef du Parlement s'engage à convoquer chaque semaine une séance électorale pour élire un nouveau président de la République.

Crise :

Le président du Parlement libanais, Nabih Berry. Photo d'archives AFP

Le président du Parlement libanais Nabih Berry a alerté lundi sur le fait que "le Liban peut tenir encore quelques semaines, mais pas plus" face à la situation actuelle alors que le pays, en grave crise économique depuis 2019, est entré depuis mardi dernier dans une vacance politique totale au niveau du pouvoir exécutif.

Le Liban est, en effet, sans président et avec un gouvernement d'expédition des affaires courantes. M. Berry a dans ce cadre assuré qu'il convoquera une séance électorale consacrée à l'élection présidentielle chaque semaine, alors que les députés ont échoué à quatre reprises à élire un successeur à Michel Aoun.

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M. Berry a défendu, en outre, l'appel à une réunion de dialogue national qu'il comptait lancer, mais auquel il a renoncé suite au boycott de plusieurs forces politiques, notamment les Forces libanaises (FL) et le Courant patriotique libre (CPL, aouniste), qui sont les principaux partis chrétiens. Il a également défendu l'accord de Taëf, qui a permis en 1990 de mettre un terme à 15 ans de guerre civile au Liban, sous le parrainage de l'Arabie saoudite.

"Point à la ligne"

Dans des propos rapportés par le bureau de M. Berry et qu'il a tenus lors d'une réunion avec des membres de l'Ordre de la presse, le chef du Législatif a affirmé que "le Liban peut supporter quelques semaines, mais pas plus. Le Liban et les Libanais ne peuvent supporter davantage d'effondrement", a-t-il martelé, rappelant la grave crise économique dans laquelle le pays est plongé.

Éclairage

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M. Berry, également chef du mouvement chiite Amal, a défendu l'idée d'une réunion de dialogue entre tous les groupes parlementaires. "L'ordre du jour du dialogue qui avait été proposé consistait seulement à trouver un consensus autour de l'élection présidentielle, point à la ligne", a-t-il rappelé en réaffirmant qu'il convoquera la Chambre à une séance électorale toutes les semaines. La prochaine doit se tenir jeudi.

Défense de Taëf

"Tous les points de désaccords par lesquels le Liban est passé ont été résolus par le dialogue et le consensus, de Taëf à Doha en passant par les tables de dialogue à l'intérieur du pays", a également dit M. Berry.

Samedi, lors d'une réunion au palais de l'Unesco à Beyrouth organisée par l'ambassadeur d'Arabie saoudite au Liban, Walid Boukhari, à l'occasion du 33ème anniversaire de Taëf et à laquelle de nombreux leaders politiques ont participé, le diplomate a insisté sur l'importance du respect de l'accord en question.

De nombreuses réactions se font entendre autour des initiatives de l'ambassadeur saoudien qui insiste sur l'importance de cet accord. Le Hezbollah, parti chiite allié du mouvement Amal, a dénoncé des "ingérences venimeuses" de la monarchie saoudienne à travers cette insistance sur la défense de Taëf, un accord conclu dans cette ville d'Arabie.

"L'accord de Taëf n'est pas une invention arabe, c'est une Constitution qui a assuré l'égalité entre les Libanais", a estimé M. Berry, qui reconnaît toutefois "avoir échoué par trois fois à mettre en place la Commission nationale pour supprimer le confessionalisme, la loi électorale et la création d'un Sénat", des points qui figurent dans la Constitution après sa révision en 1989 suite à l'accord de Taëf.

En marge de la conférence organisée samedi, le Premier ministre sortant, Nagib Mikati, avait affirmé que l'accord de Taëf "demeure l'accord le plus valable". Selon lui, cette initiative prouve que "l'Arabie saoudite n'a pas abandonné le Liban", avait-il estimé.

Le président du Parlement libanais Nabih Berry a alerté lundi sur le fait que "le Liban peut tenir encore quelques semaines, mais pas plus" face à la situation actuelle alors que le pays, en grave crise économique depuis 2019, est entré depuis mardi dernier dans une vacance politique totale au niveau du pouvoir exécutif. Le Liban est, en effet, sans président et avec un gouvernement...

commentaires (18)

Grâce à vous

Robert Moumdjian

05 h 12, le 10 novembre 2022

Tous les commentaires

Commentaires (18)

  • Grâce à vous

    Robert Moumdjian

    05 h 12, le 10 novembre 2022

  • et t'as trouvé ça tout seul ?

    OBEGI CHARLES

    19 h 43, le 08 novembre 2022

  • Le dialogue que vous voulez M. Berry, avec ou sans les armes du Hezbollah à la table de discussion?

    Marwan Takchi

    13 h 59, le 08 novembre 2022

  • En fait , c' est lui et les gens qui l' entourent , ou bien le Liban. L' un ou l' autre. Les deux sont devenus totalement incompatibles !

    LeRougeEtLeNoir

    12 h 06, le 08 novembre 2022

  • Qand le Liban ne sera plus, lui, sera encore toujours là..!

    LeRougeEtLeNoir

    12 h 05, le 08 novembre 2022

  • Parce que pour lui le Liban tient encore?

    Sissi zayyat

    11 h 18, le 08 novembre 2022

  • The March 8 coalition of which Mr. Berri is part of, is breaking the quorum. One cannot preach one thing and do the opposite. He is the longest serving speaker of Parliament in the world and has an oversize influence across multiple levers of the state. During his tenure, Parliament has exerted no oversight over the government that he has insisted should be of national unity. He has engaged in abuse of power, and nepotism by appointing family members and cronies into key positions with lucrative salaries. He refuses electronic voting in Parliament and refuses to bring to a vote draft legislations that he doesn't like, and doesn't serve his interests. His Party has held the finance ministry for over 15 years, that is supposed to exert direct oversight over Banque du Liban. He knew about the impending financial and banking sector collapse and refused to do anything to prevent. To the contrary, he has contributed to blocking any meaningful reforms and has allowed the crisis to drag on for over 3 years. He has refused to admit responsibility, change course, and apologize to the Lebanese people. In the same vein, he has kept the same contingent of members of Parliament in his Party. We need to implement term limits in Parliament pronto, including for the speaker position. Meanwhile, the Chiite duo is lobbying for constitutional amendments, and wants to grab more power under the pressure of the weapons of Hezbollah. This will not come to pass.

    Mireille Kang

    22 h 07, le 07 novembre 2022

  • Cousin on est sur le même bateau on a déjà crevé ton Zodyacht ! ! !

    PROFIL BAS

    19 h 32, le 07 novembre 2022

  • Grâce à qui il ne peut pas tenir plus?

    Emile G

    18 h 53, le 07 novembre 2022

  • Je n’ai pas les mots pour décrire ce personnage abjecte, roi des magouilles et des blocages au Liban et en prime il donne des leçons. C’est insupportable de voir sa photo, heureusement que je ne l’entends pas. Je comprends pas La Défense mordicus d’un accord qui a bloqué le pays. Comment peut on expliquer le blocage d’un pays effondré sans gouvernement ? Comment peut on expliquer dans un pays l’impossibilité de virer un fonctionnaire personne non gratta à l’étranger ? Comment expliquer ce partage des confessions dans un pays de 4 millions de personnes ? Ça sert à quoi le confessionnalisme ? Comment éviter à des voyoux de s’acharner contre un juge ? Toutes ces questions l’accord de Taef l’esquivent ou pour être plus précis ce monsieur même n’a pas cherché à l’appliquer, lui qui est à la tête du parlement depuis une éternité.

    Jacques d

    18 h 40, le 07 novembre 2022

  • Berry craint le vide c’est un homme de l’ombre la situation actuelle ne lui convient pas

    Cyril Assouad

    18 h 12, le 07 novembre 2022

  • Waw Berry Ali Baba ….

    Eleni Caridopoulou

    18 h 05, le 07 novembre 2022

  • "Premier tour" c’est une fois. La première. D’où son nom. Ce n’est pas à chaque séance. On en est déjà au 5ème tour. Alors le quorum minimum de 86 desputes n’est plus valable depuis un moment..

    Gros Gnon

    17 h 55, le 07 novembre 2022

  • Merci M. Berry pour nous rappeller ce qui est evident pour nous autres, le commun des mortels. Adressez ces paroles a vous-meme au lieu de nous faire la lecon.

    Mago1

    17 h 30, le 07 novembre 2022

  • "Le chef du Parlement s'engage à convoquer chaque semaine une séance électorale". Pourquoi ne l'a-t-il pas fait cette semaine ? Surtout, ce qu'on lui demande, cest de respecter la Constitution et de ne pas renvoyer chez eux sous prétexte de défaut de quorum, les députés, dès que leur nombre tombe au-dessous de 86. Il faudrait que les contestataires bloquent les portes et empêchent des députés de sortir tant qu'ils n'ont pas élu un président. De cette façon, une séance suffirait.

    Yves Prevost

    17 h 10, le 07 novembre 2022

  • Les Libanais ne peuvent plus le supporter lui et sa clique une seconde de plus ... mais les mafieux ne laissent pas tomber comme ça !!!

    Zeidan

    16 h 57, le 07 novembre 2022

  • Le Liban supporte depuis des décennies un système politique innefficace et dont la somme des efforts est égale à zéro. Quelques semaines de plus ou de moins ne changeront rien. Qu'il y ait un Président ou non, qu'il y ait un gouvernement ou non, qu'il y ait un parlement ou non, on ne voit malheureusement pas la différence.

    K1000

    16 h 27, le 07 novembre 2022

  • MONSIEUR BERRY OUBLIE QUE TOUS LES CONSENSUS PRESQUE DANS LE PAYS ENTRE LES DIVERS PARTIS OU PLUTOT COMMUNAUTES FURENT IMPOSES SOUS LE SPECTRE DES ARMES DES DEUX MILICES CHIITES. IL VAUT MIEUX QU,IL NE PARLE PAS DE CONSENSUS TANT QUE LE HEZBOLLAH ET AMAL RESTENT ARMES AVEC DES MERCENAIRES.

    LA LIBRE EXPRESSION

    16 h 11, le 07 novembre 2022

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