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Politique - Frontière maritime avec Israël

Pour Nasrallah, l'accord est une "victoire" mais le Liban "n'a pas obtenu 100% de ses demandes"

"Dans tout ce qui s’est passé, le Liban n’a donné aucune garantie sécuritaire" à Israël, insiste le chef du Hezbollah.

Pour Nasrallah, l'accord est une

Une affiche à l'effigie du chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, le 11 octobre 2022 dans le village frontalier de Adaïssé, au Liban-sud. Photo REUTERS/Aziz Taher

Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a réaffirmé samedi que l'accord sur la frontière maritime avec Israël constituait une "grande victoire historique" pour le Liban, mais a toutefois reconnu que dans le cadre de ce deal, Beyrouth n'a pas obtenu satisfaction sur toutes ses demandes, rappelant que la question de la "ligne des bouées" fait toujours l'objet de désaccord entre les deux pays.

Lors d'un discours-fleuve retransmis en direct à la télévision samedi soir, le chef du parti chiite a commencé son allocution par une longue tirade, cartes géographiques à l'appui, retraçant le cours des négociations entre Israël et le Liban ces dernières années, et comment ce processus a finalement débouché sur un accord, jeudi.

"Au bord de la guerre"

"Comme nous l’avons déjà dit, c’est un grand exploit historique pour le Liban, son peuple et sa Résistance", s'est félicité une nouvelle fois Hassan Nasrallah. "Certaines nuits, nous étions vraiment au bord de la guerre. Voilà à quoi ressemblait l’ambiance des négociations", a confié le leader chiite.

La conclusion formelle de l’accord sur la démarcation de la frontière maritime commune au Liban et à Israël, sous les auspices de Washington, a pris la forme de deux échanges de lettres, l’un entre le Liban et les États-Unis et l’autre entre Israël et les États-Unis. Un protocole compliqué a été conçu pour s’assurer que la signature ne soit pas considérée comme une étape ouvrant la voie à une normalisation entre les deux pays voisins. En vertu de l’accord, le champ offshore de Karish se situe entièrement dans les eaux israéliennes. Le Liban pour sa part aura tous les droits d’exploration et d’exploitation du champ de Cana, situé plus au nord-est, dont une partie se situe dans les eaux territoriales d’Israël. Mais "Israël sera rémunéré" par la firme exploitant Cana "pour ses droits sur d’éventuels gisements", selon le texte.

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Jeudi, après la conclusion de l'accord, Hassan Nasrallah avait affirmé lors d'un discours que cette avancée "représente une grande victoire pour le Liban" et annoncé que son parti a mis fin à ses "mesures exceptionnelles" face à l'État hébreu. Lors d'une allocution télévisée, le chef du parti chiite avait également réfuté toute "normalisation" entre Beyrouth et Tel-Aviv, terme utilisé par certains détracteurs de l'accord. 

Depuis quelques mois, le Hezbollah avait accru la mobilisation de ses forces armées près de la frontière avec Israël. Les tensions s'étaient ravivées après l'arrivée d'une plateforme gazière début juin dans la zone du champ gazier de Karish, au large de l'État hébreu, et aussi bien le Hezbollah qu'Israël avaient menacé de guerre.

Ligne des bouées

"L’essentiel pour nous, ce sont les résultats. Nous pensons, objectivement, que le Liban, dans cette dernière bataille, qui s’est achevée par l’échange de documents à Naqoura, a obtenu tout ce qu’il voulait, sauf une seule chose restée en suspens. Les résultats constituent une grande victoire historique", a insisté Hassan Nasrallah.

"Nous ne pouvons pas dire que le Liban a obtenu 100% de ce qu’il voulait dans cet accord, car il reste une petite portion de 2,5km2 qui est occupée par l'ennemi et qui appartient à nos eaux territoriales. Il est du devoir du Liban d'oeuvrer à tout moment pour libérer cette zone. Si l’on dit que le Liban a obtenu 95% de ce qu’il voulait, cela n’est toutefois pas exagéré", a estimé le chef du Hezbollah. Il a dans ce contexte rappelé que la question de la "ligne des bouées" fait toujours l’objet d’un désaccord.

Analyse

Pourquoi le Hezbollah a donné son feu vert à un accord avec Israël

Dans ses derniers amendements apportés à l'accord final, Beyrouth refusait de reconnaître la " ligne des bouées", alors qu’Israël exigeait que l’accord tienne compte de cette ligne, qui relève à ses yeux d’une importance stratégique. La "ligne des bouées" avait été mise en place par Israël après son retrait du Liban-Sud en 2000. Cette ligne figure finalement dans la version finale de l'accord accepté par le Liban et Israël. En attendant un accord sur la frontière terrestre, c’est la ligne des bouées, considérée comme un enjeu sécuritaire pour Israël, qui trace la frontière entre les deux pays sur 6 kilomètres avant de rejoindre la ligne 23.

Pas de garanties sécuritaires

Hassan Nasrallah est ensuite revenu sur les implications politiques de l'accord sur la frontière maritime avec Israël. Il a dans ce cadre démenti une nouvelle fois toute normalisation avec l'Etat hébreu.

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"Dans tout ce qui s’est passé, le Liban n’a donné aucune garantie sécuritaire" à Israël, a assuré le chef du Hezbollah. "L’ennemi a reconnu l’équilibre de la dissuasion", s'est-il félicité. Il a ensuite estimé que le Premier ministre israélien Yaïr Lapid "veut exagérer la portée de l’accord en affirmant qu’il constitue une reconnaissance d’Israël. Mais l’accord est une question technique et non politique". Jeudi, le chef du gouvernement israélien a en effet affirmé que cet accord est une "reconnaissance" d'Israël, ce à quoi le chef de l'Etat libanais Michel Aoun avait répondu en disant que cet accord est "purement technique".

Hassan Nasrallah a conclu son discours en menaçant une nouvelle fois Israël, soulignant que son parti n'écartait pas définitivement l'option d'une guerre. Apostrophant l'Etat hébreu, il a dit : "Tu te trompes si tu penses que la Résistance au Liban a été dissuadée d’attaquer. La Résistance se comporte de manière sage et ferme. Mais lorsqu’il est nécessaire d’aller à la guerre, la Résistance le fera".

A la veille du départ du palais de Baabda du président de la République Michel Aoun, le chef du Hezbollah n'a pas évoqué les épineux dossiers de la fin du mandat du chef de l'Etat, son allié chrétien, ni l'impasse présidentielle en cours, ou encore la formation du gouvernement qui est dans l'impasse.

Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a réaffirmé samedi que l'accord sur la frontière maritime avec Israël constituait une "grande victoire historique" pour le Liban, mais a toutefois reconnu que dans le cadre de ce deal, Beyrouth n'a pas obtenu satisfaction sur toutes ses demandes, rappelant que la question de la "ligne des bouées" fait toujours l'objet de désaccord...

commentaires (11)

Dans cette phrase il dit tout 1) Grace a mon part et lui seul le pays en entier va de victoires en victoires et toute la région nous craint, qui a besoin d’un état faible. 2) Les 5% dont je ne suis pas satisfaits sont comme Chebaa une excuse pour garder mes armes encore et toujours

Liban Libre

00 h 45, le 31 octobre 2022

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Commentaires (11)

  • Dans cette phrase il dit tout 1) Grace a mon part et lui seul le pays en entier va de victoires en victoires et toute la région nous craint, qui a besoin d’un état faible. 2) Les 5% dont je ne suis pas satisfaits sont comme Chebaa une excuse pour garder mes armes encore et toujours

    Liban Libre

    00 h 45, le 31 octobre 2022

  • Il la ramène encore celui-là ? Vraiment sans vergogne ! On disait que le ridicule tue ; ce n’est vraisemblablement plus le cas.

    Citoyen Lambda

    19 h 38, le 30 octobre 2022

  • Le grand exploit et la grande victoire pour le Liban serait l’expulsion de tous les traitres sur notre sol vers l’Iran, mais le peuple iranien ne mérite un tel cadeau empoisonné. Les  libanais n’ont plus les moyens de célébrer comme il se doit l’évacuation de l’épouvantail de Baabda avec des tomates et des œufs même pourris. Quant à HN, il prévoit quoi pour avoir les 100 pour 100 de ses exigences maintenant? Une guerre? Nous l’avons vu à l’œuvre pendant tout ce mandat, il aboie mais a de la peine à mordre. Alors laissons le dans ses fantasmes de guerrier lâche caché dans son trou, le jour viendra où il sera forcé d’en sortir mais pour aller dans un autre trou, cette fois bien mérité derrière les barreaux pour tous les crimes qu’il a commis sur le peuple libanais et les autres qu’il a pris le soin de massacrer. s’il s’en sort indemne et non en vrac.

    Sissi zayyat

    11 h 18, le 30 octobre 2022

  • DECULOTTAGE... ET SAUTTAGE... CA FAIT UNE VICTOIRE DIVINE ! ET LES GIFFLES SONT DES BAISERS.

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 59, le 30 octobre 2022

  • QUI EST LE VRAI ENNEMI DE TOUS LES JOURS QUI EMPOISONNE LA VIE À GEAGEA, À ACHRAF RIFI, SAMI GEMAYEL, ET ET ET ET ET LA MOITIÉ DES DÉPUTÉS ET TOUT LEUR ENTOURAGE ? LE HEZBOLLAH OU ISRAËL ? UNE QUESTION

    Gebran Eid

    08 h 46, le 30 octobre 2022

  • Ca aurait été une victoire çi l'on avait signé un tel accord il y'a six ans. Aujourdhui, ce n'est que le devoir national à retardement.

    Sarkis Dina

    08 h 36, le 30 octobre 2022

  • Quoi? Ce n’est pas une victoire "divine" cette fois? Ça baisse dans mon estime…

    Gros Gnon

    08 h 24, le 30 octobre 2022

  • Il atout concédé, tout cédé, mais il menace encore, c'est un psychopathe irréversible.

    Christine KHALIL

    08 h 01, le 30 octobre 2022

  • "un grand exploit historique pour le Liban, son peuple et sa Résistance". Le Liban na pratiquement rien obtenu de ses droits, le peuple, n 'a rien eu à voir à l'affaire, et de toutes façons, n'en tirera vraisemblablement aucun profit, quant à l'auto proclamée "résistance", ses menaces n'ont fait que compliquer l'affaire et brouiller les pistes. On se demande donc où réside le " grand exploit"!

    Yves Prevost

    07 h 20, le 30 octobre 2022

  • Conclusion de la diatribe: le confident de dieu a une addiction aux discours télévisés... allah yisséiidou...

    Wlek Sanferlou

    01 h 17, le 30 octobre 2022

  • Le barbu joue sa réthorique habituelle ...

    Zeidan

    23 h 11, le 29 octobre 2022

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