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Campus - Distinction

Une étudiante palestinienne de l’AUB décroche le prestigieux Diana Award

Entre 2020 et 2022, Mariam Mohammad, jeune réfugiée palestinienne, étudiante en santé publique à l’AUB a encadré plus de 3 200 jeunes du monde entier afin de les transformer en acteurs de changement dans leurs communautés.

Une étudiante palestinienne de l’AUB décroche le prestigieux Diana Award

Mariam Mohammad, lauréate du prestigieux prix Diana Award qui récompense les jeunes les plus inspirants au Royaume-Uni et dans le monde. Photo DR

Créé à la mémoire de la princesse Diana, le Diana Award récompense annuellement les jeunes les plus inspirants au Royaume-Uni et dans le monde. Des jeunes qui ont fait preuve de leadership et d’une capacité à mobiliser la nouvelle génération pour servir leurs communautés et créer un changement positif et durable à l’échelle mondiale. C’est le cas de Mariam Mohammad, 22 ans, jeune réfugiée palestinienne au Liban qui s’est vu remettre ce prix pour son initiative « Alam w Mahay », crayon et gomme en français, qu’elle a lancée à l’âge de 19 ans pour lutter contre l’illettrisme chez les enfants des rues, et cela en dépit de tous les défis que représente le fait d’être une réfugiée palestinienne au Liban. « C’est la première fois que ce prestigieux prix est décerné à quelqu’un d’origine palestinienne », indique l’étudiante en santé publique à l’Université Américaine de Beyrouth (AUB), qui a reçu son prix lors d’une cérémonie organisée l’été dernier en ligne en présence du prince Harry et d’autres leaders mondiaux.

« En grandissant, j’étais entourée d’enjeux sociaux. Un jour, j’étais avec ma mère à Beyrouth et j’ai vu des enfants poursuivre une camionnette qui transportait des fèves, risquant leur vie parmi les voitures pour en dérober quelques fèves qu’ils mangent le sourire aux lèvres. Ce moment a changé ma vie. C’est alors que j’ai commencé à prendre conscience du monde qui m’entoure. Je me suis demandé pourquoi personne n’aide ces enfants », raconte Mariam. Ne sachant pas par où commencer, elle se lance dans le volontariat. « Je me suis mise à parler aux enfants dans la rue, ceux qui vendent des fleurs ou qui mendient. J’ai réalisé qu’ils aimeraient être éduqués, mais qu’ils n’en ont pas l’opportunité… Et ils sont souvent sans papiers. » Mariam décide alors de leur venir en aide. C’est ainsi que l’idée de son initiative « Alam w Mahay » voit le jour. Une ONG basée à Beyrouth qui apprend à ces enfants à lire et à écrire en arabe et en anglais et leur offre des cours basiques de mathématiques.

Briser les barrières et devenir actrice de changement

Motivée et déterminée, Mariam participe à plusieurs programmes locaux et internationaux afin de développer ses compétences et monter son projet. Elle rejoint d’abord le Students Leaders Program du département d’État américain, financé par l’ambassade américaine et destiné aux étudiants de la région Mena, et à travers lequel elle a eu l’occasion de voyager aux États-Unis. « Nous devions proposer un projet qui traite un problème social au sein de notre communauté. J’avais déjà l’œil sur le problème des enfants des rues. Une fois rentrée au Liban, mon plan était prêt. » Son idée se concrétise. Mariam rejoint ensuite le Youth Leadership Program organisé par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), qui lui permet d’apprendre sur l’entrepreneuriat et les Objectifs de développement durable des Nations unies, avant d’intégrer un programme intitulé Harvard Crossroads Emerging Leaders Program, organisé par l’université de Harvard, et qui cible les leaders issus de milieux défavorisés qui font partie de la première génération de leur famille à faire des études supérieures. « Ces programmes m’ont permis de mûrir professionnellement, de construire un réseau et d’accroître mes compétences, mais le véritable tournant qui m’a conduite au Diana Award est celui de Harvard. »

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Mariam a eu l’occasion, grâce à ses rencontres durant cette expérience, de s’adresser à un public international : « C’était la première fois que j’ai pu raconter mon histoire : mon père avait une mentalité rétrograde quant à l’éducation des filles. Cela a donc été un long combat continu pour moi d’arriver jusqu’à l’université. J’avais honte de partager cela au début, mais j’ai vite réalisé qu’il y a tellement d’autres personnes, filles et garçons, qui souffrent de la même stigmatisation culturelle et des mêmes barrières au sein de leurs propres familles : les garçons doivent quitter l’école pour gagner de l’argent et les filles pour rester à la maison et avoir des enfants. » Après cela, Mariam Mohammad se voit de plus en plus sollicitée pour partager ses connaissances et son expérience. « Entre 2020 et 2022, j’ai encadré plus de 3 200 jeunes du monde entier afin de les transformer en acteurs de changement dans leurs communautés », raconte la jeune femme qui a réussi à changer le regard de son père sur le rôle des filles dans la société. « Il est décédé l’année dernière. Mais avant, il a appris que j’ai obtenu une bourse pour faire mon master. Il m’a confié qu’il est fier de moi et que j’ai réussi à le changer. Pour moi, c’est un accomplissement », confie-t-elle avant de conclure : « En santé publique, il y a ce que l’on appelle les facteurs culturels ; ils sont les plus difficiles à changer. Cela m’a pris toutes mes années d’école et d’université pour prouver à mon père que les filles ne sont pas faites pour rester à la maison et avoir des enfants et qu’elles peuvent être des moteurs de changement. »


Créé à la mémoire de la princesse Diana, le Diana Award récompense annuellement les jeunes les plus inspirants au Royaume-Uni et dans le monde. Des jeunes qui ont fait preuve de leadership et d’une capacité à mobiliser la nouvelle génération pour servir leurs communautés et créer un changement positif et durable à l’échelle mondiale. C’est le cas de Mariam Mohammad, 22 ans,...

commentaires (2)

maintenant il te reste à accomplir une autre révolution et te libérer du Hijab pour que tu deviennes femme moderne libre, laïque et entreprenante ! Bonne chance

Tawil aelta

20 h 09, le 13 octobre 2022

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Commentaires (2)

  • maintenant il te reste à accomplir une autre révolution et te libérer du Hijab pour que tu deviennes femme moderne libre, laïque et entreprenante ! Bonne chance

    Tawil aelta

    20 h 09, le 13 octobre 2022

  • Mille Brava, et merci. Inspiration, motivation, et action.

    Irene Souki

    19 h 07, le 13 octobre 2022

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