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Monde - Prix

Un Nobel de la paix pour la "coexistence pacifique" à un trio ukrainien, russe et biéolarusse

Le comité Nobel a tenu à marquer le coup face à la guerre en Ukraine qui a plongé l'Europe dans la crise sécuritaire la plus grave depuis la Seconde Guerre mondiale.

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Le militant biélorusse Ales Beliatski (g) à Minsk, le 21 juin 2014. Photo d'archives SERGEI GAPON/AFP

Trois "champions" russe, ukrainien et biélorusse de la lutte pour les libertés civiles ont décroché vendredi un Nobel de la paix assorti d'une critique du régime "autoritaire" et répressif de Vladimir Poutine, en pleine guerre en Ukraine.

Le prestigieux prix a été conjointement attribué au militant biélorusse Ales Beliatski, en prison dans son pays, à l'ONG russe Memorial - frappée par un ordre de dissolution - et au Centre ukrainien pour les libertés civiles qui s'emploie à documenter les "crimes de guerre russes" dans le conflit en cours. "Le comité Nobel norvégien souhaite honorer trois champions remarquables des droits humains, de la démocratie et de la coexistence pacifique dans les trois pays voisins que sont la Biélorussie, la Russie et l'Ukraine", a déclaré sa présidente Berit Reiss-Andersen.

S'il a tenu à marquer le coup face à la guerre en Ukraine qui a plongé l'Europe dans la crise sécuritaire la plus grave depuis la Seconde Guerre mondiale, le comité s'est gardé de critiquer frontalement le président russe Vladimir Poutine qui a lancé l'invasion de son voisin ukrainien le 24 février.

Interrogée pour savoir s'il s'agissait d'un cadeau empoisonné pour l'homme fort du Kremlin qui fête ce jour même ses 70 ans, Mme Reiss-Andersen a affirmé que le prix n'était pas dirigé contre lui mais que son régime "autoritaire", comme celui de la Biélorussie, devait cesser la répression. "Ce prix ne s'adresse pas à Vladimir Poutine ni pour son anniversaire ni dans un autre sens, sauf que son gouvernement, comme le gouvernement biélorusse, constitue un gouvernement autoritaire qui réprime les militants des droits humains", a-t-elle fait valoir.

Si Moscou n'a pas réagi dans l'immédiat, le régime biélorusse a affirmé qu'Alfred Nobel, l'inventeur du prix, "se retourne dans sa tombe". Mme Reiss-Andersen a exhorté Minsk à libérer Ales Beliatski, fondateur du Centre de défense des droits de l'Homme Viasna ("Printemps"). Le militant de 60 ans a été de nouveau jeté en prison lors des manifestations massives contre la réélection, jugée frauduleuse par les Occidentaux, du président autoritaire Alexandre Loukachenko en 2020.

Répression 

Rassemblant des dizaines de milliers de manifestants pendant des mois, le mouvement de contestation a été durement maté: arrestations de masse, tortures et exils forcés... En exil, la cheffe de file de l'opposition biélorusse, Svetlana Tikhanovskaïa, généralement considérée comme le véritable vainqueur du scrutin de 2020, a salué la reconnaissance d'un "combat pour la liberté".

Au pouvoir depuis 1994 et soutenu de longue date par Moscou, M. Loukachenko a fait de son pays l'un des très rares alliés de la Russie dans son offensive contre l'Ukraine, lui servant de base arrière pour ses troupes.

Fondée en 1989 par un autre Nobel de la paix, Andreï Sakharov, au temps de la perestroïka, Memorial s'est, elle, imposée comme un acteur incontournable dans le domaine des droits en Russie, faisant la lumière sur les crimes staliniens, puis sur les exactions commises en Tchétchénie ou par les paramilitaires russes en Syrie. Jusqu'à ce que la justice russe ordonne sa dissolution l'hiver dernier pour des violations d'une loi controversée sur les "agents de l'étranger". "Ce prix donne de la force morale (...) à tous les militants russes des droits de l'homme", a dit à la presse le président de Memorial international, Ian Ratchinski. "C'est un honneur d'être (lauréats) ensemble" avec le CCL ukrainien, a noté Oleg Orlov, figure historique de l'ONG. Le Nobel avait déjà couronné l'an dernier un poil à gratter du Kremlin, le journaliste Dmitri Mouratov, rédacteur en chef de Novaïa Gazeta qui a aussi vu sa licence révoquée.

Juger Poutine ? 

Quant au Centre ukrainien pour les libertés civiles, il a été récompensé notamment pour ses "efforts en vue d'identifier et de documenter les crimes de guerre russes contre la population civile ukrainienne". Sa cheffe, Alexandra Matviïtchouk, a appelé vendredi à la création d'un tribunal international pour juger Vladimir Poutine.

Un conseiller de la présidence ukrainienne s'est pour sa part montré agacé que le prix soit partagé avec des organisations russe et biélorusse. Selon des enquêteurs de l'ONU, la Russie s'est rendue coupable d'un "nombre considérable" de "crimes de guerre", énumérant les bombardements russes sur des zones civiles, de nombreuses exécutions, la torture, les mauvais traitements ainsi que les violences sexuelles sur des victimes âgées de quatre à 82 ans.

Egalement pointée du doigt après la découverte de nombreux cadavres à Boutcha ou à Izioum après la libération de ces villes par les troupes ukrainiennes, la Russie parle de mensonges. En réaction au Nobel, le chef de l'ONU, Antonio Guterres, a salué vendredi la société civile, "oxygène de la démocratie", et s'est inquiété que l'espace de ces groupes "se rétrécit à travers le monde".

Au-delà des destructions et des morts innombrables sur le sol ukrainien, l'invasion russe a suscité la crainte d'une frappe nucléaire, arme brandie par M. Poutine, mis en difficulté par la contre-offensive lancée en septembre par l'armée ukrainienne. "Cette année, nous étions dans une situation avec une guerre en Europe, ce qui est extrêmement inhabituel, mais aussi face à une guerre qui a des effets globaux pour les gens sur toute la planète", a noté la présidente du comité Nobel, évoquant "la menace d'un recours aux armes nucléaires et la pénurie alimentaire". "C'est donc une toile de fond très sombre et il n'y aucun signe de paix immédiate", a-t-elle déploré.

Trois "champions" russe, ukrainien et biélorusse de la lutte pour les libertés civiles ont décroché vendredi un Nobel de la paix assorti d'une critique du régime "autoritaire" et répressif de Vladimir Poutine, en pleine guerre en Ukraine.
Le prestigieux prix a été conjointement attribué au militant biélorusse Ales Beliatski, en prison dans son pays, à l'ONG russe Memorial - frappée...

commentaires (2)

La Russie n’a jamais connu la démocratie depuis sa création, malheureusement la guerre continuera, les criminels restent toujours des criminels

Eleni Caridopoulou

17 h 02, le 07 octobre 2022

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Commentaires (2)

  • La Russie n’a jamais connu la démocratie depuis sa création, malheureusement la guerre continuera, les criminels restent toujours des criminels

    Eleni Caridopoulou

    17 h 02, le 07 octobre 2022

  • SI LES AMERICAINS ET LEUR NATO NE S,ETAIENT PAS MIS DE LA PARTIE L,UKRAINE AURAIT RESPECTE LES ACCORDS DE MINSK SIGNES PAR L,UKRAINE, LES NATIONS UNIES, LA FRANCE ET L,ALLEMAGNE POUR UNE UKRAINE LIBRE ET NON ALIGNEE AVEC LE DOMBASS ET LA CRIMEE AUTONOMES A L,INTERIEUR DE LA DEMOCRATIE UKRAINIENNE. IL N,Y AURAIT EU AUCUNE GUERRE. LES RESPONSABLES SONT TOUT INDIQUES. LEUR BUT EST DE COINCER ET D,AFFAIBLIR LA RUSSIE VOIRE MEME REVER DE LA DEMENTELER. S,ILS CONTINUENT SLEEPING JOE ET CONSORT DIRIGENT LE MONDE VERS UNE GUERRE NUCLEAIRE VERS L,APOCALYPSE. DE MEME SI LA RUSSIE VOULAIT ACHEVER LES MEMES BUTS CONTRE LES USA... CE QUI N,A PAS ETE ET N,EST PAS LE CAS. LE VERITE EST CLAIRE COMME LE JOUR QUI SONT LES VRAIS FAUTEURS DE TROUBLES DANS LE MONDE... ET LES EUROPEENS SONT TIRES A LA TRAINE DE LEUR MAITRE D,OUTRE-ATLANTIQUE.

    LA LIBRE EXPRESSION

    14 h 11, le 07 octobre 2022

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