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Lifestyle - La mode

L’expertise de Roni Helou en filigrane de la collaboration Le Printemps x M7 à Doha

Le jeune créateur libanais Roni Helou, fort de son parcours, de son expérience des concours, des jurys et des académies de mode, dirige onze candidats qataris dans le cadre du pôle M7 pour les aider à remporter leur espace de vente aux grands magasins Le Printemps de Doha.

L’expertise de Roni Helou en filigrane de la collaboration Le Printemps x M7 à Doha

Le jury et Roni Helou, à droite, au dernier rang. Photo Talha Belal

Voilà quelques années que le Qatar, sous la houlette de cheikha Al-Mayassa bint Hamad bin Khalifa al-Thani, œuvre à devenir un pôle incontournable de la créativité dans la région du Conseil de coopération du Golfe (CCG). À côté de ses musées pharaoniques et sublimes, comme le Musée d’art islamique (MIA), le musée arabe d’art moderne Mathaf, le Musée olympique du Qatar et le Musée national du Qatar, conçu en forme de rose des sables par l’architecte Jean Nouvel, l’accent est également mis sur la mode dans le cadre du M7, l’épicentre du Qatar pour l’innovation et l’esprit d’entreprise dans les domaines de la mode, du design et de la technologie.

La créatrice de la marque AlDukan défend son projet. Photo Talha Belal

Le Printemps Doha prête son espace aux créateurs du M7

Tout comme les autres émirats et pays du Golfe que l’automne vient désengourdir des grandes chaleurs estivales, le Qatar se prépare pour une nouvelle saison fébrile.

Il se passe quelque chose au M7 où le créateur libanais Roni Helou dirige un projet de collaboration avec le grand magasin Le Printemps de Doha. « Je travaille avec M7 en parallèle avec ma propre marque. Mon job est de créer des programmes, notamment dans le cadre des expositions des ateliers, des conférences en collaboration avec Qatar Creates et Fashion Trust Arabia », nous explique-t-il, précisant que « le nouveau programme est donc la collaboration entre Le Printemps et M7. Dans le cadre de ce partenariat, Le Printemps Doha offre un espace aux créateurs locaux pour y vendre leurs produits. Notre apport en tant que M7 est de former les créateurs à présenter leurs produits au Printemps ».

Présentation des bijoux Kaltham. Photo Talha Belal

Partager son expérience

À la fois membre du jury et mentor des participants, Roni Helou ne voit pas de conflit entre ces deux rôles. Il veille à mener les jeunes créateurs au-delà de leurs limites, à pousser à fond leurs compétences pour leur offrir les meilleures chances de décrocher une des sept places de ventes offertes par Le Printemps aux meilleurs d’entre eux. « Cela fait quelques années que je fais partie de jurys, que j’enseigne dans des universités de mode. Je me sens donc à ma place ici, parce que dans l’industrie de la mode au Qatar où la scène est encore jeune, je peux partager mon expérience de façon utile, notamment en conseillant les jeunes créateurs. Voilà pourquoi cela fait sens que je sois à la fois du côté de l’organisation et du côté du jury », précise-t-il.

La créatrice Noor Aburish présente son projet devant le jury. Photo Talha Belal

Parcours d’un travailleur acharné

Reconnaissant à ses origines modestes de lui avoir permis de garder les pieds sur terre et le sens de la mesure, ainsi que de n’être impressionné ni par la puissance ni par la célébrité, ce passionné de textures laisse le hasard le mettre sur la voie de Creative Space Beirut, une école de mode gratuite créée par Sarah Hermez et Tracy Moussi, avec pour marraine Caroline Simonelli, l’un des piliers de Parsons où Sarah a fait ses études. Lui-même obsédé par le devoir de gagner correctement sa vie pour aider ses parents, il suit parallèlement des études de gestion qu’il finance en travaillant comme serveur. Le peu de temps libre qu’il lui reste, il le passe en bénévolat, à sauver des animaux en danger. À Creative Space, il présente son portfolio avec des croquis, et il est aussitôt accepté. Plus tard, Sarah lui confiera que ses croquis étaient « exécrables », mais qu’elle a « aimé son attitude ». Travailleur acharné, gardant parfois la clé de l’atelier pour recommencer un ouvrage insatisfaisant, il est ensuite enrôlé dans l’incubateur Starch qui lui donne l’opportunité de présenter ses créations à Londres.

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Il deviendra à son tour instructeur au CSB et décroche un poste d’enseignant à l’Alba où son identité s’affine, grâce, dit-il, « à la vision de Tony Delcampe et Émilie Duval ».

Chemises de la marque Shirotsu. Photo Talha Belal

Sous le signe de l’éthique

Petit à petit, Roni Helou fonde sa marque éponyme. Le succès que rencontrent ses premières collections doit beaucoup à l’éthique qui prévaut sur ses créations, excluant toute souffrance humaine ou animale, et l’intransigeance qui le pousse à n’utiliser que des matériaux recyclés et des pigments non polluants. Il shoote sa collection automne-hiver 2019 dans la décharge de Saïda ! Le photographe Tarek Moukaddem lui suggère de s’inscrire au concours Fashion Trust Arabia, doté d’un prix de plusieurs dizaines de milliers de dollars et d’un programme de mentorat. Créé par Tania Farès, fondatrice du Fashion Trust du British Fashion Council, coprésidé par Tania Farès et cheikha Al-Mayassa bint Hamad al-Thani, placé sous le patronage de cheikha Moza bint Nasser, mère de l’actuel émir du Qatar, l’incubateur à but non lucratif Fashion Trust Arabia a pour objectif de développer le potentiel des jeunes créateurs de mode du monde arabe. Roni Helou s’inscrit, se voit admis, puis remporte l’édition 2019 ex-æquo avec Salim Azzam dans la catégorie prêt-à-porter. Le cru de cette année-là était éminemment libanais.

Présentation de la marque The Project. Photo Talha Belal

Une main se tend, providentielle

On devine dès lors comment il s’est retrouvé au Qatar : « J’ai rencontré cheikha Al-Mayassa quand j’ai obtenu le prix FTA. Elle est devenue cliente de la marque Roni Helou. C’est ainsi que nous sommes restés en contact. Au lendemain de la double explosion au port de Beyrouth, je l’ai contactée pour lui dire que je songeais à quitter le Liban et lui demander si elle pouvait m’aider à m’installer au Qatar. Elle m’a engagé à déménager au Qatar avec ma marque et m’impliquer dans la communauté créative et contribuer à implanter à Doha un pôle de la mode. C’est ainsi que j’ai rejoint M7. Pour le moment, les candidats au concours du Printemps x M7 sont tous qataris ou basés au Qatar. Pas de Libanais encore, mais la prochaine édition sera, je pense, plus orientée vers le monde arabe. »

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Quant à la marque Roni Helou, elle avance au même rythme. « Nous venons d’ouvrir notre boutique. Quand on est basé à Doha, toutes les opportunités du CCG s’ouvrent à vous. Nous travaillons beaucoup avec l’Arabie saoudite. Nous faisons du sur-mesure pour les clients VIP de la région. Nous avons créé une ligne de t-shirts qui marche très bien », confie le créateur.

Voilà quelques années que le Qatar, sous la houlette de cheikha Al-Mayassa bint Hamad bin Khalifa al-Thani, œuvre à devenir un pôle incontournable de la créativité dans la région du Conseil de coopération du Golfe (CCG). À côté de ses musées pharaoniques et sublimes, comme le Musée d’art islamique (MIA), le musée arabe d’art moderne Mathaf, le Musée olympique du Qatar et le...

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