De nouvelles dépouilles du naufrage de Tartous sont arrivées au Liban

Les dépouilles de quatre autres victimes du bateau de migrants qui a sombré au large de Tartous en Syrie le 22 septembre dernier ont été ramenées vendredi au Liban, rapporte samedi notre correspondant Michel Hallak.

Un convoi du Croissant-Rouge syrien, coordonné par les autorités sanitaires syriennes, a transporté les corps de trois Palestiniens et un Libanais de l'hôpital al-Bassel, à Tartous, sur la côte syrienne, jusqu'au point de passage de Arida, à la frontière entre le Liban et la Syrie, où la Croix-Rouge libanaise les a reçus.

Cependant, plus d'une semaine après le naufrage, de nombreux corps sont devenus méconnaissables. De nombreuses familles de victimes attendent toujours de pouvoir identifier leurs proches, dont plusieurs se trouvent encore à l'hôpital d'al-Bassel, grâce à des tests ADN.

On ne connaît toujours pas le nombre officiel de passagers à bord du bateau qui avait fait naufrage après avoir quitté le Liban, mais on estime qu'il serait d'environ 150. Le bilan officiel a dépassé les 100 morts la semaine dernière, avec 21 survivants secourus. Des ressortissants de Syrie, du Liban, ainsi que des Palestiniens, se trouvaient à bord, et une trentaine d'entre eux sont toujours portés disparus.

Notre correspondant indique également que trois autres bateaux de migrants ont quitté les côtes libanaises au cours des deux derniers jours. Selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), le nombre de candidats à l'émigration qui entreprennent un voyage périlleux du Liban vers l'Europe en traversant la Méditerranée a plus que doublé en 2022 pour la deuxième année consécutive, tandis que la principale destination des embarcations de passeurs est passée de Chypre à l'Italie.

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On estime que 180 voyageurs, dont des femmes et des enfants, partis du Liban sur de multiples navires à destination de l'Europe, sont toujours détenus en Turquie et en Grèce, indique notre correspondant. 

Une réunion à laquelle a participé le mokhtar de la ville de Bebnine dans le Akkar (Liban-Nord), Zaher Kassar, s'est tenue samedi pour discuter du rapatriement de ces migrants en transit, dont beaucoup n'ont pas de papiers d'identité. Au cours de la réunion, M. Kassar a déclaré que l'ambassade du Liban à Ankara avait contacté les migrants en Turquie, ajoutant que des efforts sont en cours pour obtenir les papiers nécessaires à la délivrance d'une carte d'enregistrement ou d'identité. Il a ajouté qu'il rendrait visite au directeur de la Sûreté générale (SG), Abbas Ibrahim, pour assurer le suivi de cette question.

Selon les familles, les autorités turques exigeraient des frais de libération de 150 à 200 dollars par personne. De nombreux membres des familles ont affirmé que leurs proches n'avaient pas assez d'argent pour financer leur propre libération et ont appelé le gouvernement libanais à régler cette question.

Le 19 septembre, une patrouille de la Direction générale des Forces de sécurité intérieure (FSI) a tendu une embuscade dans la localité de Arida, qui a abouti à l'arrestation de trois contrebandiers "alors qu'ils se rendaient au bord de la mer", où des bidons d'essence et de la nourriture utilisés pour la traversée maritime ont été saisis, a rapporté l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Selon le communiqué des FSI publié samedi, les passeurs "ont avoué ce qui leur a été reproché en termes de préparation d'une traversée de migrants par la mer vers l'Italie".