Rechercher
Rechercher

Culture - Installation

Les multiples vies de l’image

Mina Image Center (Beyrouth) présente jusqu’au 22 septembre deux projets exécutés par la Fondation arabe pour l’image (Arab Image Fondation), déjà exposés à Liverpool et à Bruxelles. Une occasion de réfléchir aux réalités que ces images évoquent.

Les multiples vies de l’image

Une série de courts métrages interpellent le visiteur du Mina Image Center. Photo DR

Créée en 1997, la Fondation arabe pour l’image a pour mission de sauvegarder l’image mais aussi et surtout d’apprendre comment réagir avec les archives photographiques. C’est un processus de recherche en constante évolution sur les façons de regarder, d’interpréter et d’interagir avec les objets photographiques dont elle a la garde. Une photo ou un tirage, une fois créés, restent en constante mutation physique. Ses vies culturelle et affective historiques dépendront du spectateur et continueront d’évoluer. « Nous avons plus d’un demi-million de photos assemblées depuis 25 ans, issues de différents pays », signale Heba Hage-Felder, la nouvelle directrice de la fondation.

Aujourd’hui, deux projets récents de la fondation réunis au Mina Image Center explorent les nombreuses vies que peuvent avoir les images et les manières dont les archives photographiques peuvent être déballées et réinterprétées à travers des recherches et des pratiques artistiques.

Vue d’ensemble de la double exposition au Mina Image Center. Photo DR

L’image, une matière vivante

Bien que ces deux projets aient été initialement conçus et exposés séparément, ils sont présentés côte à côte à travers une scénographie qui met en avant les médiums qu’ils utilisent – que ce soit l’estampe ou l’image en mouvement, créant une synergie entre les deux.

Les diptyques sur les murs ont été réalisés dans le cadre d’une collaboration entre la fondation et l’atelier de gravure de Beyrouth, réfléchissant à la relation entre la gravure photographique et l’archive. Les praticiens du studio ont été invités à choisir des images de diverses collections de la FAI, allant des années 1870 aux années 1970, et de différentes parties de la région arabe et de sa diaspora, pour produire leurs propres gravures en taille-douce. Ces œuvres ont été présentées pour la première fois en juillet dernier, dans une exposition intitulée « Impressions d’une archive » présentée à l’exposition Research Lab à Liverpool dans le cadre et le soutien du Festival des arts arabes de cette ville-là.Outre ces diptyques sur les murs, une série de courts métrages interpellent le visiteur du Mina Image Center. Ils ont été commandés à la fois par Cinema Galeries, dans le cadre de « L’heure d’hiver », le festival annuel de Cinemas Galeries à Bruxelles qui a lieu en avril dernier, et reflètent une autre manière de comprendre et d’interpréter l’image.

Six artistes et un travail collectif de l’équipe de la FAI se sont concentrés sur une image ou une série d’objets photographiques des collections de la fondation à partir desquels ils ont produit des œuvres vidéo qui invitent à la réflexion sur les transformations de Beyrouth, ajoutant des couches d’interprétation aux collections photographiques existantes. Des travaux complètement différents l’un de l’autre qui évoquent la ville de Beyrouth sans vraiment en parler. Ainsi, Radwan Mattar fait 29 prises de Fayrouz avant de choisir un seul cliché. Et s’interroge : si la célèbre chanteuse connue pour sa rigidité sur scène nécessite 29 prises, comment alors photographier une ville en mouvement constant comme Beyrouth ? Sabine Saba reconstruit, dans un court métrage de 3 minutes et 14 secondes, l’espace d’une école dans une bulle de temps spécifique. Si Malak Mroueh adresse une lettre à Beyrouth, Veronica Basbous en sonde sa transformation.

Le 6 septembre, les lieux de l’installation ont accueilli une table ronde regroupant certains des artistes vidéo, dont Nadim Choufi, Mark Khalifé, Salim Mrad et Rawan Mazeh (au nom de l’équipe FAI), qui ont exploré les thèmes et les processus derrière leur travail. Le panel a été animé par la directrice de de la fondation, Heba Hage-Felder, qui a mis l’accent sur le côté narratif des archives. « Ce n’est pas une matière rigide, sans âme, mais vivante, qui raconte des histoires d’instants passés, de personnes qui ont pris ces photos, de situations qui sont réanimées par ces artistes qui leur donnent vie en les mettant dans un autre moule », avait-elle notamment souligné. La preuve, en images, à voir sur place.

Créée en 1997, la Fondation arabe pour l’image a pour mission de sauvegarder l’image mais aussi et surtout d’apprendre comment réagir avec les archives photographiques. C’est un processus de recherche en constante évolution sur les façons de regarder, d’interpréter et d’interagir avec les objets photographiques dont elle a la garde. Une photo ou un tirage, une fois créés,...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut