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Politique - Liban

Le Conseil islamique chérié stigmatise un "contournement" de la présidentielle

La plus haute instance sunnite fustige une "contestation de la légitimité du gouvernement sortant", dans une pique implicite au camp aouniste. 

Le Conseil islamique chérié stigmatise un

Le mufti de la République, le cheikh Abdellatif Deriane, lors de la lecture de son message de ramadan en avril 2021. Photo d'archives ANI

Le Conseil islamique chérié, la plus haute instance sunnite au Liban, a adressé de virulentes critiques implicites à l'encontre du chef de l'État Michel Aoun dont le mandat arrive à terme le 31 octobre, pointant du doigt un "contournement" de l'échéance présidentielle et une "contestation de la légitimité du gouvernement sortant". Plusieurs observateurs redoutent son maintien à la tête de l’État au-delà de cette date, sous prétexte de l’impossibilité pour un cabinet sortant d’exercer les prérogatives du président en cas de vacance au niveau de la magistrature suprême.

Dans un communiqué publié à l'issue d'une réunion tenue samedi sous l’égide du mufti de la République Abdellatif Deriane, le Conseil a stigmatisé "un phénomène non conforme aux normes qui consiste à contourner la question de l’élection d’un nouveau chef de l’État et à se préoccuper de la formation d'un nouveau gouvernement ou le remaniement de l’équipe ministérielle actuelle présidée par Nagib Mikati", dans le cadre d'une polémique qu'il juge "artificielle".

Deux options ont en effet été respectivement avancées par MM. Mikati et Aoun, sans que les tractations n'avancent jusque-là : soit le remplacement de deux ministres dans le cabinet sortant, soit l'élargissement de ce cabinet de 24 à 30 ministres en y incorporant six ministres d’État, dans le but de donner à la future équipe une consistance politique. 

Le serment constitutionnel
"Le Liban a besoin d'un nouveau président, notamment après la série de prises de position qui ne respectent ni l'esprit de la Constitution ni l'accord de Taëf ni le pacte du vivre-ensemble", a par ailleurs plaidé le Conseil, avant de poursuivre : "Le Liban a besoin d'un nouveau président qui respecte son serment constitutionnel et s'engage à l'appliquer. Or actuellement, ces valeurs et principes sont contournés à travers une contestation de la légitimité du gouvernement actuel ou encore à travers des slogans portant sur la représentation confessionnelle et sectaire".

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Baabda dénonce des campagnes visant à "attiser les dissensions confessionnelles"

Ces propos interviennent alors que la polémique engendrée par la peur d'une double vacance gouvernementale et présidentielle prend une tournure confessionnelle, sur fond de tensions grandissantes entre la présidence, fonction réservée à un chrétien maronite, et le Grand Sérail, que doit occuper un musulman sunnite. Pourtant jeudi, le président de la Ligue maronite Khalil Karam, en visite à Baabda, avait rapporté des propos du chef de l’État selon lesquels un cabinet chargé de l'expédition des affaires courantes ne peut assumer les prérogatives du président de la République, tout en assurant que Michel Aoun quittera le palais présidentiel le 31 octobre. Samedi, après la publication du communiqué de Dar el-Fatwa, la présidence avait affirmé que M. Aoun s'engage à "respecter son serment constitutionnel face à l'échéance présidentielle" et dénoncé les campagnes "visant à attiser les dissensions confessionnelles". Dimanche, M. Karam a fustigé les critiques qui lui ont été adressées à la suite de sa visite à Baabda, assurant que "la Ligue maronite est en faveur de la formation d'un nouveau gouvernement le plus rapidement possible, et l'élection d'un nouveau président dans les délais constitutionnels".

Unification des rangs
Dans ce cadre tendu, la plus haute instance sunnite a appelé à "respecter les textes constitutionnels", notant que leur "contournement sous n'importe quel prétexte n'engendrera que davantage de troubles qui pousseront le Liban vers l'abîme". Elle a également appelé les forces politiques à la "coopération et à une unification des rangs en vue de trouver des solutions nationales pour former un nouveau cabinet". "La combinaison ministérielle présentée par le Premier ministre désigné est le fruit de réunions, de contacts et de discussions que ce dernier a effectués avec les forces politiques et les groupes parlementaires en vue de réussir à mettre sur pied une nouvelle équipe", a estimé le Conseil chérié, notant qu'il s'agit "du premier pas sur le bon chemin pour sauver le pays". 

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commentaires (6)

L’OLJ , pourquoi avoir censuré tous mes commentaires aujourd’hui?

Sissi zayyat

15 h 52, le 29 août 2022

Tous les commentaires

Commentaires (6)

  • L’OLJ , pourquoi avoir censuré tous mes commentaires aujourd’hui?

    Sissi zayyat

    15 h 52, le 29 août 2022

  • Ca y est! Après le Patriarche, c'est au tour du Mufti. Reste l'autre Excellent Mufti et le Cheikh Druze pour que la fête soit au complet. Pauvre pays, atteint du cancer incurable du confessionnalisme.

    Souheil Mansour

    17 h 36, le 28 août 2022

  • J’espère que Aoun ne fera pas un massacre …..

    Eleni Caridopoulou

    17 h 31, le 28 août 2022

  • C'était nécessaire de lancer cette mise en garde au camp aouniste. Au 31 octobre, s'il ne quitte pas Baabda, il serait légitime de tout faire pour le faire sortir. Espérons avoir un nouveau président bien avant cette date.

    Esber

    14 h 56, le 28 août 2022

  • L,INTERET DU PAYS EST AVANT TOUT QU,IL Y AIT UN GOUVERNEMENT. DE PRESIDENT ON PEUT S,EN PASSER AYANT VECU LES CONNERIES COMMISES AU MOINS PAR LES 4/5 DERNIERS. LE GOUVERNEMENT MIKATI VA GOUVERNER QUE LES DEUX PYGMEES LE VEULENT OU NON BIEN QUE LA HAUTE BOITE FONCTIONNE MAIS PAS DANS L,INTERET UNIQUEMENT DES VRAIS LIBANAIS.

    LA LIBRE EXPRESSION

    14 h 10, le 28 août 2022

  • hahahahahaha Gouvernement de mission avez-vous dit… hahahahahaha Bonjour M Macron. Revenez au Libam bientôt

    LeRougeEtLeNoir

    13 h 37, le 28 août 2022

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