Le Hezbollah appelle à former un cabinet ayant les pleins pouvoirs

Le député du Hezbollah Hassan Ezzeddine a appelé vendredi à la formation d'un gouvernement ayant les pleins pouvoirs, rejoignant ainsi la position du président Michel Aoun dont le mandat arrive à terme le 31 octobre, alors que plusieurs observateurs redoutent son maintien à la tête de l’État au-delà de cette date sous prétexte de l’impossibilité pour un cabinet uniquement chargé des affaires courantes d’exercer les prérogatives du président en cas de vacance.

"Nous appelons à former un gouvernement ayant les pleins pouvoirs même s'il ne reste plus qu'un mois du mandat du président Aoun", a plaidé l'élu chiite, lors d'une cérémonie sociale à Tyr, au Liban-Sud. "Nous craignons d'être confrontés à une crise politique et constitutionnelle si un cabinet disposant de tous les pouvoirs n'est pas formé pour superviser l'échéance présidentielle afin d'éviter une vacance", a-t-il prévenu. Avant de poursuivre : "Nous tenons à la préservation de l'État, de ses institutions et de ses organes sans lesquels nous serions confrontés au chaos". 

De son côté, Ali Daamouche, qui est vice-président du conseil exécutif du parti, a estimé que la formation d'un gouvernement qui peut travailler "loin des pressions américaines" doit être formé pour sortir le Liban de la crise, alors que selon lui Washington "œuvre à affaiblir le Liban afin qu'il se soumette aux conditions israéliennes".

La veille, le groupe parlementaire du Hezbollah avait également appelé les différentes parties politiques à "déployer des efforts pour s'entendre sur une mouture gouvernementale convenable" et à à élire un successeur à M. Aoun "dans les délais constitutionnels".

Jeudi, le président Aoun a déclaré qu'un gouvernement démissionnaire ne pourrait pas assumer les fonctions du président en cas de vacance présidentielle, alors que les tractations pour la mise sur pied d'un nouveau cabinet Mikati n'avancent pas. Une réunion mercredi entre MM. Mikati et Aoun n'a pas permis de percée, mais a donné aux deux dirigeants l'opportunité d'examiner deux solutions possibles : soit le remplacement de deux ministres dans le cabinet sortant, soit l'élargissement ce cabinet de 24 à 30 ministres en y incorporant six ministres d’État, dans le but de donner à la future équipe une coloration politique pour faire face aux échéances qui attendent le Liban, à commencer par la présidentielle.