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Moyen-Orient - Éclairage

Téhéran ouvre la voie à une réactivation de l’accord nucléaire

L’Iran a fait part lundi soir de ses commentaires sur la version de l’accord proposée par l’Union européenne, adoptant une attitude positive qui laisse entendre qu’une signature serait imminente.

Téhéran ouvre la voie à une réactivation de l’accord nucléaire

Un homme parcourant un journal iranien qui titre sur une probable solution concernant le dossier nucléaire. Atta Kenare/AFP

Pas encore… mais presque. Malgré quelques réserves, l’Iran semble être prêt à réactiver l’accord de 2015 sur l’encadrement de son activité nucléaire. Peu avant le délai accordé par Bruxelles, la République islamique a envoyé ses commentaires sur le texte préparé par les négociateurs européens. Un jet final considéré comme la tentative de la dernière chance.

Bien que les détails de sa réponse n’aient pas filtré, Téhéran semble pour le moment avoir renoncé à une exigence sur laquelle Washington restait inflexible : la suppression symbolique du corps des gardiens de la révolution islamique (IRGC) de la liste noire des organisations terroristes. En avril dernier, celle-ci avait été définitivement écartée par le président américain lors d’un appel téléphonique avec Naftali Bennett, alors Premier ministre israélien.

« Il semble également que l’Iran ait mis de côté sa dernière condition consistant à exiger de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) qu’elle donne une date pour la clôture de son enquête lancée suite à la découverte inexpliquée de particules d’uranium sur trois sites en Iran », explique Barbara Slavin, directrice de l’initiative The Future of Iran à l’Atlantic Council. Un gage de bonne volonté, alors que la République islamique avait déconnecté en juin dernier des caméras de surveillance sur certains sites nucléaires. Téhéran anticipait alors le vote par les membres de l’agence d’une résolution le rappelant à l’ordre pour son manque de coopération.

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Lundi, le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, a indiqué qu’il attendait de la Maison-Blanche qu’elle se montre à son tour capable de « flexibilité ».

Au cours des pourparlers indirects organisés depuis plus d’un an entre Washington et Téhéran, l’Iran avait jusqu’à présent déployé ses tactiques habituelles pour gagner du temps et des marges de manœuvre. Après cinq mois de blocage et de surenchère liés à certaines exigences iraniennes et à leur rejet par Washington, les diplomates impliqués semblent néanmoins plus que jamais optimistes quant à la conclusion prochaine d’un accord. Des signes encourageants, mais pas encore de date de signature en vue, alors que quelques questions restent en suspens. Pour l’heure, l’administration Biden doit coordonner avec les Européens pour apporter une réponse aux remarques de la partie iranienne.

Point de contentieux

Selon l’agence de presse officielle iranienne IRNA, « les États-Unis ont verbalement exprimé leur flexibilité sur deux points de divergence. (...) Mais un troisième concerne la garantie d’un accord durable ». Tandis qu’elle anticipe un potentiel changement d’administration américaine après les élections présidentielles de 2024, la République islamique insiste pour se prémunir d’une répétition du scénario de 2018. Donald Trump s’était alors retiré unilatéralement de l’accord signé par son prédécesseur démocrate, Barack Obama. Conformément à la constitution, Joe Biden ne peut cependant garantir que ses successeurs ne feront pas pareil, même si Téhéran continue de respecter sa part du contrat. « L’Iran cherche à obtenir une sorte de compensation financière garantie si les États-Unis se retirent à nouveau du deal alors que lui s’y tient », suggère Barbara Slavin. Intermédiaire privilégié entre les deux parties, le Qatar a dépêché samedi dernier son vice-ministre des Affaires étrangères en Iran pour tenter de trouver un terrain d’entente. Ce dernier a ensuite eu une conversation téléphonique avec le chef de l’IAEA, Rafael Grossi. Rien n’indique si la tentative d’assassinat contre l’écrivain Salman Rushdie, cible d’une fatwa édictée par l’ayatollah Khomeyni en 1989 peut venir compliquer la conclusion de l’accord. L’Iran a nié tout lien avec l’assaillant Hadi Matar, un Américain d’origine libanaise qui ne cachait pas sur les réseaux sociaux ses affinités idéologiques avec la République islamique et le Hezbollah. Selon le site américain Vice, le jeune homme de 24 ans aurait été en contact direct avec des membres des gardiens de la révolution.

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En discussion depuis plus d’un an, le retour à l’accord est un objectif phare de la politique extérieure de l’administration Biden. « L’essence de l’accord n’a pas changé par rapport à celui de 2015 : l’Iran revient en arrière sur ses avancées nucléaires contre un allègement des sanctions liées au nucléaire », clarifie Barbara Slavin. À l’instar des autres signataires, Washington cherche à empêcher l’Iran de se doter de la bombe atomique. Lors de sa tournée au Moyen-Orient à la mi-juillet, Joe Biden a ainsi accentué la pression sur Téhéran en signant avec Israël la déclaration de Jérusalem. Assumant ainsi la possibilité d’un recours à la force contre la République islamique si les négociations de Vienne échouaient. La guerre de l’ombre que se livrent l’État hébreu et l’Iran depuis des décennies pourrait ainsi se transformer en confrontation directe, ce que craignent certains alliés de la Maison-Blanche comme l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, cibles privilégiées des rebelles houthis du Yémen soutenus par Téhéran. Un scénario que les Occidentaux cherchent également à éviter, alors qu’ils s’activent pour obtenir des grands pays exportateurs une augmentation de l’offre de pétrole et de gaz sur le marché mondial, à laquelle pourrait contribuer Téhéran.

Pas encore… mais presque. Malgré quelques réserves, l’Iran semble être prêt à réactiver l’accord de 2015 sur l’encadrement de son activité nucléaire. Peu avant le délai accordé par Bruxelles, la République islamique a envoyé ses commentaires sur le texte préparé par les négociateurs européens. Un jet final considéré comme la tentative de la dernière chance. Bien que les...

commentaires (2)

Ils vont la signer les américains on peut pas compter sur eux !! Ils veulent manger le pétrole lol … j’espère avoir tort mais …

Bery tus

22 h 34, le 17 août 2022

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Commentaires (2)

  • Ils vont la signer les américains on peut pas compter sur eux !! Ils veulent manger le pétrole lol … j’espère avoir tort mais …

    Bery tus

    22 h 34, le 17 août 2022

  • Cela n’aboutira à aucun accord. Ils essaient de gagner du temps.

    Sissi zayyat

    11 h 32, le 17 août 2022

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