Renwa Yassin, un pont entre la Côte d’Ivoire et le Liban

Elle a intitulé sa nouvelle collection Racines. Renwa Yassin est une jeune créatrice libanaise qui a grandi en Côte d’Ivoire. Sa double culture et ses incessants allers-retours entre ses deux pays irriguent ses créations d’une touche particulière. Mais c’est sans doute dans Racines que cette hybridation est la plus aboutie. « La collection Roots est l’expression de la gratitude que nous avons pour la terre africaine. Nous puisons nos racines, notre inspiration et notre force dans ce beau continent qui nous a vus naître et grandir », explique la créatrice.

Pièces de la collection « Roots » de la jeune créatrice libano-ivoirienne Renwa Yassin. Photo DR

« C’est le respect de la nature, c’est l’alliance entre ces grands amis que sont le Liban et la Côte d’Ivoire », ajoute-t-elle. Du côté de l’Afrique, celle qui officie sous le label Renwa explique que cette collection est aussi une célébration des textiles. Un clin d’œil au raphia, en passant par le coton biologique et la légèreté du lin qui participent à la valorisation du patrimoine culturel africain à travers, aussi, l’utilisation de coquillages en contrepoints ornementaux. À travers cette ode à l’Afrique, elle s’engage à être une entreprise de mode responsable, soucieuse de l’écoconception. « Nous considérons le développement durable comme un processus continu et nous nous efforçons d’inclure de plus en plus de pièces durables dans nos prochaines collections », précise Renwa Yassin qui, pour ce faire, s’attache à établir des relations solides et durables avec des fabricants et des fournisseurs qui traitent leurs travailleurs de manière équitable.

Pièces de la collection « Roots » de la jeune créatrice libano-ivoirienne Renwa Yassin. Photo DR

« Nous visitons régulièrement nos usines en Europe et au Royaume-Uni pour nous assurer que leurs pratiques de travail et la qualité de leur fabrication sont conformes à nos normes », affirme-t-elle.

Et comme la souffrance infligée aux animaux est un des premiers crimes attribués à la mode, en plus de la pollution planétaire qu’elle génère, Renwa Yassin s’engage aussi à ne jamais utiliser de fourrure, de peau exotique, de duvet angora ou de plumes dans ses collections.

Pièces de la collection « Roots » de la jeune créatrice libano-ivoirienne Renwa Yassin. Photo DR

« Pour des raisons de qualité et de longévité, nous préférons des matériaux comme le coton, la laine et le faux cuir végétalien provenant de notre fournisseur écologique de longue date Coronet. Ce cuir végétalien est utilisé pour créer la majorité de nos sacs et de nombreux vêtements dans chaque collection », confie-t-elle. Mais cette difficile reconversion de la mode entreprise par la nouvelle génération de créateurs, dont Renwa fait partie, ne s’arrête pas à ces gestes fondamentaux.

Pour mémoire

Renwa Yassin, entre deux continents

S’y ajoute la prise en compte de l’esthétique, la fonctionnalité, la qualité et l’impact du produit tout au long de son cycle de vie. « Dans nos collections, nous préférons utiliser des matériaux comme le coton et le lin biologiques certifiés GOTS, le tencel et le polyester recyclé. Afin de réduire le gaspillage de tissu, nous réutilisons les textiles des collections précédentes dans l’échantillonnage et la production de nouvelles collections », explique la créatrice. Quant aux emballages, ils sont évidemment réduits au minimum afin de limiter les déchets et recyclés dans la mesure du possible.

Pièces de la collection « Roots » de la jeune créatrice libano-ivoirienne Renwa Yassin. Photo DR

Depuis sa précédente collection sous le thème du Patrimoine, Renwa Yassin explore le vêtement comme culture et appartenance, jetant déjà un pont entre ses deux pays, deux amours à travers des détails empruntés aux deux environnements, mais aussi la valorisation des artisanats et le savoir-faire de part et d’autre de l’Afrique et de la Méditerranée.