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Dernières Infos - Nucléaire iranien

Reprise des pourparlers pour sortir de l'impasse

Reprise des pourparlers pour sortir de l'impasse

Le négociateur en chef iranien sur le nucléaire Ali Bagheri Kani sortant du palais de Coburg, à Vienne le 3 décembre 2021. Joe Klamar/AFP

Les négociateurs chargés du dossier nucléaire iranien ont commencé à se retrouver jeudi à Vienne, après des mois de blocage, pour tenter de relancer le processus et de stopper l'escalade technologique de Téhéran.

C'est la première fois depuis mars que l'ensemble des parties (Iran, Russie, Chine, France, Royaume-Uni et Allemagne) se réunissent, avec la participation indirecte des Etats-Unis, afin de sauver l'accord moribond de 2015, censé empêcher la République islamique de se doter de l'arme atomique.

Cette nouvelle session des pourparlers qui ont débuté en avril 2021 "pourrait permettre de rectifier le tir et de redonner l'élan nécessaire pour franchir la ligne d'arrivée", estime pour l'AFP Ellie Geranmayeh, analyste au Conseil européen des relations internationales (ECFR).

L'ambassadeur russe Mikhaïl Oulianov est arrivé en début de matinée au Palais Cobourg, hôtel de luxe de la capitale autrichienne où se déroulent les pourparlers sous l'égide du coordinateur de l'Union européenne Enrique Mora. Il est reparti moins d'une heure plus tard, et son homologue chinois Wang Qun lui a succédé.

L'UE n'a donné aucune indication sur la durée de ces réunions pour l'heure informelles, sans déclaration à la presse prévue.

En route mercredi vers la capitale autrichienne, le négociateur en chef iranien Ali Bagheri avait appelé les Etats-Unis à "saisir cette occasion (...) pour agir de manière responsable".

"Attentes mesurées"

L'émissaire de Washington, Robert Malley, est également attendu à Vienne, l'UE servant d'intermédiaire dans les discussions. Dans un message annonçant son voyage, il a tempéré d'emblée l'enthousiasme. "Nos attentes sont mesurées mais les Etats-Unis (...) sont prêts de bonne foi à tenter de trouver un accord", a-t-il écrit sur Twitter. "On sera vite fixés pour savoir si l'Iran est prêt à la même chose".

Après l'échec de pourparlers au Qatar fin juin entre Américains et Iraniens, le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a soumis le 26 juillet un projet de compromis et a appelé les parties à l'accepter pour éviter une "dangereuse crise".

L'Iran a également mis "des idées" sur la table et espère en débattre "dans ce cycle de pourparlers", a précisé mercredi le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Nasser Kanani. Un diplomate européen basé à Vienne a salué "une rencontre qui manifeste la volonté de tout le monde d'aller de l'avant". "C'est positif, mais en même temps il n'y absolument rien de garanti", a-t-il averti.

Trois obstacles

Parmi les obstacles qui demeurent, la levée des sanctions contre les Gardiens de la révolution, l'armée idéologique de la République islamique.

Mardi, John Kirby, le porte-parole de la Maison Blanche pour les questions stratégiques, a réitéré le refus du président américain de les retirer de la liste des organisations terroristes "dans le cadre de ces pourparlers".

Téhéran réclame par ailleurs des garanties au cas où le successeur de Joe Biden reviendrait sur la parole donnée, ainsi que la clôture d'une enquête de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), le gendarme onusien du nucléaire.

Le pacte connu sous son acronyme anglais JCPOA vise à garantir le caractère civil du programme nucléaire de l'Iran, accusé de chercher à se doter de l'arme atomique malgré ses démentis. Mais à la suite du retrait unilatéral en 2018 des Etats-Unis sous l'impulsion de Donald Trump et du rétablissement des sanctions américaines, Téhéran s'est progressivement affranchi de ses obligations. L'Iran a ainsi dépassé le taux d'enrichissement d'uranium de 3,67% fixé par le JCPOA, montant à 20% début 2021. Puis il a franchi le seuil inédit de 60%, se rapprochant des 90% nécessaires à la confection d'une bombe. Dans cette course technologique, Téhéran a aussi multiplié le nombre de centrifugeuses. Rien que cette semaine, de nouvelles machines ont commencé à être alimentées sur le site de Natanz et plusieurs centaines d'autres ont été installées, selon un rapport remis mercredi par l'AIEA aux Etats membres.

"Le programme va très, très vite (...), grandissant en ambition et en capacité", s'était inquiété la veille Rafael Grossi, le directeur général de l'Agence.

Les négociateurs chargés du dossier nucléaire iranien ont commencé à se retrouver jeudi à Vienne, après des mois de blocage, pour tenter de relancer le processus et de stopper l'escalade technologique de Téhéran.
C'est la première fois depuis mars que l'ensemble des parties (Iran, Russie, Chine, France, Royaume-Uni et Allemagne) se réunissent, avec la participation indirecte des...