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Société - Initiative

Madanyat encourage les Libanaises à s’engager dans les politiques publiques

Le projet Moubadirat se penche sur la visibilité des femmes dans l’espace public, afin de changer la perception de la société sur leurs compétences.

Madanyat encourage les Libanaises à s’engager dans les politiques publiques

Photo souvenir des organisateurs et des participantes, lors de la cérémonie de clôture du projet Moubadirat. Photo A.M.H.

Elles s’appellent Abir Chebaro, Nawal Moudallali, Amani Beaïni, Zeina Saleh Kayali, Ghina Mougharbel, Manal Saïd, Suzie Abdo Ziadé... Leurs noms sont associés à des initiatives dans des domaines variés de la vie libanaise sociale, économique, industrielle, politique, agricole, éducative... Abir veut pousser les autorités à développer les mécanismes nécessaires pour assurer l’égalité salariale entre les genres. Nawal fait la promotion de la technologie agricole verte pour soutenir les femmes qui travaillent dans la production alimentaire. Ghina entend former les enseignants à une culture de l’égalité des genres au sein de l’école primaire, un processus qui passe par la déconstruction des stéréotypes sexistes.

Des droits des personnes âgées à la zone industrielle de Bauchrié

Militante écologiste fermement engagée contre le barrage de Bisri, Amani aspire à faire de cette région paradisiaque un site protégé et à engager un dialogue national sur l’avenir de cette zone à la fois touristique et agricole. Manal a pour but de créer un environnement qui tienne compte des besoins et des capacités des personnes âgées. Zeina envisage un projet de loi qui permettrait aux particuliers et entreprises soucieux d’aider le domaine culturel d’être exemptés d’impôts. Et Suzie rêve de transformer le quartier de Bauchrié en zone industrielle modèle. Leurs projets sont nombreux et tout aussi créatifs les uns que les autres. Si certains mettent la femme au cœur de l’action, avec pour perspective l’égalité des genres, d’autres appellent à la réforme, à l’adoption de lois ou de mécanismes, dans le cadre de l’amélioration des politiques publiques.

Pour mémoire

Les Libanaises au Parlement : des obstacles à la pelle et de timides avancées

Ces femmes, parmi une quinzaine d’expertes chacune dans son domaine, issues de groupes politiques émergents, de la société civile, de syndicats, d’ONG ou d’institutions privées, mais toutes soucieuses de l’égalité des droits, ont bénéficié du projet Moubadirat développé par l’association Madanyat avec le soutien de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF). L’objectif du projet est d’encourager les femmes à devenir actrices des politiques publiques. Pour ce faire, il cherche à améliorer la présence et la visibilité des femmes dans l’espace public, afin de changer la perception de la société sur leurs capacités et leurs compétences. Car nombre d’entre elles ont beau être d’excellentes techniciennes dans leur domaine d’expertise, promouvoir leurs idées auprès du grand public représentait pour elles un véritable défi.

Un travail sur l’image

La clôture du projet, à la mi-juillet, était l’occasion de faire le point sur ses réalisations. L’économiste Layal Mansour fait partie des bénéficiaires. Cette experte détentrice d’un doctorat de l’Université Lyon II et d’un postdoc de l’Université américaine de Beyrouth (AUB) multiplie les apparitions télévisées pour faire la promotion de « la dollarisation complète comme solution à la crise financière libanaise ». Le projet lui a permis de travailler sur son image, sa gestuelle, mais aussi sur sa confiance en elle-même. « Moubadirat m’a permis de comprendre que je dois mettre en valeur mes points forts, quitte à renoncer à autre chose », explique-t-elle à L’Orient-Le Jour. Comme nombre de femmes confrontées à la pression médiatique, elle a subi des critiques machistes, sur son apparence notamment. Mais elle a fini par prendre conscience de la nécessité de ne pas se laisser démonter. « Je ne suis pas un top model. Ce sont mes analyses que vous écoutez. Ce sont ces analyses que vous pouvez critiquer et pas mon aspect physique », dit-elle à ses détracteurs.

Pour mémoire

« Tout est violence aujourd’hui envers les femmes du Liban, à commencer par les lois sexistes »

Pour l’occasion, Nada Anid, fondatrice de l’association Madanyat, a rappelé la triste réalité libanaise qui se concrétise par la faible participation féminine dans les politiques d’État. « Et ce par manque d’engagement des dirigeants à mener les réformes structurelles nécessaires à une sortie de crise du Liban », regrette-t-elle, en référence à la crise politico-socio-économique que traverse le pays depuis trois ans. Les Libanaises ont pourtant les compétences, les talents et les capacités nécessaires. « L’initiative a permis à leurs idées d’aboutir et de prendre la forme de projets concrets », souligne-t-elle, saluant la persévérance des participantes. La cérémonie a vu la participation de l’experte en hydrocarbures et fondatrice du parti politique Takaddom, Laury Haytayan, des journalistes Philippe Abou Zeid et Yazbeck Wehbé, et du spécialiste de la communication, Rony Alfa.

Elles s’appellent Abir Chebaro, Nawal Moudallali, Amani Beaïni, Zeina Saleh Kayali, Ghina Mougharbel, Manal Saïd, Suzie Abdo Ziadé... Leurs noms sont associés à des initiatives dans des domaines variés de la vie libanaise sociale, économique, industrielle, politique, agricole, éducative... Abir veut pousser les autorités à développer les mécanismes nécessaires pour assurer...

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