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Société - Initiative

Au Liban, dites-le avec... des billets

Si vous souhaitez offrir un arrangement de dollars, il vous faudra fournir vous-mêmes les billets, la fleuriste Tamara Hariri craignant les contrefaçons.

Au Liban, dites-le avec... des billets

Un homme recevant un bouquet de livres libanaises dans un hôpital de Beyrouth, le 13 juillet 2022. Photo Reuters/Emilie Madi

L'argent n'a pas d'odeur... mais au Liban, enfoncé dans une crise d'une ampleur sans précédent, il est désormais possible de l'offrir en bouquet. L'initiative, lancée par Tamara Hariri, une trentenaire libanaise, vise à aider la personne recevant l'attention en liquide, tout en remplaçant les fleurs, devenues hors de prix pour une grande partie de la population, comme l'affirme la jeune entrepreneuse dans une vidéo de l'agence Reuters.

"Les fleurs ne se vendent plus comme avant en raison de leur prix élevé, et j'ai donc voulu faire quelque chose de similaire aux fleurs, même si rien ne peut évidemment les remplacer", explique Tamara. "C'est peut-être mieux, au lieu d'offrir un bouquet pour un montant de 1,5 ou 2 millions de livres, d'offrir directement du liquide et d'aider la personne qui les reçoit, pour son anniversaire ou à toute autre occasion", ajoute-t-elle.

Dans cette perspective, elle espère que son idée inspirera d'autres initiatives du genre ailleurs dans le pays, qui connaît depuis l'été 2019 la pire crise économique de son histoire moderne, ayant poussé 80 % de la population dans la pauvreté. Depuis cette date, la monnaie nationale a perdu 90 % de sa valeur et les dépôts bancaires sont bloqués par les banques, qui ont imposé des limites drastiques sur les retraits et transferts.

Mohammad Farah préparant un bouquet de billets dans une boutique en banlieue de Beyrouth, le 13 juillet 2022. Photo Reuters/Emilie Madi

Depuis qu'elle a lancé son projet il y a un mois, Tamara Hariri a créé près de 50 bouquets, soit un peu moins de deux par jour. Il lui faut entre 30 minutes et une heure pour réaliser un petit arrangement, plus pour des créations plus compliquées, qui peuvent se décliner sous différentes formes, être agrémentés de vraies fleurs ou intégrer des pliages plus complexes des billets, comme le montrent les différents arrangements publiés sur la page "@cash_bouquet" sur Instagram. 

Et si elle travaille à partir de livres libanaises ou de dollars, elle demande aux clients souhaitant utiliser la seconde option de fournir leurs propres billets, par peur des contrefaçons en circulation sur le marché. Le prix de chaque composition dépend, évidemment, du montant offert, auquel est ajouté un profit de 4 à 10 $ pour l'entreprise, confie la fleuriste. 

L'argent n'a pas d'odeur... mais au Liban, enfoncé dans une crise d'une ampleur sans précédent, il est désormais possible de l'offrir en bouquet. L'initiative, lancée par Tamara Hariri, une trentenaire libanaise, vise à aider la personne recevant l'attention en liquide, tout en remplaçant les fleurs, devenues hors de prix pour une grande partie de la population, comme l'affirme la jeune...

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