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Culture - Festival de Baalbeck

Adonis en terrain conquis dans le temple de Bacchus

Malgré le prix des billets et le transport, inaccessible pour 90 % de la population, le concert s'est joué à guichets fermés. 

Adonis en terrain conquis dans le temple de Bacchus

Le boys band Adonis au temple de Bacchus à Baalbeck, le 10 juillet 2022. Photo DR

Rendez-vous avait été pris dès l'annonce de la programmation. Les fans d’Adonis n’auraient manqué cela pour rien au monde. Une performance dans un cadre sans égal, le temple de Bacchus, dans les ruines de Baalbeck. Au diable la distance, l'heure et demi de trajet, ou le prix de l'essence. On vient dans les bus affrétés pour l'occasion, de Beyrouth, Chiyah, Jounieh ou Bickfaya. On s'arrange entre amis pour louer un van ou une voiture. Parfois même entre inconnus en lançant des demandes de covoiturage sur les réseaux sociaux.

Après deux ans d'absence, des milliers de jeunes se pressaient hier au deuxième concert prévu dans le cadre du Festival de Baalbeck. Dans un pays qui vit aujourd’hui la plus grave crise économique de son histoire, organiser de tels spectacles dans ces conditions tient de l’exploit. Malgré le prix des billets et le transport, inaccessible pour 90% de la population, le concert se jouait à guichets fermés. Depuis son mini-concert en octobre 2020, quelques mois à peine après les explosions du port de Beyrouth, ou sa représentation à l'hippodrome de Beyrouth en septembre 2021, qui marquait le grand retour du public après plusieurs vagues de Covid, Adonis ne s’était plus produit récemment au Liban.

Alors, à l’arrivée sur scène des quatre musiciens, tous en blanc immaculé, le chanteur et pianiste Anthony Khoury, Nicolas Hakim à la batterie, Joey Abou Jaoudé à la guitare électrique et Gio Fikany à la basse qui se hisse sur un promontoire, des milliers de petites voix (4 000 spectateurs selon les organisateurs) hurlent leur joie, en brandissant leur téléphones portables pour immortaliser le spectacle. 

Le groupe Adonis diffuse des sonorités indie pop orientales sur les marches du temple de Bacchus à Baalbeck, le 10 juillet 2022. Photo Sally Abou al Joud Photo DR

Le groupe d’indie-pop, réputé pour ses textes écrits en libanais associés à une composition musicale à l’occidentale, démarre sous les couleurs pixelisées de l’arc-en-ciel avec le titre Shayef (Je vois- 2018), devant un public déjà acquis qui égrène les paroles. Des adolescent(e)s lancent des “je t’aime Anthony”, on fourche sur certaines paroles de chansons moins connues qui défilent ou on s'époumone sur les titres phares comme Chou Awlak. Le concert se déroule dans une ambiance bon enfant. Kazem Chamas, chanteur libanais de 26 ans, que ne semble pas connaître le public, se joint au chant quelques minutes. “Qui s’appelle Nour dans la salle ?”, lance Anthony Khoury, et, pendant quelques minutes, des dizaines de petites mains qui s’étaient levées chantent le titre éponyme, dégageant une vive émotion entre les rangs, qui parfois se clairsèment. Sur scène, les musiciens jouent parfois comme s’ils se trouvaient dans une petite salle intimiste et paraissent écrasés sous le poids du temple. Une atmosphère qui se ressent dans la foule où certains sont habitués à des performances d’Adonis plus “spectaculaires”. Lorsqu’ils entament Stouh Adonis (2012), leur premier morceau relatant des aventures nocturnes sur les toits de la petite ville de banlieue du groupe, le public semble enfin vibrer à l’unisson. Les regards dévient sur un jeune couple de danseurs qui monte sur un côté de la scène et improvise des pas langoureux sous les regards amusés des hommes de la sécurité... 

Rendez-vous avait été pris dès l'annonce de la programmation. Les fans d’Adonis n’auraient manqué cela pour rien au monde. Une performance dans un cadre sans égal, le temple de Bacchus, dans les ruines de Baalbeck. Au diable la distance, l'heure et demi de trajet, ou le prix de l'essence. On vient dans les bus affrétés pour l'occasion, de Beyrouth, Chiyah, Jounieh ou Bickfaya. On...

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