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Politique - Bkerké

Raï réclame un cabinet et un nouveau président « dans les temps »

« Pas de portefeuille réservé à une confession en particulier », affirme depuis Dimane Mikati... qui maintient les Finances aux mains du mouvement Amal.

Raï réclame un cabinet et un nouveau président « dans les temps »

Le Premier ministre reçu par le patriarche maronite, samedi, à Dimane. Photo Dalati et Nohra

Le patriarche maronite Béchara Raï a appelé hier à « l’élection d’un nouveau président dans un délai d’un à deux mois précédant la fin du mandat » du chef de l’État Michel Aoun, un mandat qui prend fin en octobre. Le Liban a déjà connu de longues périodes de vacance présidentielle, comme par exemple avant l’élection de M. Aoun, en raison de crises politiques aiguës.

« Tout comme nous réclamons avec insistance la formation d’un nouveau gouvernement, nous demandons également l’élection d’un nouveau président dans un délai d’un à deux mois précédant la fin du mandat », a déclaré le prélat, invoquant l’article 73 de la Constitution, dans son homélie dominicale à Dimane, siège estival du patriarcat. « Le peuple attend un président, pour faire sortir le Liban du gouffre dans lequel la classe politique l’a entraîné, qu’elle soit au pouvoir ou spectatrice », a dénoncé Mgr Raï, ciblant ainsi aussi bien le pouvoir que l’opposition.

« Le retard dans la formation d’un gouvernement est exceptionnel dans tous les pays du monde, mais il est devenu la règle au Liban », a également déploré Mgr Raï. Alors que Nagib Mikati a été désigné à sa propre succession comme Premier ministre, la formation d’un nouveau gouvernement s’est transformée en imbroglio ces derniers jours. « Certains responsables se comportent comme si l’État au Liban pouvait se permettre le luxe d’attendre l’échange de conditions de part et d’autre, ainsi que les tractations », a dénoncé le patriarche, critiquant le fait que plusieurs forces politiques cherchent à obtenir des ministères dans le futur gouvernement.

Pas de portefeuilles « exclusifs », à l’exception de…

Ces tractations étaient d’ailleurs au menu des discussions samedi entre le Premier ministre désigné et le patriarche à Dimane. À l’issue de l’entretien, Nagib Mikati avait affirmé qu’« aucun portefeuille ne peut être réservé de manière exclusive à une confession en particulier », nuançant toutefois ses propos en prônant le maintien d’un ministre chiite aux Finances afin de concilier le mouvement Amal et le Hezbollah.

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« Par principe, je refuse de parler de portefeuilles ou de ministres réservés à une partie en particulier », a assuré M. Mikati. « Nous devons former un gouvernement national, sinon le pays ne se redressera pas », a-t-il poursuivi. Interrogé au sujet du maintien du ministère des Finances aux mains du mouvement Amal, il a indiqué avoir « choisi un nouveau ministre et maintenu le portefeuille entre les mains de la même confession suivant la répartition » actuelle du cabinet sortant.

Selon une mouture présentée au chef de l’État, et qui a fuité dans la presse, M. Mikati aurait choisi à ce poste l’ancien député Yassine Jaber, proche d’Amal, pour remplacer Youssef Khalil. Par contre, ce document prévoit de remplacer à la tête du ministère de l’Énergie le ministre sortant Walid Fayad (un grec-orthodoxe, proche du Courant patriotique libre) par Walid Sinno (sunnite), un homme d’affaires et expert en énergie, une suggestion qui a déplu au chef de l’État Michel Aoun, qui a prôné « l’unification des critères » pour la sélection des ministrables.

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« J’avais déjà affirmé, lors d’un entretien télévisé, qu’aucun portefeuille ne peut être réservé de manière exclusive à une confession en particulier », a assuré M. Mikati. « Toutefois, dans cette situation particulière, et vu que le mandat du gouvernement sera limité, nous ne voulons pas ouvrir la voie à un désaccord au sujet du ministère des Finances », a-t-il expliqué. Selon lui, « l’important, c’est que le gouvernement accomplisse son devoir, qu’il s’agisse du gouvernement sortant ou du nouveau, en vue de parvenir calmement à la présidentielle », le mandat de Michel Aoun prenant fin en octobre. « Avant les législatives, je percevais des difficultés concernant l’élection d’un nouveau président », a-t-il confié, soulignant toutefois que, selon lui, aucune partie actuellement au Parlement ne souhaite le blocage.

Audi : Un gouvernement « à la hauteur »

Toujours dans la même veine, le métropolite de Beyrouth, Mgr Élias Audi, a appelé hier dans son homélie « à la formation d’un nouveau gouvernement le plus vite possible, formé de personnes qui n’aspirent qu’à travailler pour le bien commun et contribuer au sauvetage du pays, sans volonté dissimulée de sabotage ».

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Il a poursuivi : « Il est temps d’accélérer la formation d’un gouvernement avec un plan de sauvetage clair, à la hauteur des circonstances dramatiques que vivent les citoyens, sans portefeuille réservé à une confession ou un parti, ni des portefeuilles accordés par complaisance à qui que ce soit, un gouvernement formé de membres dont la compétence, l’expérience, le patriotisme, le sens des valeurs et l’honnêteté ne font pas de doute. »

Tout comme Béchara Raï, Élias Audi a insisté sur « l’élection par le Parlement d’un nouveau président de la République dans les temps et conformément aux dispositions de la Constitution ».

Le patriarche maronite Béchara Raï a appelé hier à « l’élection d’un nouveau président dans un délai d’un à deux mois précédant la fin du mandat » du chef de l’État Michel Aoun, un mandat qui prend fin en octobre. Le Liban a déjà connu de longues périodes de vacance présidentielle, comme par exemple avant l’élection de M. Aoun, en raison de crises politiques...

commentaires (2)

EXCLUS LES DEUX PYGMEES SUR LESQUELS - PAS SUR QUI - COMPTENT LE HEZBOLLAH ET SES ALLIES.

LA LIBRE EXPRESSION

11 h 14, le 04 juillet 2022

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Commentaires (2)

  • EXCLUS LES DEUX PYGMEES SUR LESQUELS - PAS SUR QUI - COMPTENT LE HEZBOLLAH ET SES ALLIES.

    LA LIBRE EXPRESSION

    11 h 14, le 04 juillet 2022

  • A quoi joue Mikati? Il donne le bâton aux mécontents de toujours pour se faire taper avec. Il ne peut pas accepter d’office que le ministère des finances reste aux mains des chiites qui ont ruiné le pays, et refuser l’énergie à ceux qui l’ont anéanti. Il faut être conséquent et enlever les portefeuilles à tous les brigands s’il veut rétablir l’ordre dans ce poulailler. Faire des concessions encore et toujours aux fossoyeurs parce qu’ils détiennent des armes et font pression ne fonctionne plus, il va falloir trouver une autre solution pour clouer le bec à tous ces mafieux qui prêchent la droiture et la démocratie et la piétinent quand cela les arrange en sortant vainqueurs à chaque échéance cruciale que traverse notre pays parce qu’ils se mettent d’accord pour usurper des fonctions incompatibles avec leurs compétence quasiment nulle qu’ils ont prouvé à mainte reprises en usant du subterfuge confessionnel. En bref, aucun ministère régalien ne doit être tenu par ces malfrats, point.

    Sissi zayyat

    10 h 21, le 04 juillet 2022

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