Riyad appelle la communauté internationale à "faire appliquer les décisions du TSL"

L'Arabie saoudite a salué, vendredi, la décision du Tribunal spécial pour le Liban (TSL) de condamner en appel à la prison à perpétuité deux membres présumés du Hezbollah pour leur implication dans l'attentat qui a coûté la vie à l'ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri et 21 autres personnes en 2005, appelant la communauté internationale à "faire appliquer les décisions" du tribunal international. Rafic Hariri avait la nationalité saoudienne, obtenue après avoir fait fortune dans le royaume, dans le secteur de la construction. 

"L'Arabie saoudite se félicite du jugement à l'unanimité émis par le TSL contre les deux agents affiliés à la milice du Hezbollah terroriste pour leur rôle dans l'attentat qui a tué 22 personnes, parmi lesquelles l'ex-Premier ministre Rafic Hariri, et blessé 226 autres", a écrit le ministère saoudien des Affaires étrangères, cité par l'agence officielle SPA. Riyad appelle encore la communauté internationale à assumer ses responsabilités vis-à-vis du Liban et de son peuple, qui souffre des pratiques terroristes absurdes de la milice soutenue par l'Iran".

"Traquer les condamnés"
La diplomatie saoudienne réclame encore de la communauté internationale qu'elle "œuvre à faire appliquer les décisions du TSL et traquer les condamnés qui ont contribué à la mort d'innocents et provoqué un chaos inédit dans le pays". Il faut, selon elle, "mettre la main dessus afin que justice soit faite et désamorcer les crises vécues par le Liban et son peuple ces dernières décennies à cause des pratiques terroristes" du parti pro-iranien. 

Pour mémoire

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L'Arabie saoudite dénonce régulièrement les agissements du Hezbollah au Liban et c'est pour protester contre l'influence grandissante du parti chiite sur la politique libanaise qu'elle avait décidé, en octobre dernier, de rappeler son ambassadeur à Beyrouth et de suspendre ses importations en provenance du pays du Cèdre. Elle avait été suivie par d'autres pays du Golfe, notamment Bahreïn et le Koweït, qui reprochent à Beyrouth son manque de fermeté à l'égard du parti chiite libanais. La crise s'était toutefois détendue en avril, et ces pays avaient renvoyé leurs ambassadeurs au Liban. 

Le TSL a condamné, jeudi in absentia, Hussein Oneissi et Hassan Habib Merhi à plusieurs peines d'emprisonnement à la perpétuité pour leur implication dans l'attentat du 14 février 2005. Ces deux membres présumés du Hezbollah avaient été condamnés en appel, en mars 2022, dans cette affaire. Les deux hommes, ainsi que Salim Ayache, condamné en 2020 pour son implication dans l'attentat,  sont toujours en fuite, le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah ayant refusé de les remettre au tribunal. En mars, après la condamnation de Hussein Oneissi et Hassan Merhi, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, avait "demandé à tous de respecter la décision du Tribunal".

Au Liban, les fils de Rafic Hariri, Saad et Baha' Hariri, avaient réagi à cet énoncé de peine jeudi. Le premier avait estimé que ces peines étaient "les plus claires pour condamner le Hezbollah comme étant responsable de l'organisation et de la mise en œuvre du crime". Son aîné avait de son côté déclaré que "le temps de l'impunité est révolu".