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Culture - Beirut Spring Festival

Offrir à la jeunesse des moments de joie et de culture d’une vie normale...

Avec un spectacle d’humour, une projection de film et une lecture théâtrale au programme, le festival organisé à chaque printemps par la Fondation Samir Kassir se tiendra cette année les 3, 4 et 5 juin dans différents lieux de Beyrouth. Comme avant. Ou presque.

Offrir à la jeunesse des moments de joie et de culture d’une vie normale...

Nour Hajjar, un jeune humoriste libanais prometteur. Photo DR

Dans un pays qui s’enfonce dans une crise économique et sociale sans précédent, il reste ce festival rassembleur qui marque d’une empreinte artistique et culturelle « Le Printemps de Beyrouth ». Depuis son lancement en 2009 sous la férule de Gisèle Khoury et de la Fondation Samir Kassir, le Beirut Spring Festival n’a jamais failli au rendez-vous avec le public. Quels que soient les écueils qu’il lui a fallu affronter.

En 2020, en pleine crise sanitaire, il s’est tenu en ligne et en été (en septembre), décalé de quelques mois pour cause de confinement et de tragédie à Beyrouth.

Au printemps 2021, il est revenu en mode « physique » mais restreint, privilégiant un programme « intellectuel » de tables rondes axées sur les stratégies de politique culturelle adaptables à la situation (d’effondrement) du pays du Cèdre. Pour la programmation de cette année 2022, ses organisateurs (ou, devrait-on plutôt dire, ses organisatrices), avec à leur tête la comédienne Randa Asmar, se sont battus envers et contre toutes les difficultés économiques et financières pour offrir « aux Libanais, aux jeunes en particulier, des moments de joie et de culture qui les ramènent (un peu) vers cette vie normale dont ils sont privés », déclare à L’Orient-Le Jour la directrice du festival. Et cela à travers 3 spectacles différents. En l’occurrence : un stand-up d’un jeune comédien et humoriste libanais, une projection en avant-première d’un film britannique et une lecture de pièce de théâtre.

Le défi de la gratuité…

« Le grand défi résidait dans le maintien de la gratuité de nos spectacles. Un de nos principes fondamentaux, plus que jamais nécessaire. Et que nous avons réussi à tenir sans sponsors cette année grâce au réseau d’amis et d’artistes ayant précédemment collaboré avec nous », révèle Randa Asmar. Grâce aussi, il faut le dire, au dynamisme de la Fondation Samir Kassir qui se démène sur tous les fronts (celui de l’éclairage, entre autres, au moyen d’un générateur privé d’une place publique en plein cœur d’une ville outrageusement plongée dans le noir !) pour continuer à alimenter à travers ce festival artistique et culturel « les libertés et les idées », ces lumières de l’esprit qui sont les indispensables piliers de l’épanouissement d’une société.

Chrystèle Khodr, une voix singulière et talentueuse du théâtre libanais. Photo Nasri Sayegh

Trois soirées différentes

À raison d’une représentation différente par soir, cette 14e édition du Beirut Spring Festival offrira donc au cours du week-end du 3 au 5 juin trois soirées de qualité au grand public*.

À commencer par la nouvelle comédie stand-up de Nour Hajjar le vendredi 3 juin, au théâtre al-Madina à Hamra. Une création exclusive pour l’ouverture du Beirut Spring Festival que le jeune humoriste libanais qui a fait ses débuts en 2016 en anglais et sur les scènes d’Amsterdam, avant de retourner en 2017 au Liban et à la langue arabe, a taillée sur mesure pour faire rire ses compatriotes de leurs propres déboires. Le comédien, qui contribue également à des articles satiriques dans le magazine al-Hudood ainsi qu’à l’écriture de l’émission Maakhar B Leil présentée par Salam Zaatari sur la chaîne locale MTV, aborde dans son monologue scénique des sujets allant des problèmes sociaux et des situations quotidiennes courantes à des scénarios hypothétiques.

Le lendemain, samedi 4 juin, c’est toujours le théâtre al-Madina qui accueille la projection en avant-première du film anglais Dracula: The Untold Story réalisé par la troupe britannique Imitating The Dog et Leeds Playhouse Productions.

Il s’agit d’un roman graphique filmé en direct, inspiré du légendaire personnage de vampire de Bram Stoker, mais à l’histoire revisitée et réactualisée par le groupe Imitating The Dog. « Ce groupe scénique dont le travail est concentré sur la fusion du théâtre et du cinéma a déjà présenté une pièce dans le cadre de notre festival en 2011. Il a aussi participé à l’édition en ligne de messages pour Beyrouth en 2020. Et c’est durant la période du Covid que ses membres ont réalisé ce film (sous-titré en français) selon une technique très particulière, intégrant notamment des effets numériques au niveau de l’éclairage et du son qui se répercutent dans la salle », signale la directrice du festival Randa Asmar.

Le dimanche 5 juin, place au théâtre avec la lecture, en arabe avec sous-titrage anglais, de Rise and Fall of Orient Swiss – Bedtime Stories (« Grandeur et décadence de la Suisse de l’Orient – Contes du soir »). Une pièce de l’auteure, comédienne et metteuse en scène libanaise Chrystèle Khodr qui promet une immersion dans le Liban des années 1950 et 1960, cet âge d’or qui a façonné la légende (là aussi!) d’un Liban labellisé « Suisse de l’Orient ».

L’affiche du spectacle « Dracula: The Untold Story ».

À ne pas rater

Ce spectacle de clôture qui se tiendra à ciel ouvert sur la place Samir Kassir au centre-ville a été créé sous forme de « pièce radio » en septembre 2021. Enregistrée un an exactement après l’explosion au port de Beyrouth, cette création (soutenue par l’ambassade de Suisse au Liban et en Syrie) revient sur des épisodes de crises passées et présentes du pays du Cèdre. À travers le prisme, notamment, de la figure singulière de Youssef Beidas, homme d’affaires palestino-libanais, fondateur en 1951 de la fameuse banque Intra, qui s’est efforcé de faire de Beyrouth le centre commercial et financier du Moyen-Orient… « Et dont la faillite controversée en 1966 jette une ombre sur le présent et façonne encore aujourd’hui la mémoire collective (et l’oubli) au Liban », indique Chrystèle Khodr dans sa note d’intention.

L’auteure et comédienne dévoile aussi dans sa performance ce qui lie les silos à grains du port de Beyrouth (dont la moitié a résisté à la vague de l’explosion, protégeant ainsi une partie de la ville d’une plus grande destruction)... à Youssef Beidas.

Vous l’aurez donc deviné : s’il ne fallait choisir qu’un seul spectacle parmi les trois, ce dernier serait celui à ne pas rater.

Autre recommandation : suivant le principe du premier arrivé premier servi, les organisateurs vous conseillent d’être sur place une heure avant le début des spectacles en salle.

*Les représentations du Beirut Spring Festival débutent toutes à 21h. Entrée libre, comme toujours.

Dans un pays qui s’enfonce dans une crise économique et sociale sans précédent, il reste ce festival rassembleur qui marque d’une empreinte artistique et culturelle « Le Printemps de Beyrouth ». Depuis son lancement en 2009 sous la férule de Gisèle Khoury et de la Fondation Samir Kassir, le Beirut Spring Festival n’a jamais failli au rendez-vous avec le public. Quels que...

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