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Monde - Législatives françaises

Qui sont les candidats de la 10e circonscription des Français de l’étranger ?

Sur les seize candidats, cinq sont d’origine libanaise.

Qui sont les candidats de la 10e circonscription des Français de l’étranger ?

Photo de l’Assemblée nationale à Paris, le 9 février 2021. crédit ludovic MARIN / AFP

À partir du 27 mai, les Français de l’étranger sont appelés à participer au premier tour des législatives. La dixième circonscription des Français de l’étranger couvre 49 pays du Moyen-Orient et d’Afrique, incluant notamment, aux côtés du Liban, l’Arabie saoudite, Bahreïn, les Émirats arabes unis, l’Égypte, l’Irak, la Jordanie, le Koweït, Oman, le Qatar, la Syrie et le Yémen. Selon le dernier décompte du ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères daté de la mi-mai, le nombre d’électeurs s’y élève à 104 714 (109 950 avec une marge d’erreur de 5 %).

Pour le premier tour, les Français de l’étranger peuvent voter sur internet du 27 mai à partir de 12h (heure de Paris) jusqu’au 1er juin 2022 à 12h (heure de Paris). S’il y a lieu, le second tour se déroulera en ligne du 10 juin 2022 à 12h (heure de Paris) au 15 juin 2022 à 12h (heure de Paris). Les électeurs inscrits au Liban pourront alternativement se rendre aux urnes dans le bureau de vote qui leur est assigné, les 5 et 19 juin respectivement.

Dans la 10e circonscription, 16 candidats sont en lice, dont cinq d’origine libanaise. Tour d’horizon :

Amélia Lakrafi, investie par la majorité présidentielle Ensemble. Spécialisée dans la cybersécurité, la députée sortante de la 10e circonscription de l’étranger siège depuis 2017 à la commission des Affaires étrangères de l’hémicycle, se focalisant sur la refonte de la politique française d’aide au développement, les enjeux sécuritaires au Sahel et la souveraineté numérique. Durant son premier mandat, l’élue a « voulu corriger le cliché souvent injuste qui colle aux Français de l’étranger, sillonnant la circonscription afin qu’ils ne se sentent pas lésés ». De son bilan, elle veut aussi qu’on retienne l’engagement de la France et d’Emmanuel Macron pour le Liban. Un dossier qu’elle s’engage à porter « haut et fort afin d’arriver à des solutions acceptables ». La chef d’entreprise et citoyenne engagée dit intervenir à « tous les niveaux pour réaliser des solutions dans les délais les plus brefs », du soutien aux universités à l’aide aux ONG, en passant par le problème des comptes bancaires bloqués, l’assistance aux nécessiteux ou encore le projet de centres médico-sociaux qu’elle porte personnellement. La candidate macroniste née à Rabat se présente avec son actuel suppléant établi à Beyrouth, le Franco-Libanais Joseph Moukarzel, architecte, docteur en communication et éditeur du journal satirique ad-Dabbour, fondé par son père.

Chantal Moussa, investie par Nupes. Après avoir fini ses études postdoctorales en sciences des matériaux à Caen, cette Franco-Libanaise a fait le « choix il y a trois ans de revenir vivre à Beyrouth », où elle est née et a grandi. Engagée depuis 2005, lorsqu’elle était descendue dans la rue « pour défendre la souveraineté et l’indépendance du Liban », elle s’implique en France durant ses études pour poursuivre le combat social. Alors que la révolte de la rue libanaise en octobre 2019 lui « a beaucoup parlé », la candidate voit « ces deux engagements comme complémentaires pour avoir des gens capables d’être des ponts entre des pays qui ont tout à partager ». À 33 ans, l’enseignante chercheuse et professeure au lycée est la responsable de la coordination de La France insoumise pour la région. À cette place, elle se bat pour l’accès des Français établis hors de France aux services publics, la bifurcation écologique, une diplomatie altermondialiste pour la paix, qui défend les peuples et leur souveraineté tout en « mettant un terme à la dégradation de l’image de la France et de ses citoyens », et une sixième République. Face à la corruption, qu’elle qualifie de « combat personnel », la candidate veut « la fin de la complaisance de la France vis-à-vis des politiciens corrompus ».

Georges Azar, investi par Reconquête !. Né en Côte d’Ivoire de parents libanais, du Metn du côté paternel, de Zahlé pour sa mère, le candidat se dit au confluent de trois cultures, orientale par ses origines, africaine par sa naissance et ses attaches et occidentale par adhésion à la culture française et à ses traditions plus encore que par naissance. Le Franco-Libanais réside entre Sioufi, à Beyrouth, et Paris. Il se proclame « patriote, amoureux de la France, souverainiste, nationaliste, mais pas chauvin », et voit Éric Zemmour, le chef du parti Reconquête !, comme « un vrai gaulliste ». Alors que la théorie du grand remplacement était brandie comme un épouvantail durant la campagne présidentielle, le candidat affirme que « ce n’est pas un sujet, les enjeux des législatives sont beaucoup plus locaux ». Venant « d’un milieu social très modeste », l’expert-comptable et commissaire aux comptes, également magistrat consulaire au tribunal de commerce de Paris, axe son programme électoral sur la « discrimination fiscale » touchant notamment les entrepreneurs et autres Français de l’étranger, qui « se considèrent à juste titre un peu laissés pour compte ».

Ali Camille Hojeij, indépendant, soutien d’Édouard Philippe. Fier d’être « un pur produit du réseau AEFE (Agence pour l’enseignement français à l’étranger, NDLR) », cet avocat au barreau de Paris est né à Bangui, en Centrafrique, et a passé la moitié de sa vie sur le continent africain avant de s’installer à Paris il y a 18 ans. De parents français et libanais, il entretient « un rapport très affectif et culturel » avec son pays d’origine, n’ayant toutefois une « allégeance politique que pour la France ». Le Franco-Libanais s’est décidé à s’engager face au « ressentiment antifrançais » qu’il voit grandir en Afrique et aux « visages traditionnels de la France qui ne sont pas ceux qui permettent de le réduire ». L’adhérent du parti Horizons de l’ancien Premier ministre Édouard Philippe se déclare ouvertement « Macron-compatible ». Le candidat axe son offre électorale sur l’éducation, mettant l’accent sur l’obtention facilitée de bourses pour les classes moyennes et le financement de formation pour les recrues locales, ainsi que sur la sécurité, avec la mise à disposition de magistrats de liaison qui pourraient améliorer la coordination judiciaire entre les États, pouvant être utilisées notamment dans la question des sanctions économiques. Sa suppléante, Sandra Gorayeb, est une Française du Gabon d’origine libanaise qui s’est rendue dans le pays pour la première fois durant la campagne pour y rencontrer le patriarche maronite Béchara Raï.

Aurélie Pirillo, investie par Les Républicains pour la droite et le centre. Conseillère à la mairie de Paris depuis 2020, la candidate veut mettre en avant son expérience parlementaire d’une décennie en tant que chef de cabinet de différents élus et collaboratrice aux travaux de la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale. Mettant l’accent sur les entreprises françaises, notamment les très petites, petites et moyennes entreprises, et la francophonie, son programme écrit propose de « défendre » les Français de l’étranger pour refaire d’eux « des Français à part entière ». Outre un accès à l’enseignement français facilité grâce à des moyens renforcés, un régime de Sécurité sociale renforcé, une garantie du droit bancaire, une réduction de certaines taxes considérées comme inéquitables, l’écologie, la protection des victimes de catastrophes ou d’événements politiques sont également mentionnés, tout comme le souhait de faire des consulats des mairies, en rétablissant notamment la célébration du 14-Juillet dans les ambassades. La trentenaire a choisi pour suppléant le Franco-Libanais Lucas Lamah, chef d’entreprise et conseiller des Français de l’étranger au consulat de Beyrouth.

Caline Aoun Maaraoui, candidate indépendante. Responsable du service juridique de l’Autorité de contrôle des marchés financiers au Liban, cette Franco-Libanaise se présente dans « une démarche s’inscrivant dans la réciprocité, pour s’engager pour la France et aider le Liban ». Issue d’une famille politique (son père est l’ancien député libanais Élie Aoun), l’engagement fait « partie de (son) ADN ». Afin de couvrir l’ensemble de la circonscription, elle cherche par ailleurs « à créer un réseau de référents dans chaque pays pour répondre aux problématiques qui leur sont spécifiques ». La juriste insiste sur la « rupture d’égalité entre les Français de l’étranger et les Français de l’Hexagone », dénonçant un « rapport devenu administratif » entre ces derniers et la France, « dont les politiques sont absents ». Basée à Beyrouth, la candidate revendique sa proximité avec les électeurs et affirme qu’« un député issu de la circonscription, qui connaît et vit les problématiques de celle-ci, fera la différence ». Priorités de son programme : le combat contre la cherté de la vie sous forme d’une prime, la possibilité d’ouvrir ou de conserver en France des comptes bancaires, l’accès à une éducation de qualité pour tous et l’égalité de la protection sociale et médicale avec les Français de l’Hexagone.

Élisabeth Darvish, investie par la liste Avec le président Emmanuel Macron. Cette Française d’origine libanaise qualifie son premier lien au pays du Cèdre de « douloureux », ayant reçu petite un éclat d’obus dans l’œil droit qui l’a éborgnée malgré cinq opérations à l’étranger. La polyglotte, qui maîtrise six langues, dont l’arabe libanais, reste néanmoins très attachée à son patrimoine familial à Achrafieh, qui a souffert de l’explosion du 4 août, « pour ne pas oublier d’où l’on vient », et est depuis 2015 engagée avec les Chrétiens d’Orient, l’Œuvre d’Orient et Une colombe en Orient. C’est en coordination avec le comité de soutien du président Emmanuel Macron, dirigé par Aziz Sleiman, composé de plus de 1 600 membres à majorité libanaise et basé partiellement au Liban, que le programme de campagne a été élaboré. Avocate de droit international au barreau de Paris, spécialisée dans les droits de l’homme, la candidate se dit féministe et met en avant l’éducation gratuite pour les Français de l’étranger ainsi que l’aide aux victimes de violences conjugales, dont elle fait elle-même partie, avec un « laissez-passer automatique pour quitter le pays de résidence en toute sécurité ».

Alain Taïeb, candidat indépendant et transparti. Basé au Cap, en Afrique du Sud, cet ingénieur de formation et entrepreneur se réclame de la société civile et refuse toute affiliation à un parti politique, « plus tellement à la mode ». Se voulant indépendant et libre pour toujours choisir en premier l’intérêt de ses concitoyens, son engagement politique découle d’une « volonté de transmission et de partage, avec des outils et des solutions peut-être innovants ». Le candidat souhaite notamment impliquer les citoyens dans un système proche de la votation suisse avec des « miniréférendums » sur les projets de loi qui ne font pas encore partie du débats démocratique aujourd’hui. Fort de son expérience professionnelle, ce libéral veut surtout mettre le « privé partout où il est capable d’être beaucoup plus agile, rapide et efficace que le public, dont les fonctions régaliennes restent néanmoins fondamentales ». Pour fournir des aides sociales aux Français de l’étranger, dont « la détresse est plus forte qu’il y a cinq ans », il propose ainsi de lever des fonds supplémentaires auprès d’entreprises. Né en Tunisie, ce citoyen français se revendique d’une « communauté de pensée méditerranéenne ».Reconnaissant que « le Liban mérite une attention particulière et de tous les instants », il a prévu en cas d’élection d’avoir un attaché parlementaire basé dans le pays du Cèdre sur les trois qui lui seront attribués.

Deborah Raumain, investie par le Rassemblement national. La candidate malheureuse aux élections municipales de 2020 puis aux départementales de 2021 reprend le programme de la formation de Marine Le Pen pour « empêcher Emmanuel Macron d’avoir les pleins pouvoirs et d’imposer le saccage social, le matraquage fiscal, l’immigration massive ». Elle insiste notamment sur « la lutte contre l’islamisme (...) que ce soit en France ou à l’étranger », selon un entretien publié mercredi dans Le Petit Journal, qui s’adresse particulièrement aux expatriés français et aux francophones.

Regina Malonga Ducellier, investie par l’UCE (Union des centristes et des écologistes, parti de la majorité présidentielle). La candidate franco-congolaise met l’accent sur la planification écologique, souhaitant appliquer les engagements présidentiels de doubler les objectifs climat, ainsi que les seniors et les jeunes.

Sérilo Looky, sous l’étiquette Tous cœurs de France. La formation se revendique plurielle et diverse, hors de la classification droite-gauche. Prônant la multiplication des interactions entre représentants et électeurs, le candidat défend la liberté économique combinée à des actions sociales concrètes.

Odile Mojon-Cheminade, investie par le parti Solidarité et progrès (fondé par Jacques Cheminade, ancien candidat à la présidentielle). Dans un esprit de non-alignement, la candidate veut repenser la politique étrangère de la France pour relever les défis du développement. Contre la disparition du corps diplomatique, elle veut assurer la présence continue de la France à l’étranger.

Ubah Askar-Waberi, rassemblement souverainiste avec Florian Philippot et le soutien de Nicolas Dupont-Aignan. Sous le slogan Liberté, la candidate refuse notamment la « tyrannie sanitaire », veut porter la voix du Frexit au Parlement et milite pour une proportionnelle intégrale à toutes les élections.

Justin-Parfait Doudy, candidat indépendant. Face au sentiment antifrançais qui croît dans le monde, le candidat veut revoir les relations diplomatiques, culturelles, sociales et économiques de la France avec ses partenaires étrangers. C’est dans le vaste espace laissé entre l’extrême droite et la gauche radicale qu’il se situe.

L’Orient-Le Jour n’a trouvé aucune information concernant les candidatures de Viviane Zinzindohoue, sous l’étiquette Écologie au centre, et Caroline Dugué, investie par la gauche républicaine et socialiste.

À partir du 27 mai, les Français de l’étranger sont appelés à participer au premier tour des législatives. La dixième circonscription des Français de l’étranger couvre 49 pays du Moyen-Orient et d’Afrique, incluant notamment, aux côtés du Liban, l’Arabie saoudite, Bahreïn, les Émirats arabes unis, l’Égypte, l’Irak, la Jordanie, le Koweït, Oman, le Qatar, la Syrie et le...

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