Les pharmacies en grève mardi

Le Comité des propriétaires de pharmacies au Liban a annoncé dimanche une grève pour le mardi 24 mai, ainsi que l'organisation d'un sit-in devant le ministère de la Santé, pour dénoncer des ruptures de stocks et réclamer une augmentation des prix des médicaments, rapporte l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). L'annonce intervient alors que le dollar a franchi la barre des 32.000 LL dimanche sur le marché parallèle, dans un pays frappé depuis 2019 par la crise économique.

Dans un communiqué publié "en coordination avec le Dr Joe Salloum, président de l'ordre des pharmaciens", le Comité annonce un sit-in mardi à 9h30 et la fermeture des pharmacies jusqu'à 14h. "Comme à chaque augmentation du taux dollar-livre, les importateurs de médicaments cessent leurs livraisons aux pharmacies", explique le texte, qui pointe ensuite "l'absence de décision du ministère de la Santé sur un nouveau barème de prix qui corresponde à la réalité du marché". Ces pharmaciens réclament une tarification hebdomadaire des prix des médicaments, ce qui pousserait les importateurs à continuer de fournir les pharmacies en médicaments.

Le Comité des propriétaires de pharmacies dénonce enfin une situation qui "conduit à l'épuisement des stocks de médicaments et menace la sécurité sanitaire, ce qui conduit à la pénurie d'une quantité non négligeable de traitements nécessaires, notamment pour les maladies chroniques et urgentes". Ils indiquent que les importateurs de médicaments ont arrêté de les approvisionner depuis plus de cinq jours et que ces derniers attendent que le ministère de la Santé publie de nouveaux tarifs. "Cela ne peut plus durer", ont prévenu ces pharmacies.

Le ministre de la Santé Firas Abiad indique régulièrement qu'il soutient la production locale de médicaments, mais que certains ne sont pas disponibles en quantité suffisante au Liban, comme ceux qui servent aux traitements des cancers et maladies incurables. Les acteurs du secteur se rejettent la responsabilité des pénuries, les pharmacies accusant les importateurs de ne pas les approvisionner, alors que ces derniers affirment parfois que certaines pharmacies refusent de vendre leurs stocks aux clients.