A Beyrouth I, les FL et la contestation consolident leur présence

La circonscription de Beyrouth I, regroupant les quartiers chrétiens de la capitale (Achrafieh, Rmeil, Saïfi et Medawar : 8 sièges dont trois arméniens-orthodoxes, un arménien-catholique, un maronite, un grec-orthodoxe, un grec-catholique et un pour les minorités), est une zone où les formations politiques traditionnelles sont présentes. Cela n'a pas empêché les groupements de la société civile d'y effectuer en 2018 leur première percée avec Paula Yaacoubian.  Quatre ans plus tard, après la révolte d’octobre 2019 mais surtout après la double explosion d’août 2020 au port de Beyrouth, la contestation s’est réaffirmée, en raflant deux sièges.
De son côté, le Courant patriotique libre (deux sièges en 2018), privé après le retrait de Saad Hariri du soutien sunnite dont il avait bénéficié en 2018, a pu maintenir un siège mais en a perdu un autre, alors que les Forces libanaises, son principal rival chrétien, ont pu élargir leur représentation en arrachant un siège arménien au parti Tachnag.

Les résultats

- Le Courant patriotique libre est parvenu à faire réélire Nicolas Sehnaoui (4 781 voix préférentielles) au siège grec-catholique de la circonscription. Il a revanche perdu le siège minoritaire détenu par Antoine Pano.

- Quant au parti Tachnag (deux sièges en 2018), allié traditionnel du courant aouniste, il n’a pu maintenir qu’un seul siège (Hagop Terzian avec 2 647 votes préférentiels).

- Les FL sont, elles, sorties gagnantes. Outre le fait d'avoir conservé le siège grec-orthodoxe (actuellement occupé par Imad Wakim, mais qui sera remplacé par Ghassan Hasbani, accrédité de 7 080 voix préférentielles), le parti de Samir Geagea a pu décrocher un siège arménien orthodoxe, celui de Jihad Pakradouni (2 186 votes préférentiels).

- Les Kataëb ont reconduit Nadim Gemayel, fils de Bachir Gemayel, ancien président de la République élu et assassiné et dont Achrafieh est le fief traditionnel, au siège maronite de la circonscription. Il a été réélu grâce à 4 425 voix préférentielles.

- Le seul siège arménien-catholique restera aux mains de Jean Talouzian (4 043 votes) qui s’est lancé dans la bataille en s’alliant avec les Kataëb et le banquier Antoun Sehnaoui.

- Dans une réédition du scénario de 2018, Paula Yaacoubian a opéré une percée au nom du mouvement de contestation. Elle a pu convaincre 3 524 votants à Beyrouth I. Du fait des effets pervers de la loi électorale, Cynthia Zarazir, colistière de Mme Yaacoubian, n’a eu besoin que de 486 voix préférentielles pour emporter le siège des minorités.

Ce qu’il faut retenir

- La crise et l'explosion au port de Beyrouth ont eu raison de la force du CPL et du Tachnag dans cette circonscription. Le bloc aouniste y a ainsi perdu la moitié de ses sièges. Un affaiblissement dont ont profité les FL et la contestation.