Tyr-Zahrani : le glacis chiite maintenu

Sans surprise, le rouleau compresseur du tandem chiite Hezbollah-Amal rafle tous les sièges de la circonscription du Liban-Sud II (7 sièges : 6 chiites et 1 grec-catholique) rassemblant les cazas de Tyr et de Zahrani. Aucune des trois autres listes en lice n’a obtenu de coefficient électoral pour prétendre à un siège. Dans cette circonscription où l'électorat est constitué à plus de 80% de chiites, et où le taux de participation est estimé à plus de 48%, le tandem a donc réussi à imposer la totalité de ses candidats à coup d'intimidation et de pressions.

Les résultats

A Tyr

La liste Espoir et Loyauté, menée par le tandem chiite, obtient la totalité des 4 sièges représentant cette communauté dans le caza de Tyr, avec Ali Khreis et Inaya Ezzeddine du mouvement Amal, tous deux députés sortants, et Hussein Jechi, lui aussi député sortant, et Hassan Ezzeddine pour le Hezbollah.

A Zahrani

La même liste sécurise les 3 sièges du caza de Zahrani, avec en premier lieu le président de la Chambre Nabih Berry, reconduit avec Ali Osseirane aux deux sièges chiites, ainsi que le grec-catholique Michel Moussa, lui aussi député sortant du bloc berryste.

Ce qu’il reste à savoir

- Il faut attendre les chiffres définitifs des votes préférentiels pour analyser dans le détail le potentiel désamour des électeurs du Hezbollah pour le mouvement Amal, l'une des cibles de la contestation populaire du 17 octobre, accusée de corruption.

- Par ailleurs, le total des voix obtenues par la liste Ensemble vers le changement, proche de la contestation du 17 octobre, et les deux autres listes incomplètes qui se sont présentées au Liban-Sud II, pourrait donner une indication des futures chances de percée d’une liste d’opposition unie.

Ce qu’il faut retenir

Si la circonscription du Liban-Sud II reste verrouillée par le tandem chiite, c'est surtout en raison d'une campagne basée d'un côté sur une mobilisation de son électorat et de l'autre sur une politique d'intimidation et de pressions exercées sur les candidats chiites qui osent élever la voix. Par conséquent, les listes alternatives avaient peu de chance d’obtenir un siège. Rappelons, dans ce contexte, l’incident de Sarafand, survenu le jour de l’annonce de la liste des groupes de la contestation, quand les membres de cette liste avaient été interceptés par un membre du mouvement Amal qui a bloqué la route et tiré en l’air dans une claire tentative d'intimidation.