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Deux étudiants condamnés à 16 ans de prison notamment pour sabotage

Deux étudiants condamnés à 16 ans de prison notamment pour sabotage

Deux hommes marchent à Téhéran, le 30 novembre 2020. Photo d'archives ATTA KENARE/AFP via Getty Images

Deux étudiants ont été condamnés en Iran à un total de 16 ans de prison notamment pour "sabotage" d'installations publiques, "coopération avec des groupes hostiles" à la République islamique et "propagande", a annoncé mardi l'Autorité judiciaire.

Bénéficiant de la confusion des peines, ils passeront dans les faits dix ans en prison, la "peine la plus sévère" qui leur a été infligée, a déclaré le porte-parole du pouvoir judiciaire, Zabihollah Khodayian.

Selon des médias locaux, les deux étudiants de l'université de technologie de Sharif à Téhéran, Ali Younessi et Amir-Hossein Moradi, sont détenus depuis avril 2020. Ils ont été condamnés à "dix ans de prison chacun pour destruction d'installations publiques, à cinq ans de prison pour complot en vue d'agir contre la sécurité nationale et coopération avec des groupes hostiles et à un an de prison pour propagande" contre la République islamique, a déclaré à la télévision d'Etat M. Khodayian.

En mai 2020, l'Autorité judiciaire avait affirmé que les condamnés avaient "établi des contacts" avec des "groupes contre-révolutionnaires", en particulier le "groupe terroriste des monafeghines". Selon cette instance, les deux étudiants se sont livré à "quelques actes de harcèlement", mais "ne sont pas parvenus à commettre de graves actes de sabotage".

Le terme "monafeghines" (hypocrites en persan) est utilisé par la République islamique pour désigner les Moudjahidines du peuple, un mouvement d'opposition interdit en Iran, qui s'est exilé en France et en Albanie.

Téhéran accuse régulièrement ce groupe d'alimenter les violences et d'être impliqué dans les attentats en Iran.

Selon M. Khodayian, les deux étudiants ont aussi été poursuivis pour "corruption sur terre", l'un des chefs d'accusation les plus graves du code pénal iranien et qui entraîne généralement la peine capitale. Mais "le tribunal n'a trouvé aucune preuve".

Lundi, l'avocat des étudiants, Me Mostafa Nili, a qualifié de "lourd" le verdict, annonçant qu'il allait "certainement faire appel".

L'annonce de leur condamnation mardi a suscité la consternation dans les rangs de l'ONG Iran Human Rights (IHR), qui a son siège en Norvège.

"Cette condamnation injuste est le résultat d'un processus extrajudiciaire conçu par les agences de sécurité, destiné à réprimer et à susciter la peur chez les étudiants", a déclaré Mahmood Amiry-Moghaddam, le directeur de l'ONG. "Elle manque totalement de crédibilité".

"Les universités devraient être des centres de liberté de pensée et d'expression. Pourtant, en Iran, d'innombrables étudiants ont été expulsés ou emprisonnés pour avoir exercé ces droits", a de son côté réagi Hadi Ghaemi, le directeur exécutif du Centre pour les droits humains en Iran. "Le pouvoir judiciaire iranien doit libérer Amir-Hossein Moradi et Ali Younesi et cesser de criminaliser la liberté d'expression et de pensée", a-t-il ajouté.

Le réseau international Scholars at Risk, a quant à lui exprimé sa "profonde préoccupation" pour la peine infligée.

Deux étudiants ont été condamnés en Iran à un total de 16 ans de prison notamment pour "sabotage" d'installations publiques, "coopération avec des groupes hostiles" à la République islamique et "propagande", a annoncé mardi l'Autorité judiciaire.
Bénéficiant de la confusion des peines, ils passeront dans les faits dix ans en prison, la "peine la plus sévère" qui leur a été...