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Culture - Événement 9e Art

Hélène Becquelin, Gabriel Dumoulin et Tom Tirabosco : « Plan à 3 » au Liban...

Vous aimez la bédé ? Rendez-vous ce week-end à Saïda, où l’Institut français du Liban présente dans ses locaux au Khan el-franj une centaine de planches originales et de reproductions dressant le panorama de la bande dessinée francophone européenne contemporaine. Une exposition qui se tient jusqu’au 18 juin, mais dont le lancement ce soir, vendredi 15 avril, déroule un programme de rencontres, ateliers et performances qui se tiendront aujourd’hui vendredi 15 et demain samedi 16 avril dans trois hauts lieux de la ville côtière. Des animations auxquelles participent notamment un groupe de bédéistes français, suisses et belges venus spécialement pour l’occasion. Trois d’entre eux se sont prêtés au jeu de l’interview croisée.

Hélène Becquelin, Gabriel Dumoulin et Tom Tirabosco : « Plan à 3 » au Liban...

De gauche à droite : Hélène Becquelin, Gabriel Dumoulin et Tom Tirabosco. Photos DR

Est-ce votre première visite au Liban? Qu’est-ce qui vous a convaincu d’y venir ?

Hélène Becquelin : C’est ma seconde visite à Beyrouth. La fois précédente, j’avais été invitée au premier festival de BD du Liban et j’y ai fait tellement de rencontres extraordinaires et intenses, vécu de telles expériences que je suis contente de revenir dans le cadre de ces rencontres à Saïda.

Gabriel Dumoulin : Oui, c’est ma toute première visite. C’est Mathieu Diez de l’Institut français qui m’a invité dans le cadre de l’exposition Plan à 3 sur la BD francophone. Il n’a pas eu besoin de me convaincre, car j’étais très intéressé et enthousiaste à l’idée de venir au Liban.

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Tom Tirabosco : Cela fait plusieurs années que je n’ai plus voyagé en dehors de la Suisse et l’invitation de l’Institut français de Saïda m’a convaincu ; l’envie de rencontrer une autre culture, de tisser des liens, de partager des moments de créations avec des artistes libanais dans des ateliers d’illustration et des concerts dessinés me réjouit. Après deux ans de pandémie, il est temps de transmettre à nouveau un peu d’espoir et de bonheur à travers ce que je sais faire : dessiner.

Pouvez-vous nous présenter votre univers ?

H.B. : J’ai plutôt une démarche autobiographique. J’ai raconté en BD mon enfance, mon adolescence et ma vie de maman.

G.D.  : J’ai fait plusieurs BD que l’on peut qualifier d’autobiographiques avec un dessin très réaliste, quasi photographique. Mais l’autobiographie n’est pas pour moi une fin en soi. C’est une matière première qui m’intéresse pour ensuite en tirer une forme, une écriture.

T.T. : Mon univers est sombre et poétique. J’y aborde des valeurs humaines et écologiques. Mes récits sont souvent traversés de blessures psychologiques. Mes histoires ne sont pas déprimantes cependant, mais simplement humaines.

Qu’est-ce qui vous inspire et comment qualifiez-vous votre style ?

H.B.  : C’est de broder à partir de mon vécu ou d’amis qui m’inspirent.

G.D.  : Je pars de ce qui me touche. Je me dis que ce qui me touche devrait normalement toucher les autres. Donc, je parle de mon quotidien. J’observe aussi beaucoup les relations entre les gens. Si j’arrive à les raconter de façon juste, c’est presque gagné.

T.T.  : Je suis principalement inspiré par la nature et les paysages, ainsi que les liens que nous entretenons avec ceux-ci. Le dessin et son style charbonneux sont une forme de résistance à l’envahissement du numérique dans nos vies. J’aime aussi beaucoup un certain fantastique, celui qui fait irruption dans le quotidien.

Quelle est la bédé qui vous a donné envie de faire de la BD ?

H.B. : Depuis toute petite, je lis de la BD, comme Johan et Pirlouit. Et dans ma famille tout le monde dessinait. C’est venu tout naturellement, sans une vraie prise de conscience que je pouvais faire autre chose.

G.D. : Enfant, je lisais les albums de Tintin et d’Astérix chez mes grands-parents. Ils avaient toute la collection, ce qui était merveilleux pour moi. C’est en copiant les Tintin que j’ai commencé à apprendre à dessiner.

T.T. : Les lectures de mon enfance, Rahan, Spirou, Tintin et bien d’autres encore.

De quel héritage BD vous revendiquez-vous ?

H.B. : Abonnée à Spirou, j’ai été influencée par la BD franco-belge, puis à l’adolescence par Hugo Pratt et Loustal.

G.D.  : J’ai été très marqué par la « nouvelle bande dessinée » des années 90... Avec des éditeurs comme l’association, ego comme x, qui cassaient les codes sur la forme et le fond, et apportaient une liberté dans les approches, les sujets traités et les formats... Ils faisaient des BD avec une économie de moyens et une approche plus littéraire. Un seul stylo pour écrire et dessiner, le dessin étant le prolongement des mots...

T.T. : Je me revendique de l’héritage d’Hergé. Son œuvre est immense et reste très actuelle.

Scénariser ou dessiner, quelle est la partie de votre job que vous préférez?

H.B.  : Je sue sur le scénario et prend du plaisir au dessin.

G.D. : Je pars souvent du texte et en particulier de l’écriture des dialogues. Je note des conversations qui ont retenu mon attention. Si c’est le cas, c’est qu’elles résonnent en moi, et donc je dois pouvoir en faire quelque chose en les remettant en scène…

T.T.  : Le dessin. Mais de plus en plus, j’écris en même temps que je dessine. Surtout durant l’étape du découpage (story-board). C’est ce que j’enseigne à mes étudiants à Genève.

Si vous deviez recommander aux lecteurs de « L’Orient-Le Jour » un seul de vos ouvrages, ce serait lequel et pourquoi ?

H.B. : 1979 (éd. Antipodes), le plus personnel et dans lequel j’y ai mis le plus de moi. Peut-être un peu trop !

G.D. : Je dirais le dernier, car il est mieux dessiné et écrit que le précédent. Il s’agit de Six mois d’abonnement paru aux éditions atrabile. J’y croque six mois d’abonnement sur des sites de rencontre à la recherche de l’âme sœur…

J’aurais pu dire aussi le prochain, que je viens de finir et qui n’est pas encore publié. Parce qu’à chaque fois, on rate un peu son livre et à chaque fois on essaie de faire mieux. Et à chaque fois on se rapproche un peu plus de la BD idéale qu’on aimerait écrire...

T.T. : Peut-être le dernier, Femme sauvage (Futurapolis). Parce que c’est l’histoire d’une jeune écoféministe dans un monde qui s’effondre…

À l’Institut français du Liban à Saïda, Khan el-franj, jusqu’au 18 juin. Accès libre. Du lundi au vendredi de 9h à 16h et le samedi de 9h à 15h.

Ateliers, rencontres et concert au programme du week-end

À l’occasion du lancement de l’exposition Plan à 3 qui se tiendra au Khan el-franj à Saïda jusqu’au 18 juin, plusieurs événements seront proposés ce week-end. Au programme d’aujourd’hui 15 avril à 20h30 : des rencontres avec les auteurs Hélène Becquelin, Gabriel Dumoulin et Tom Tirabosco, qui seront rejoints par les auteurs belges Mathilde Van Gheluwe, Nicolas Wouters et le bédéiste et illustrateur libanais Mohammad Koraytem, auront lieu au palais Debbané et au Musée du savon. Avec des démonstrations de dessin à l’appui.

Demain samedi 16 avril, des rencontres et ateliers de bande dessinée pour jeune public (à partir de 8 ans) sont prévus au Khan el-franj de 11h à 13h et de 15h à 17h avec Mohammad Koraytem, Hélène Becquelin, Gabriel Dumoulin, Nicolas Wouters et Tom Tirabosco. Entrée libre. Les mêmes auteurs proposeront en soirée un concert dessiné (à partir de 22h) sur la musique Soufi de l’ensemble Tajalli : Tarek Bashasha (clarinette), Zakaria Alomar (oud et chant), Abodi Jatal (percussions), Ali Sabbah (guitare). Entrée payante à 20 000 LL le ticket, au profit de l’association Roter’Act.

Est-ce votre première visite au Liban? Qu’est-ce qui vous a convaincu d’y venir ? Hélène Becquelin : C’est ma seconde visite à Beyrouth. La fois précédente, j’avais été invitée au premier festival de BD du Liban et j’y ai fait tellement de rencontres extraordinaires et intenses, vécu de telles expériences que je suis contente de revenir dans le cadre de ces rencontres à...

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