
Sport mixte, accessible et très facile à appréhender, le roundnet a été inventé en 1989 par un fabricant de jouets comme jeu de plage, mais n’a connu son essor que grâce aux réseaux sociaux pendant la période de confinement pour cause de pandémie de coronavirus. Dynamique et tactique, il est très apprécié comme entraînement par les sportifs de haut niveau. Photo DR
Un filet rond (roundnet) rebondissant, une petite balle, deux équipes de deux joueurs, et le jeu est lancé !
Le roundnet, également appelé spikeball, est l’échauffement préféré de nombreux sportifs de haut niveau. Il est même devenu un sport à part entière.
Dans une salle à Saint-Denis, près de la capitale française Paris, entre quatre murs transparents, des médaillés olympiques s’amusent en tapant la balle d’une main pour la faire rebondir sur un petit filet circulaire bordé de jaune et posé à moins d’un mètre du sol. La partie s’anime, les joueurs s’en donnent à cœur joie dans cette pratique particulièrement tonique. Pauline Ranvier, vice-championne olympique française par équipe aux Jeux de Tokyo l’été dernier en fleuret, est accro au roundnet, sport d’extérieur qui tente de se faire une place en indoor avec l’Urban Roundnet, dont le fief est basé à Saint-Denis. « Il y a pas mal de tactique, il faut jouer entre la force et l’adresse, ça nous apporte beaucoup de choses, à nous les escrimeurs : les déplacements, on va chercher loin, on court donc, c’est vraiment cool et on s’y est retrouvé. Même les filles qui, au début, n’aimaient pas trop ça, maintenant elles adorent ! » lance Pauline Ranvier, qui le pratique depuis quatre ans.
Inventé en 1989 par un fabricant de jouets comme jeu de plage, le roundnet a ensuite connu une traversée du désert avant d’être relancé pleinement en 2008 par un Américain, Chris Ruder. Mais ce n’est qu’en 2015 que le jeu se déploie après avoir été remarqué dans un épisode d’une émission de téléréalité américaine (Shark Tank).
Sport mixte, accessible et très facile à appréhender, le roundnet a été inventé en 1989 par un fabricant de jouets comme jeu de plage, mais n’a connu son essor que grâce aux réseaux sociaux pendant la période de confinement pour cause de pandémie de coronavirus. Dynamique et tactique, il est très apprécié comme entraînement par les sportifs de haut niveau. Photo DR
De la NBA au foot anglais
Les années suivantes, de nombreuses vidéos ont circulé sur les réseaux sociaux montrant des sportifs de haut niveau s’entraîner à coups de roundnet, comme des basketteurs de la franchise texane des Dallas Mavericks en NBA ou encore des joueurs du club de football anglais de Crystal Palace. En France, les fleurettistes féminines ont donné de la visibilité à la pratique avec des posts de leurs entraînements sur les réseaux sociaux lors des JO d’été 2020 de Tokyo, qui se sont donc déroulés en 2021 (reportés d’un an pour cause de pandémie de Covid-19).
« Le sport est arrivé entre 2015 et 2016 en France, il y a un essor exponentiel depuis 2 à 3 ans. Finalement, le Covid-19 a pas mal aidé à la pratique de ce sport puisqu’il ne demande pas beaucoup d’installation, et c’était une des pratiques qu’on pouvait faire en extérieur pendant le confinement. C’est un sport qui est mixte, accessible, très facile à appréhender. On joue un peu partout », souligne Jean-Romain Sintes, président et associé fondateur d’Urban Roundnet.
« C’est un bon échauffement, parfois on peut rendre le jeu très dur, très fort, avec de la puissance et des balles très rapides, mais on peut aussi faire une balle courte, ce qui est très intéressant. Comme pour l’escrime, vous devez regarder votre adversaire, voir ce qu’il fait et comment il joue », explique l’escrimeur hongkongais Cheung Ka Long. Le champion olympique 2020 de fleuret, venu à Paris pour une compétition en décembre dernier et « coincé » depuis en raison de la quarantaine imposée dans son pays, profite de son long séjour en France pour pratiquer notamment le roundnet.
Sport « mainstream » en devenir
La pratique a passé un cap avec la création de la Fédération internationale de roundnet (IRF) – en extérieur – qui organisera ses premiers Mondiaux en septembre prochain en Belgique.
En France, la Fédération nationale a vu le jour en 2020 sous l’impulsion de Louis Jouve, joueur aux côtés de son frère Thomas. « La première fois que vous jouez, c’est l’éclate ! Tous les sportifs de haut niveau qui essaient s’amusent tout de suite et l’intègrent dans leur routine », assure Louis Jouve. Selon lui, il y aurait 200 000 joueurs en France. « La première fois que j’ai joué en 2015, personne ne connaissait. Aujourd’hui, 80 % des gens en ont entendu parler. Ça va devenir un sport mainstream (grand public) », projette-t-il.
Sabine COLPART/AFP