La Croatie déplore les défauts de réaction dans l'espace de l'OTAN

Le Premier ministre croate a déploré samedi les défauts de réaction dans l'espace aérien de l'OTAN, après la chute à Zagreb d'un drone militaire lancé "sur le territoire de l'Ukraine", et a appelé au "renforcement de la coopération" au sein de l'alliance.

"C'est évident que la réaction n'était pas bonne, ni l'estimation du niveau du danger, ni la communication avec d'autres pays de façon prompte et rapide (...) Il s'agit d'un incident qui ne doit pas se répéter", a déclaré le chef du gouvernement croate, Andrej Plenkovic, lors de la visite du lieu de la chute du drone. "C'est un test qui doit nous permettre à tous de beaucoup apprendre et de réagir beaucoup mieux", a-t-il ajouté.

L'engin s'est écrasé jeudi soir dans un parc situé à six kilomètres du centre de Zagreb, à côté d'une cité universitaire hébergeant 4.500 étudiants et à quelque 200 mètres d'un quartier résidentiel, sans faire de victimes. Une quarantaine de voitures garées sur un parking ont été endommagées. Selon le dirigeant croate, il s'agit d'un Tupolev Tu-141 Strizh, un drone de reconnaissance de fabrication soviétique utilisé dans les années 1970 et 1980. Long de 14 mètres, cet un engin pèse plus de 6 tonnes.

"Lancé de toute évidence sur le territoire de l'Ukraine", l'engin a volé dans l'espace aérien de la Roumanie et de la Hongrie, avant de s'écraser à Zagreb, après "sept minutes" de vol en Croatie, selon M. Plenkovic. "Nous ne savons pas à qui il appartenait (...) les parties russe et ukrainienne affirmant que ce n'est pas le leur", a-t-il expliqué, en ajoutant que des éléments qui seront découverts lors de l'enquête permettront peut-être d'avoir cette réponse.

Zagreb se trouve à quelque 550 kilomètres à vol d'oiseau de la frontière la plus proche de l'Ukraine qui est confrontée depuis le 24 février à l'invasion des forces russes.

Le Premier ministre a appelé au "renforcement et à l'intensification de la coopération" dans ce genre de situations au sein de l'alliance. Selon les autorités croates, l'engin se trouvait dans l'espace aérien hongrois pendant environ 40 minutes, sans que la Croatie en soit alertée. "C'est l'espace aérien de l'OTAN, roumain, hongrois et croate, et nous ne pouvons plus tolérer une telle situation. Elle ne devrait pas se reproduire. Il s'agissait d'une menace évidente à laquelle on aurait dû réagir", a déclaré M. Plenkovic. Un responsable de l'OTAN a déclaré vendredi à l'AFP que "la défense aérienne et antimissile intégrée (de l'alliance, ndlr) a suivi la trajectoire d'un objet qui s'est ensuite écrasé à Zagreb".