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Politique - Assassinat de Rafic Hariri

Deux membres présumés du Hezbollah jugés coupables en appel

Saad Hariri accuse le parti de Dieu de « protéger les criminels ».


Deux membres présumés du Hezbollah jugés coupables en appel

Une affiche sur laquelle peut-on lire "Le temps de la justice\" à côté d\'un portrait de l\'ancien Premier ministre Rafic Hariri, dans une rue de Beyrouth. Photo d'archives. Sharif Karim/Reuters

C’est un nouveau rebondissement dans l’affaire de l’assassinat de l’ex-Premier ministre Rafic Hariri. Le Tribunal spécial des Nations unies pour le Liban (TSL) chargé de juger les assassins présumés est revenu jeudi sur la décision de la chambre de première instance et a jugé coupables en appel deux membres présumés du Hezbollah du meurtre de l’ancien Premier ministre libanais. Une décision saluée par les fils de M. Hariri, Baha’ et Saad, qui ont tous les deux virulemment attaqué le Hezbollah. « La chambre a décidé à l’unanimité d’annuler les acquittements de M. Hassan Habib Merhi et Hussein Oneissi. Nous déclarons à l’unanimité M. Merhi et M. Oneissi coupables », a déclaré Ivana Hrdlickova, juge présidente du TSL, qui avait déjà condamné à la perpétuité en 2020 par contumace un autre membre présumé du Hezbollah, Salim Ayache, notamment pour homicide intentionnel.

Rafic Hariri, qui fut Premier ministre jusqu’à sa démission en octobre 2004, a été tué en février 2005, lorsqu’un kamikaze a fait sauter une camionnette remplie d’explosifs au passage de son convoi blindé à Beyrouth, tuant 21 autres personnes et faisant 226 blessés. À l’issue du procès en première instance, le tribunal avait condamné Salim Ayache mais avait estimé qu’il n’y avait pas assez de preuves pour condamner les autres accusés, Assad Sabra, Hussein Oneissi et Hassan Habib Merhi. L’accusation avait fait appel des acquittements des deux derniers. La chambre d’appel a déclaré dans un communiqué avoir « conclu que la chambre de première instance avait commis des erreurs de droit invalidant le jugement et des erreurs de fait ayant entraîné un déni de justice ».

Le dossier montre un nombre important d’échanges avec différents téléphones portables utilisés par les accusés dans les heures qui ont suivi l’assassinat de M. Hariri, a déclaré la juge présidente lors de la lecture de la décision. Hussein Oneissi et Hassan Habib Merhi ont notamment été reconnus coupables de complot en vue de commettre un acte de terrorisme et de complicité d’homicide intentionnel. Le TSL doit encore déterminer la peine retenue contre eux.

Le TSL, qui siège dans la banlieue de La Haye, aux Pays-Bas, a été mis en place après une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU. Le Hezbollah a refusé de remettre tout suspect et de reconnaître le tribunal, qui a émis un mandat d’arrêt international contre M. Ayache à la suite de sa condamnation. Le tribunal a déclaré que M. Ayache ne pouvait pas faire appel du verdict tant qu’il ne s’était pas rendu. Le TSL a également émis jeudi un mandat d’arrêt contre Hussein Oneissi et Hassan Habib Merhi. Le TSL a déclaré en juin qu’il était menacé de disparition faute de financement et devrait fermer ses portes à l’issue de ce procès en appel. Un autre procès contre Salim Ayache pour une série d’attaques contre plusieurs hommes politiques a été annulé, faute de liquidités.

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Saad Hariri accuse le Hezbollah
Ne tardant pas à réagir, l’ancien Premier ministre Saad Hariri a salué, dans un communiqué, la décision du tribunal, réaffirmant son entière confiance et son plein engagement en faveur de ses verdicts. La décision d’annuler les acquittements de MM. Oneissi et Merhi « impose à l’État libanais, à toutes ses autorités, son armée et ses forces de sécurité, d’arrêter les condamnés et de les livrer au TSL pour exécuter les sanctions à leur encontre », a poursuivi M. Hariri. L’ex-Premier ministre a également appelé à l’arrestation de Salim Ayache et a pointé du doigt le Hezbollah, « responsable de la couverture du crime et de la protection des criminels ». Le courant du Futur a lui aussi appelé le Hezbollah « à faire face à la vérité : ceux qui ont assassiné Rafic Hariri sont des commandants de son camp (...) et doivent être livrés afin que la justice prenne son cours ». Baha’ Hariri, le frère aîné de Saad, a également salué la décision du TSL, la qualifiant de « victoire du règne de la loi et de la justice ». Il a également estimé que le parti chiite est « le premier accusé » dans cette affaire, lui faisant assumer la responsabilité de « couvrir les responsables de ce crime terroriste ».

« Campagne de dénigrement »
Interrogé par L’Orient-le Jour, l’ancien chef de gouvernement Fouad Siniora s’est réjoui de cette décision qui, a-t-il dit, « prouve qu’il s’agit en définitive d’un crime éminemment politique ». « Le problème est qu’en première instance, ils (les membres de la chambre) avaient examiné les preuves de manière séparée alors qu’en seconde instance, ils les ont considérées dans leur totalité comme un faisceau de preuves complémentaires. Aujourd’hui le tir a été rectifié. » Le chargé de communication du courant du Futur, Abdel Salam Moussa, a lui aussi exprimé sa satisfaction et souligné le fait que le verdict émis en première instance n’a pas convaincu beaucoup de gens, « notamment lorsque le tribunal a fait valoir l’argument de l’absence de preuves irréfutables », dit-il.

Sans surprise, le Hezbollah a préféré ne pas commenter l’affaire : « Nous n’avons rien à dire sur toutes les décisions de cette cour, et ce depuis le début du processus », affirme Mohammad Afif Naboulsi, le responsable de communication au sein du parti. Une source proche du parti qui a requis l’anonymat s’est étonnée pour sa part du « timing » d’une telle décision qui survient deux mois avant les législatives. « Il est clair que c’est la campagne de dénigrement du Hezbollah qui se poursuit. Il n’y a rien de plus à dire. »

Depuis le début de la procédure, le parti chiite s’est dit « non concerné » par toutes les décisions du TSL auxquelles il n’a jamais voulu accorder de l’importance, une tactique qu’il a poursuivie durant des années. Le parti chiite s’est évertué à diaboliser l’instance internationale, l’accusant tantôt d’être à la solde d’Israël, tantôt un instrument aux mains des États-Unis et de l’Occident qui, selon lui, faute d’avoir pu avoir raison de l’arsenal du parti chiite par d’autres moyens, cherchent aujourd’hui à l’épingler dans l’affaire Hariri par le biais de la justice.


C’est un nouveau rebondissement dans l’affaire de l’assassinat de l’ex-Premier ministre Rafic Hariri. Le Tribunal spécial des Nations unies pour le Liban (TSL) chargé de juger les assassins présumés est revenu jeudi sur la décision de la chambre de première instance et a jugé coupables en appel deux membres présumés du Hezbollah du meurtre de l’ancien Premier ministre...

commentaires (8)

Il s’est réveillé RIRI maintenant et vient demander à ce que les coupables soient livrés à la justice? Pourquoi ne l’a t-Il pas fait pour Ayache, celui qui depuis des années se cache sous les jupons de son allié barbu d’hier qu’il trouvait normal à l’époque de lui céder tous les pouvoirs contre son poste de PM sous prétexte de paix sociale? Il n’a peur du ridicule comme tous gonflés qui ont vendu notre pays.

Sissi zayyat

12 h 08, le 11 mars 2022

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Commentaires (8)

  • Il s’est réveillé RIRI maintenant et vient demander à ce que les coupables soient livrés à la justice? Pourquoi ne l’a t-Il pas fait pour Ayache, celui qui depuis des années se cache sous les jupons de son allié barbu d’hier qu’il trouvait normal à l’époque de lui céder tous les pouvoirs contre son poste de PM sous prétexte de paix sociale? Il n’a peur du ridicule comme tous gonflés qui ont vendu notre pays.

    Sissi zayyat

    12 h 08, le 11 mars 2022

  • Il est pt'être temps que wafic safa arrange le "abéèè" des juges du tribunal international, c'est trop tard pour les menaces

    Wlek Sanferlou

    02 h 47, le 11 mars 2022

  • Mieux vaut tard que jamais

    Eleni Caridopoulou

    21 h 43, le 10 mars 2022

  • Les 3 hauts responsables du parti iranien, sont les exécuteurs du crime sur le terrain. Mais, il manque de repérer clairement le commanditaire de l'assassinat, avec bien sûr le facilitateur.

    Esber

    18 h 29, le 10 mars 2022

  • Le hezbollah a éxécuté. Mais qui a commandité?

    Gros Gnon

    17 h 19, le 10 mars 2022

  • Donc faute de liquidités le TSL finira sa mission en queue de Poisson et le temps se chargera pour nous faire tout oublier .

    Antoine Sabbagha

    17 h 10, le 10 mars 2022

  • Qui cela peut il bien concerner, sachant que même le propre fils du premier ministre assassiné a préféré pactiser avec les assassins de son père, afin d’accéder à un strapontin de responsable politique…. Avec les résultats que l’on connaît.

    C…

    16 h 37, le 10 mars 2022

  • Cette épée de Damoclès le restera jusqu'à la fin du Hezbollah.

    Pierre Christo Hadjigeorgiou

    16 h 35, le 10 mars 2022

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