Le président américain Joe Biden a assuré mercredi que "rien n'était exclu" à propos d'une interdiction des importations de pétrole russe, mais la Maison Blanche a dans le même temps mis en garde contre les risques liés à une telle décision.
"Rien n'est exclu", a-t-il répondu à une journaliste qui l'interrogeait à ce sujet, au moment où il quittait la Maison Blanche pour un court déplacement.
Joe Biden a fait cette déclaration après avoir déjà pris une volée de mesures économiques contre la Russie en réponse à l'invasion de l'Ukraine, allant de l'interdiction de l'espace aérien américain à des sanctions lourdes contre la banque centrale russe.
"Nous n'avons pas d'intérêt stratégique à réduire l'offre internationale d'énergie", a toutefois dit mercredi la porte-parole adjointe de la Maison Blanche Karine Jean-Pierre.
Elle a souligné que Washington ne voulait pas "remplir les poches de Poutine" ou pénaliser les consommateurs américains en faisant flamber encore plus le cours de l'or noir, ce qui pourrait arriver après l'annonce d'une interdiction des importations.
Les conservateurs américains réclament une mesure contre les hydrocarbures, la plus essentielle ressource de l'économie russe, et appellent à doper la production américaine.
Mais plusieurs élus démocrates, le parti du président, souhaitent également interdire les achats d'or noir russe.
Il s'agirait certes d'une sanction symboliquement forte, mais a priori sans conséquences insurmontables pour les Etats-Unis, eux-mêmes gros producteurs de pétrole et qui ne comptent pas beaucoup sur la Russie en la matière.
Un peu comme le Canada, qui a lui déjà décidé lundi d'interdire les achats de pétrole brut russe.
L'Europe, elle, dépend lourdement du gaz russe en particulier, et c'est la raison pour laquelle le secteur des hydrocarbures est resté jusqu'ici relativement épargné par les sanctions occidentales.
Quelque 8% des importations américaines de pétrole brut et de produits raffinés proviennent de Russie, dont 3% pour le pétrole brut seul, a indiqué Andy Lipow, expert du marché pétrolier à Lipow Oil Associates à Houston, citant les chiffres de l'Agence internationale de l'énergie en 2021.
"Nous importons environ 473.000 barils par jour de produits raffinés russes", a-t-il indiqué à l'AFP. S'y ajoutent quelque 199.000 barils de brut par jour aussi importés de Russie.
Par comparaison, les importations totales de produits pétroliers par les Etats-Unis, en provenance du Canada, du Mexique, de l'Arabie Saoudite et de la Russie, représentent 8,47 millions de barils par jour.
Le sénateur démocrate Ed Markey a déjà introduit une proposition de loi "pour interdire l'importation de produits pétroliers russes aux Etats-Unis".
"Nous ne pouvons pas arrêter Poutine avec de l'essence russe dans nos voitures", a affirmé le sénateur du Massachusetts, en présentant son projet mardi. "Les compagnies pétrolières américaines ont contribué à alimenter la guerre ignoble de Poutine contre l'Ukraine".
Même en l'absence d'un barrage de sanctions sur les hydrocarbures russes pour l'instant, l'invasion de l'Ukraine par la Russie a déjà poussé les cours du pétrole au plus haut depuis plus d'une décennie, tandis que le gaz atteint de nouveaux records.
"Rien n'est exclu", a-t-il répondu à une journaliste qui l'interrogeait à ce sujet, au moment où il quittait la Maison Blanche pour un court...
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