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Politique - Législatives 2022

Beyrouth I, le champ des batailles en solo ?

Le flou entoure encore cette circonscription où le choix de l’électorat sunnite reste la plus grande inconnue après le retrait du courant du Futur.

Beyrouth I, le champ des batailles en solo ?

Une rue d’Achrafieh le jour des élections de 2018. Hassan Assal/Photo d’archives

À Beyrouth I, chaque partie se prépare à faire cavalier seul aux législatives prévues dans moins de trois mois. C’est cette impression que donne le panorama qui commence à se dessiner dans cette circonscription où sont présentes les principales formations chrétiennes, ainsi que la société civile et des personnalités issues de familles traditionnelles. Dans cette circonscription qui regroupe Achrafieh, Rmeil, Saïfi et Medawar, huit sièges sont en lice : trois arméniens-orthodoxes, un arménien-catholique, un maronite, un grec-orthodoxe, un grec-catholique et un minoritaire. Ici, comme dans plusieurs autres régions, les regards seront rivés notamment sur le Courant patriotique libre qui risque d’y subir de sérieuses pertes. D’abord parce que Beyrouth était l’épicentre du mouvement de contestation de 2019, principalement dirigé contre la présidence et son camp, notamment le CPL et son chef, Gebran Bassil. Ensuite parce que les quartiers chrétiens de la capitale ont été frappés de plein fouet par la double explosion meurtrière du 4 août 2020 au port de Beyrouth, causée par le stockage sans mesures de précaution d’énormes quantités de nitrate d’ammonium. Le chef de l’État, Michel Aoun, avait été informé trois semaines auparavant de la présence de cette matière, sans pour autant agir, en arguant du fait qu’il « était déjà trop tard ». « C’est l’une des raisons de la chute de la popularité du CPL de près de 40 %, selon les derniers sondages », croit savoir une personnalité beyrouthine qui a requis l’anonymat.

L'éditorial de Issa Goraïeb

L’autre face du drone

Autre obstacle de taille que le CPL devrait surmonter : l’absence de son allié sunnite de poids lors du scrutin précédent, Saad Hariri. Après l’échec du compromis présidentiel, les rapports entre les deux formations étaient complètement rompus bien avant l’annonce par le chef du Futur de son retrait de l’arène politique. Il sera donc quasi impossible de s’attendre à une réédition du scénario de 2018, dans cette région où les électorats arménien et sunnite sont décisifs. En effet, la liste née de l’alliance tripartite CPL-Hariri-Tachnag avait alors obtenu 18 373 voix et réussi à faire élire quatre députés : Nicolas Sehanoui (CPL) au siège grec-catholique (4 788 voix) ; Hagop Terzian (3 451 voix) et Alexandre Matossian (2 376 voix) du Tachnag à deux sièges arméniens-orthodoxes; Antoine Pano (CPL) au siège des minorités (539 voix). « Le retrait de Saad Hariri réduira certainement le coefficient électoral (du fait de la baisse du nombre de votants) », reconnaît Sayed Younès, responsable de la machine électorale aouniste, sollicité par L’Orient-Le Jour. Il réduit toutefois la portée de cette absence, affirmant que la contribution sunnite à la liste parrainée par son parti en 2018 « n’était pas très élevée ». Selon lui, « les voix sunnites étaient éparpillées entre les listes qui étaient en lice ». Il converge sur ce point avec Hagop Pakradounian, secrétaire général du Tachnag. « Le bloc de voix haririennes, au nombre de 800, a été accordé à notre liste qui incluait le candidat relevant du parti arménien Henchak, Sebouh Kalpakian », dit le député du Metn, ajoutant que le reste a été réparti entre toutes les listes en présence. « Il est évident que le retrait de M. Hariri provoquera la dispersion des voix des partisans du Futur, s’ils venaient à se rendre aux urnes », reconnaît toutefois M. Pakradounian. Concernant les alliances que son parti compte tisser dans la perspective de la bataille à venir, M. Pakradounian assure qu’aucune décision n’a encore été prise. « Nous continuons de faire nos calculs en quête du plus grand nombre de sièges arméniens », se contente-t-il de dire. De son côté, Sayed Younès confirme que le CPL est actuellement en négociations avec le Tachnag. Cependant, il se peut aussi que les deux formations présentent des candidats sur des listes séparés. « Ce qui est sûr pour le moment, c’est que Nicolas Sehnaoui sera à nouveau notre candidat à Beyrouth I », dit Sayed Younès. Quant à Antoine Pano, il ne se présente plus. Son retrait est interprété comme une volonté du courant aouniste d’anticiper une éventuelle perte qu’il pourrait subir lors du scrutin. Mais M. Younès affirme que le CPL « formera une liste complète à Beyrouth I ».

FL-Antoun Sehnaoui : le divorce

La même ambition se fait sentir chez les Forces libanaises. Le chef de ce parti, Samir Geagea, a avancé un premier pion dans cette circonscription : Ghassan Hasbani, ex-vice président du Conseil, sera candidat au siège grec-orthodoxe, occupé aujourd’hui par Imad Wakim. « Nous menons actuellement des contacts avec les nouvelles figures qui partagent notre vision et qui veulent venir en aide à ceux qui ont subi des dommages à la suite du drame du port », se contente de déclarer M. Hasbani à L’OLJ.

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Si les FL sont à la recherche de « nouvelles figures », c’est que pour elles aussi un retour à la configuration de mai 2018 semble pour le moment exclu. Le parti de Samir Geagea était alors parvenu à surmonter ses divergences avec les Kataëb, formant une liste commune à laquelle s’étaient joints l’ancien ministre Michel Pharaon et l’homme d’affaires et banquier Antoun Sehnaoui, représenté par Jean Talouzian. Cette liste avait séduit 16 772 votants et raflé trois sièges : un arménien-catholique, Talouzian (4 166 voix préférentielles), Nadim Gemayel (maronite, Kataëb, 4 096 voix) et Imad Wakim (3 936 voix). Pour la bataille de 2022, d’autres calculs sont en train d’être effectués. C’est ainsi qu’une personnalité qui suit le dossier de près explique le divorce électoral entre M. Pharaon et le tandem Sehnaoui-Talouzian. « Aucune alliance ne devrait avoir lieu entre Jean Talouzian et les FL », ajoute-t-elle, rappelant que ce dernier avait claqué la porte du groupe parlementaire FL peu après les législatives de 2018. Par contre, cette personnalité indique que la liste Antoun Sehnaoui pourrait inclure Nadim Gemayel.

Nadim Gemayel

Une information que le principal intéressé ne confirme pas. Interrogé par L’OLJ, M. Gemayel se contente de dire qu’il continue de mener ses contacts. « Nous tisserons des alliances qui vont dans le sens de nos convictions politiques et nationales », affirme-t-il au nom du parti Kataëb. Mais ce dernier, on le sait, est officiellement contre toute alliance avec les FL. Lors du lancement de la machine électorale de son parti, dimanche dernier, Samy Gemayel avait décoché ses flèches en direction de M. Geagea. « Notre positionnement est cette fois-ci clair, surtout que le mouvement de contestation a profondément modifié la donne », souligne Ralph Sahyoun, chef du département des élections au sein du parti, affirmant que tout le monde va se conformer à cette décision. Ce qui signifie que cela inclurait aussi Nadim Gemayel.

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Ce divorce entre les diverses forces de l’ex-14 Mars irrite Michel Pharaon, qui n’a toujours pas tranché la question de sa candidature. L’ancien ministre, qui s’est concerté avec Nadim Gemayel il y a deux semaines, effectue lentement ses calculs notamment après le retrait de Saad Hariri, sachant qu’il reconnaît qu’il peut bénéficier d’une part non négligeable de l’électorat sunnite. « Je suis en contact avec les diverses forces politiques présentes dans la ville, à l’exception du CPL », dit-il, déplorant le fait que « ce sont les intérêts et calculs électoraux qui priment, aux dépens des efforts visant à unifier les forces politiques souverainistes ».

Les groupes de la société civile accordent, eux, leurs violons dans cette circonscription où ils avaient opéré une percée en 2018, en menant Paula Yaacoubian à la Chambre (2 500 voix). La députée qui compte se représenter au scrutin sous le label de l’alliance « Watani » concocte une liste qui inclut déjà Ziad Abi Chaker (maronite), Tarek Ammar (grec-orthodoxe), Nelly Der Ghazarian (arménienne-orthodoxe) et Nada Sehnaoui (grecque-catholique).

À Beyrouth I, chaque partie se prépare à faire cavalier seul aux législatives prévues dans moins de trois mois. C’est cette impression que donne le panorama qui commence à se dessiner dans cette circonscription où sont présentes les principales formations chrétiennes, ainsi que la société civile et des personnalités issues de familles traditionnelles. Dans cette circonscription qui...

commentaires (2)

Continuez à vous diviser pour le plus grand bonheur des ennemis de la république. Ils n’auraient jamais espérer mieux dans les plus fous de leurs rêves. Vous êtes tous des amateurs et vous jouez en connaissance de cause le jeu de vos rivales. Diviser pour régner. Ils ne peuvent pas espérer mieux que de vous voir vous scinder pour s’immiscer dans les failles que vous créer dans chaque région et circonscription pour vous anéantir et ainsi reprendre du service au grand dam des libanais qui vous observent médusés et dégoûtés par vos positions qui vont à l’encontre du sauvetage du pays. Vous n’avez rien appris tous, de tous les malheurs qui se sont abattus sur notre pays à cause de vos enfantillages et alors que l’heure est grave et nécessite une union sacrée, vous continuez à vous la jouer solo et éparpillés, un jeu qui garantirait le succès des vendus sans le moindre effort. Ne vous étonnez pas de la réaction des libanais qui s’abstiendraient de voter pour des margoulins qui s’avèrent tous les jours aussi puérils et vils que ceux contre qui ils croient pouvoir mener une bataille en rangs dispersés. Honte à vous tous vous qui nous nous privez du seul espoir de sauver notre pays à cause de vos égos démesurés et vos œillères qui ne voient que leur propre intérêt alors que le pays a besoin de grands hommes qui voient grand et loin pour sauver cette nation.

Sissi zayyat

12 h 19, le 23 février 2022

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Commentaires (2)

  • Continuez à vous diviser pour le plus grand bonheur des ennemis de la république. Ils n’auraient jamais espérer mieux dans les plus fous de leurs rêves. Vous êtes tous des amateurs et vous jouez en connaissance de cause le jeu de vos rivales. Diviser pour régner. Ils ne peuvent pas espérer mieux que de vous voir vous scinder pour s’immiscer dans les failles que vous créer dans chaque région et circonscription pour vous anéantir et ainsi reprendre du service au grand dam des libanais qui vous observent médusés et dégoûtés par vos positions qui vont à l’encontre du sauvetage du pays. Vous n’avez rien appris tous, de tous les malheurs qui se sont abattus sur notre pays à cause de vos enfantillages et alors que l’heure est grave et nécessite une union sacrée, vous continuez à vous la jouer solo et éparpillés, un jeu qui garantirait le succès des vendus sans le moindre effort. Ne vous étonnez pas de la réaction des libanais qui s’abstiendraient de voter pour des margoulins qui s’avèrent tous les jours aussi puérils et vils que ceux contre qui ils croient pouvoir mener une bataille en rangs dispersés. Honte à vous tous vous qui nous nous privez du seul espoir de sauver notre pays à cause de vos égos démesurés et vos œillères qui ne voient que leur propre intérêt alors que le pays a besoin de grands hommes qui voient grand et loin pour sauver cette nation.

    Sissi zayyat

    12 h 19, le 23 février 2022

  • avec toutes ces magouilles pre-electorales, avec ces declarations nees apres le 17 Ot 2019, je ne puis m'empecher de me poser cette question - de la poser a Kellon plutot: qu'auriez vous fait, vous seriez vous "reveilles" tous renovateurs, opposants, revolutionnaires n'etait ce ce mouvement? au vu de ces magouilles justement la reponse m'est evidente: VOUS N'AURIEZ RIEN FAIT... VOUS AURIEZ POURSUIVI VOS COCHONNERIES COMME A L'ACCOUTIMEE.

    Gaby SIOUFI

    10 h 38, le 23 février 2022

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