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Moyen-Orient - Portrait

Amir al-Mawla, « émir » de l’EI pendant deux ans

Amir al-Mawla, « émir » de l’EI pendant deux ans

Une photo du chef de l’EI tué hier par les États-Unis, telle que diffusée par le département d’État, le 17 juillet 2020. Photo AFP

Surnommé « le professeur » ou le « destructeur », le chef du groupe État islamique dont Joe Biden a annoncé la mort hier était relativement inconnu, mais a su maintenir la stratégie et l’activité du groupe sous son règne d’environ deux ans.

Amir Mohammad Saïd Abdel Rahman al-Mawla, jihadiste aux multiples alias se faisait appeler « l’émir » Abou Ibrahim el-Hachimi el-Qourachi à la tête de l’EI.

Avant d’accéder à la direction de la nébuleuse terroriste, suite à l’élimination de son prédécesseur Abou Bakr al-Baghdadi fin 2019, il avait présidé au massacre de la minorité kurdophone des yazidis.

La piste qui menait à cet homme d’origine turkmène, né probablement en 1976, semblait incertaine dans une organisation dont tous les dirigeants étaient auparavant arabes. Cet ancien officier de l’armée de Saddam Hussein, diplômé de l’université des sciences islamiques de Mossoul, s’engage dans les rangs d’el-Qaëda après l’invasion américaine en Irak et la capture de Saddam Hussein en 2003, selon l’ONG américaine Counter Extremism Project (CEP).

Liquidation de la minorité yazidie

Il est incarcéré en 2004 dans la prison américaine de Camp Bucca (sud de l’Irak), considérée comme la pépinière du jihadisme au Levant, où il rencontre Baghdadi. Libéré pour raisons inconnues, il s’engage aux côtés de son camarade de détention, lequel prend en 2010 le contrôle de la branche irakienne d’el-Qaëda avant de créer successivement l’État islamique en Irak, puis l’État islamique en Irak et en Syrie (Daech en arabe).

Selon le CEP, « Mawla s’est rapidement hissé au sein des rangs supérieurs de l’insurrection et était surnommé “le professeur” et le “destructeur” », acquérant une réputation d’homme brutal, notamment via l’élimination des opposants de l’émir au sein de l’EI.

Sa ville natale de Tall Affar, à 70 kilomètres à l’ouest de Mossoul, voit proliférer les ateliers d’explosifs et les projets d’attentats. « Abou Omar le Turkmène » avait joué « un rôle majeur dans la campagne jihadiste de liquidation de la minorité yazidie par les massacres, l’expulsion et l’esclavage sexuel », soulignait en 2020 Jean-Pierre Filiu, professeur à Sciences Po Paris, spécialiste du jihadisme.

À la tête du groupe, sans aucune apparition publique, il aura essayé de lui redonner vigueur et activité malgré la perte du territoire que l’EI avait occupé à cheval sur l’Irak et la Syrie lors de l’existence de son « califat » (2014-2019).

EIK et Afrique

« Les États-Unis ont réagi avec force et précision au défi jugé par eux insupportable du récent bain de sang de la prison de Hassaké », a déclaré M. Filiu, en référence à l’attaque en janvier d’un établissement du nord-est de la Syrie où étaient enfermés de nombreux jihadistes de l’EI. « Mawla était un authentique chef opérationnel, dont l’élimination risque d’entraver, au moins temporairement, la remontée en puissance de l’organisation jihadiste ». Sous son règne, « il a quand même œuvré au retour au premier plan de l’EIK (pour EI au Khorassan, en Afghanistan, NDLR) bien avant l’arrivée des talibans au pouvoir », relève de son côté Damien Ferré, directeur de la société Jihad Analytics, spécialisée dans l’analyse du jihad mondial et cyber. Depuis, l’EIK est devenue la principale menace au régime des talibans en Afghanistan, frappant l’aéroport de Kaboul pendant le retrait américain d’août 2021 et entretenant un danger constant pour le pouvoir islamiste de Kaboul.

Plusieurs chercheurs pointent aussi l’activité de l’EI dans la région du lac Tchad, notamment en intégrant une partie des effectifs de la secte Boko Haram, ainsi qu’en Afrique centrale.

Les experts relèvent que l’EI prépare toujours la succession de ses chefs. Mais aucune information n’était disponible jeudi sur la personne qui pourrait succéder à Mawla à la tête d’un groupe qui, à l’image de son grand rival el-Qaëda, a toujours survécu à la mort de ses dirigeants.

Source : AFP

Surnommé « le professeur » ou le « destructeur », le chef du groupe État islamique dont Joe Biden a annoncé la mort hier était relativement inconnu, mais a su maintenir la stratégie et l’activité du groupe sous son règne d’environ deux ans.Amir Mohammad Saïd Abdel Rahman al-Mawla, jihadiste aux multiples alias se faisait appeler « l’émir » Abou...

commentaires (2)

il est peut ter tjs vivant,ramené au troupeau CIA ,aux USA...non?

Marie Claude

08 h 25, le 04 février 2022

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Commentaires (2)

  • il est peut ter tjs vivant,ramené au troupeau CIA ,aux USA...non?

    Marie Claude

    08 h 25, le 04 février 2022

  • ces quoi tous ces monstres créés par vous, ya USA & alliés??

    Marie Claude

    08 h 24, le 04 février 2022

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