Rechercher
Rechercher

Économie - Finances publiques

Youssef Khalil défend le taux de change utilisé dans l’avant-projet de budget

Youssef Khalil défend le taux de change utilisé dans l’avant-projet de budget

Le ministre des Finances Youssef Khalil pendant l’émission Sar el-Waët de la MTV. Capture d’écran

Lors d’un débat télévisé diffusé jeudi soir dans l’émission Sar el-Waët de la chaîne MTV, le ministre des Finances Youssef Khalil a défendu l’avant-projet de budget 2022 qu’il a préparé, en particulier concernant les taxes supplémentaires qu’il contient, ainsi que la problématique du taux de change officiel et celui du « dollar douanier ».

Dans son rapport publié mercredi, qui est en fait le brouillon du préambule que contiendra le projet de budget, le ministre a fixé à 20 000 livres pour un dollar le taux de change utilisé pour calculer le PIB du pays, ainsi que pour les intérêts des eurobonds (titre de dette en devises). Un choix que le ministre a reconnu et défendu jeudi soir en soulignant sa proximité avec le taux du marché parallèle (23 700 livres pour un dollar hier), qui se rapproche lui-même de plus en plus de celui de la plateforme de change Sayrafa (22 100 livres hier) que la Banque du Liban publie quotidiennement. Ce rapprochement des taux a eu lieu après l’intervention de la BDL qui fournit des dollars aux banques, lesquelles à leur tour les donnent à leurs clients, à travers la circulaire n° 161 de décembre 2021.

Lire aussi

Karim Daher : « Laisser à un ministre la latitude de fixer impôts et taux de change est une hérésie »

Or, selon le ministre, le rapprochement opéré est une bonne chose pour unifier les taux de change et mettre fin au système actuel où plusieurs taux cohabitent, comme le demande le Fonds monétaire international. Youssef Khalil a de plus expliqué le taux de change pour 2022 par le fait que « durant les trois derniers mois (de 2021), la livre oscillait autour des 20 000 livres ». C’est d’ailleurs ce qui est marqué dans le préambule de l’avant-projet de budget, qui a considéré un taux de 10 083 livres pour un dollar comme le taux de change en vigueur en 2021, sans qu’il n’ait pu l’expliquer lors de l’émission. Parmi les autres points sur lesquels le ministre n’est pas vraiment parti au front, figure aussi celui de l’impact de l’abandon acté de la parité officielle de 1 507,5 livres pour un dollar pour les ménages les plus pauvres qui ont souscrit des crédits en devises.

Youssef Khalil a en revanche été plus loquace concernant la question du « dollar douanier » qui se réfère au taux à appliquer pour calculer les droits de douane, expliquant que l’État libanais a besoin d’augmenter ses revenus et de les sécuriser, afin de pouvoir payer les salaires des fonctionnaires et les aides qui leurs seront accordées en marge de la dévaluation de la livre de plus de 90 %. Il a toutefois argumenté que cette mesure n’allait pas « nécessairement » augmenter les prix pour les consommateurs, alors que l’inflation a atteint 224 % en décembre en glissement annuel, expliquant que les commerçants ont déjà répercuté la hausse du taux de change à 30 000 livres (qui était en vigueur au début du mois de janvier) sur le prix des biens.

Lire aussi

Ce qu'il faut retenir de l'avant-projet de budget pour 2022 distribué aux ministres

L’avant-projet de budget contient également des taxes sur les importations de nombreux biens de consommation, comme une taxe sur les biens importés à hauteur de 3 % (sur 10 ans), ou encore celle qui impose une taxe de 10 % sur les biens importés qui sont produits au Liban. Selon le directeur du département de recherche de la Byblos Bank Nassib Ghobril, présent lors du débat télévisé, cette mesure va favoriser la contrebande de produits vers le Liban pour éviter de payer des taxes. Un commerçant interrogé avait, lui, indiqué à L’Orient-Le Jour que l’augmentation des prix à la douane (taxe ou taux de change) pourrait pousser les entreprises à basculer dans l’illégalité, faisant valoir que les consommateurs recherchaient les prix les plus bas.

Avant-projet de budget : brève réunion du Conseil des ministres

Le gouvernement s’est brièvement réuni hier au Grand Sérail pour la quatrième journée consécutive sous la présidence du Premier ministre Nagib Mikati afin de poursuivre l’étude de l’avant-projet de budget 2022 préparé par le ministre des Finances Youssef Khalil. Aucune déclaration n’a été faite par le ministre de l’Information p.i. et de l’Éducation Abbas Halabi à l’issue de cette séance qui n’a duré que deux heures. Le gouvernement se réunira à nouveau aujourd’hui à 9h et la semaine prochaine afin d’adopter ce texte de plus de 1 200 pages, déjà modifié à plusieurs reprises, pour ensuite le transmettre au Parlement. Le vote de la Chambre interviendra quoi qu’il arrive en dehors des délais constitutionnels, alors que le Liban poursuit son effondrement économique déclenché en 2019.

Lors d’un débat télévisé diffusé jeudi soir dans l’émission Sar el-Waët de la chaîne MTV, le ministre des Finances Youssef Khalil a défendu l’avant-projet de budget 2022 qu’il a préparé, en particulier concernant les taxes supplémentaires qu’il contient, ainsi que la problématique du taux de change officiel et celui du « dollar douanier ». Dans son rapport...

commentaires (4)

Le ministre des finances veut remplir les poches de fonctionnaires dont une partie doit être dirigée vers une productivité en privé, et ceci sans tenir compte des chômeurs qui ne touchent rien. Quoiqu'il fasse, c'est toujours en donnant une priorité à cette écurie qui perdure...

Esber

18 h 20, le 29 janvier 2022

Tous les commentaires

Commentaires (4)

  • Le ministre des finances veut remplir les poches de fonctionnaires dont une partie doit être dirigée vers une productivité en privé, et ceci sans tenir compte des chômeurs qui ne touchent rien. Quoiqu'il fasse, c'est toujours en donnant une priorité à cette écurie qui perdure...

    Esber

    18 h 20, le 29 janvier 2022

  • a moins que ces mssrs importateurs ne fassent pire en carottant le citoyen .... BIEN SUR QU'ILS LE FERONT vu que leur cartel est bel et bien SECURISE PAR KELLON.

    Gaby SIOUFI

    11 h 15, le 29 janvier 2022

  • ce que le ministre a omet de relever s;agissant du dlr dounaier est que les importateurs ont toujours calcule leur prix de revient sur des taxes douanières basees sur le dlr du marche libre....... et donc le ministre a eu raison de dire que le dlr douanier a 20 mille LL ne changera rien aux couts des marchandises.

    Gaby SIOUFI

    11 h 13, le 29 janvier 2022

  • Encore un taux de change de plus ! La canaille politichienne et les crapules bancaires me savent plus quoi onventer pour depouiller les dernieres economies et ressources des Libanais. Youssef Khalil est l'un des grands responsable de la crise a double titre : come ancien cadre de la BDL aux ordres de Salame et comme homme lige de Berri. Toutes ses justifications ne valent est direct

    Michel Trad

    00 h 30, le 29 janvier 2022

Retour en haut