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Moyen-Orient - Diplomatie

Turquie-Arménie : premiers pourparlers de normalisation « constructifs »

Le fossé à combler est très profond, avec comme principal point de contentieux le génocide arménien sous l’Empire ottoman.

Turquie-Arménie : premiers pourparlers de normalisation « constructifs »

Le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu lors d’une conférence de presse à Ankara, le 27 décembre 2021. Adem Altan/AFP

Des émissaires de la Turquie et de l’Arménie ont participé vendredi à Moscou à un premier cycle de pourparlers destinés à normaliser leurs liens, une démarche qui pourrait conduire à l’établissement de relations diplomatiques et à la réouverture des frontières entre les deux pays.

Ankara et Erevan n’ont depuis des décennies aucune relation diplomatique ni commerciale, en dépit d’un accord de paix conclu en 2009 qui n’a jamais été ratifié. Les discussions constituent la première tentative depuis cette date pour rétablir des liens restés tendus.

Les ministres des Affaires étrangères des deux pays ont déclaré que les discussions à Moscou s’étaient déroulées dans une atmosphère « positive et constructive » et se sont dit prêts à normaliser leurs relations sans

préconditions. Les émissaires dépêchés dans la capitale russe ont « partagé leur approche préliminaire du processus de normalisation », ont-ils dit.

Le fossé à combler est cependant très profond, avec comme principal point de contentieux le massacre d’environ 1,5 million d’Arméniens sous l’Empire ottoman, considéré par Erevan comme un génocide, ce que réfute Ankara. La Turquie admet que de nombreux Arméniens ayant vécu sous l’Empire ottoman ont été tués lors d’affrontements durant la Première Guerre mondiale, mais elle conteste le bilan et nie toute exécution systématique. La Turquie, issue du démantèlement de l’Empire ottoman, récuse le terme de génocide et évoque une guerre civile, doublée d’une famine, dans laquelle 300 000 à 500 000 Arméniens et autant de Turcs ont péri.

Les rapports entre Ankara et Erevan ont également pâti de la guerre qui a opposé en 2020 l’Azerbaïdjan à l’Arménie pour le contrôle de la région indépendantiste du Haut-Karabakh, un conflit pendant lequel la Turquie a soutenu l’Azerbaïdjan. Ankara a apporté un soutien militaire décisif à l’Azerbaïdjan et a accusé l’Arménie d’occuper son territoire. La Turquie a par la suite prôné un rapprochement avec Erevan, alors qu’elle cherche à étendre son influence dans la région.

Ainsi, après des années de tensions, Ankara et Erevan ont multiplié les gestes d’apaisement ces dernières semaines.

Petits gestes et gros obstacles

Dans des communiqués séparés mais à la formulation similaire publiés à l’issue de la réunion de Moscou, les deux capitales ont indiqué que leurs discussions se poursuivraient à une date et dans un lieu qui seront fixés ultérieurement.

Selon l’agence de presse russe TASS, le ministère arménien des Affaires étrangères a indiqué jeudi que l’Arménie espérait voir les discussions aboutir à la mise en place de relations diplomatiques et à l’ouverture de frontières fermées depuis 1993.

L’an dernier, le chef de la diplomatie turque, Mevlüt Cavusoglu, avait déclaré que, dans le cadre de ce rapprochement, les deux pays allaient aussi ouvrir des liaisons aériennes – celles-ci devraient démarrer le mois prochain –. L’Arménie a annoncé pour sa part le mois dernier la fin de son embargo sur les produits turcs.

En dépit de la volonté partagée par Washington de voir s’opérer une normalisation des relations entre les deux pays, alors qu’une importante diaspora arménienne est présente aux États-Unis, les experts s’attendent à ce que les discussions se heurtent à des obstacles difficiles à surmonter. C’est le cas du débat autour de la question du génocide de 1915, qui suscite des réactions épidermiques en Turquie, mais aussi des relations entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, dont le président turc Recep Tayyip Erdogan a estimé jeudi qu’elles étaient indispensables à la normalisation avec la Turquie alors que la défaite militaire de 2020 a provoqué un profond traumatisme à Erevan.

Source : AFP

Des émissaires de la Turquie et de l’Arménie ont participé vendredi à Moscou à un premier cycle de pourparlers destinés à normaliser leurs liens, une démarche qui pourrait conduire à l’établissement de relations diplomatiques et à la réouverture des frontières entre les deux pays.Ankara et Erevan n’ont depuis des décennies aucune relation diplomatique ni commerciale, en dépit...

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