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Économie - Carburants

Le diesel dépasse la barre des 400 000 livres

Le diesel dépasse la barre des 400 000 livres

Certains axes routiers étaient bloqués hier au Liban par des chauffeurs en colère face à la dégradation économique. Photo P.H.B.

Pendant que les chauffeurs routiers manifestaient hier à travers tout le Liban contre la crise socio-économique, le ministère de l’Énergie et de l’Eau a publié pour la seconde fois cette semaine son barème listant les nouveaux prix des carburants. Une tarification encore revue à la hausse, sur fond de dépréciation record de la livre face au dollar, ayant frôlé mardi les 34 000 livres le billet vert sur le marché parallèle, avant de redescendre pour stagner hier autour des 31 500 livres.

Dans le détail, les 20 litres d’essence 95 octane sont désormais vendus à 377 800 livres, soit une augmentation de 3 000 livres, à l’instar du bidon d’essence 98 octane qui coûte désormais 390 600 livres. Les 20 litres de diesel (utilisé pour les véhicules, et non celui consommé par les groupes électrogènes qui est lui facturé en dollars) ont dépassé la barre supérieure pour se vendre à 410 000 livres suite à une majoration de 16 600 livres. Quant à la bonbonne de gaz domestique, elle se vend désormais à 359 500 livres, après une augmentation de 14 000 livres.

Cette hausse des prix vient évidemment plomber encore plus le pouvoir d’achat des Libanais, dont au moins 74 % vivent sous le seuil de pauvreté. En sus des protestataires bloquant certains axes routiers hier lors de cette « journée de colère », des manifestants avaient tenté de pénétrer sur le parvis du siège de la Banque du Liban (BDL) mercredi soir. En parallèle, l’organisation patronale des organismes économiques, présidée par l’ancien ministre Mohammad Choucair, avait souligné dans un communiqué « la honte » face à l’inaction des autorités libanaises depuis le début de la crise au Liban il y a plus de deux ans.

Vers un nouveau black-out général ?
De son côté, le rassemblement des propriétaires de générateurs privés au Liban a menacé hier de plonger le pays dans le noir « d’ici à un ou deux jours », affirmant ne plus pouvoir assurer les coûts du mazout, constamment en hausse au vu de la dépréciation de la monnaie nationale. Déplorant ainsi la « hausse folle du taux de change du dollar face à la livre et la hausse inédite du prix du mazout », ces propriétaires ont affirmé : « Nous n’avons plus d’argent pour nous approvisionner en mazout. » Ils ont donné « un ou deux jours au plus » pour trouver des solutions rapides, avant que le pays se dirige « vers l’obscurité ». Modifié une fois par semaine par le ministère de l’Énergie, le tarif en dollars des 1 000 litres de mazout a été fixé mardi à 615 dollars, contre 601 la semaine dernière, tandis que le supplément de transport pour chaque 1 000 litres commandés est lui toujours fixé à 325 000 livres. Si les propriétaires de générateurs paient leurs factures de mazout en dollars, les citoyens abonnés, eux, les paient en livres pour des montants mensuels qui ne cessent d’augmenter au rythme de la dépréciation de la livre. Cela, malgré les heures de rationnement imposées pour économiser le mazout et laisser les machines se reposer, ces groupes électrogènes ne pouvant pallier complètement l’absence d’électricité publique dont le fournisseur public, Électricité du Liban (EDL), ne fournit au mieux que quelques heures par jour, en raison d’un réseau défaillant depuis des années.

Ce rationnement imposé par EDL et par les propriétaires de générateurs a logiquement impacté certains services, comme celui de l’internet et des données mobiles, via les réseaux nationaux de télécoms, qui ont été de nombreuses fois interrompus en raison du manque d’approvisionnement des moteurs utilisés par les sociétés concernées et en raison des coupures d’électricité à répétition. Ces incidents surviennent régulièrement dans certaines régions reculées du pays, bien que la capitale ne soit pas non plus épargnée, selon divers témoignages recueillis par L’Orient-Le Jour et confirmés via géolocalisation par des sources proches du dossier.

Pendant que les chauffeurs routiers manifestaient hier à travers tout le Liban contre la crise socio-économique, le ministère de l’Énergie et de l’Eau a publié pour la seconde fois cette semaine son barème listant les nouveaux prix des carburants. Une tarification encore revue à la hausse, sur fond de dépréciation record de la livre face au dollar, ayant frôlé mardi les 34 000...

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