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Sport - Éclairage

La Coupe d’Afrique des nations ternie par le Tunisie-Mali écourté

L’arbitre zambien Janny Sikazwe a sifflé trop tôt la fin du match, alors qu’il restait le temps additionnel à jouer.

La Coupe d’Afrique des nations ternie par le Tunisie-Mali écourté

Après la victoire du Mali (1-0) mercredi dans un match tronqué par l’arbitre, la Tunisie n’avait toujours pas posé de réclamation hier. Pour sa part, la Confédération africaine de football a indiqué avoir transmis « tous les rapports nécessaires » à ses organes compétents en la matière et, dans l’attente des conclusions, refuse de commenter ce couac. Issouf Sanogo/AFP

Le scandale du match Tunisie-Mali, écourté de quelques minutes par l’arbitre, a terni l’image d’une Coupe d’Afrique des nations (CAN) de football déjà malmenée par la valse des tests positifs au Covid-19 et des forfaits de joueurs.

Les images des Tunisiens furieux après l’arbitre zambien Janny Sikazwe, qui a sifflé trop tôt la fin de la rencontre, alors qu’il leur restait le temps additionnel pour égaliser, ont fait le tour du monde du ballon rond. « Honte », « farce », « mascarade », tonnait hier la presse tunisienne. Toutefois, après la victoire du Mali (1-0), la Tunisie ne semblait pas avoir posé de réclamation hier. La Confédération africaine de football (CAF) a de son côté indiqué avoir transmis « tous les rapports nécessaires » à ses organes compétents en la matière en interne, et « ne fera pas d’autres commentaires » dans l’attente des conclusions sur ce couac qui lui fait une bien mauvaise publicité.

Du jamais-vu

Légende des gardiens de but camerounais, Joseph-Antoine Bell estime toutefois que « l’image de la CAN ne dépend pas des Camerounais », hôtes de la compétition. « Ils ne sont pas responsables de l’arbitre, il faut demander à Patrice Motsepe », le président de la CAF, a-t-il assuré hier. « C’est juste l’image d’un homme qui s’est trompé, il sera sanctionné, comme un joueur expulsé. Il faut arrêter de penser que quand un Noir fait quelque chose, cela rejaillit sur toute l’Afrique », a tonné Bell, consultant pour Radio France Internationale (RFI). « Faisons plutôt un papier sur le manque de fair-play des Tunisiens, a-t-il suggéré avec ironie. Après tout, ils ont raté un penalty, ils ne vont pas nous faire croire que c’est le temps additionnel qui leur a manqué, ils ont eu tout le match pour marquer. »

Pour Patrice Neveu, sélectionneur du Gabon, cet incident « est plus que mauvais pour l’image du tournoi. C’est du jamais-vu. Quand bien même l’arbitre siffle trop tôt, ses adjoints ou la VAR (l’assistance vidéo à l’arbitrage) peuvent lui faire signe ».

Neveu, positif au Covid-19, illustre à son corps défendant un autre souci de la CAN, confrontée comme le reste de la planète à la pandémie de coronavirus. Outre que l’exigence de passes sanitaires n’aide pas à remplir les stades – bien vides –, sauf pour le pays organisateur à Garoua grâce aux voisins nigérians, elle désorganise la compétition. « Aucune sélection n’est épargnée par le Covid-19 », regrette le sélectionneur du Cap-Vert, Humberto Bettencourt. « Mais c’est le contexte actuel, notre groupe n’est pas complet », ajoute-t-il. « Avec l’apparition des cas de Covid-19, nous avons été obligés de changer nos plans », poursuit l’ex-adjoint qui remplace Bubista, testé positif et resté à Praia. « Nous devions jouer deux matches de préparation avant notre arrivée, nous avons parfois dû travailler à onze joueurs et nous nous sommes entraînés certains jours sans gardien de but, raconte Bettencourt. Mais nous ne faiblirons pas. »

Tirs à Buea

Plus grave, un échange de coups de feu dans la ville de Buea, mercredi, entre séparatistes anglophones de l’ouest du pays et militaires, rappelle la tension qui règne au Cameroun, dans cette zone comme dans le Nord menacé par le groupe islamiste Boko Haram.

Également, la CAN souffre d’un peu d’impréparation : les ouvriers s’activent encore au tout nouveau stade d’Olembé, à Yaoundé, pour tirer les derniers fils et poser les derniers panneaux indicateurs. Auparavant, le tournoi avait déjà été déprécié par la réticence des clubs européens à lâcher leurs internationaux africains. La tenue du tournoi elle-même avait été remise en question. Le tout nouveau président de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot), l’ex-star Samuel Eto’o, avait dû monter au créneau pour imposer que la CAN se joue bel et bien au Cameroun, aux dates prévues.

« On peut aussi choisir de retenir les beaux buts de Iheanacho et Gradel, et pas l’atermoiement de l’arbitre de Tunisie-Mali. Est-ce qu’ils donnent une mauvaise image du tournoi ? » conclut Joseph-Antoine Bell.

Emmanuel BARRANGUET/AFP

Le scandale du match Tunisie-Mali, écourté de quelques minutes par l’arbitre, a terni l’image d’une Coupe d’Afrique des nations (CAN) de football déjà malmenée par la valse des tests positifs au Covid-19 et des forfaits de joueurs.Les images des Tunisiens furieux après l’arbitre zambien Janny Sikazwe, qui a sifflé trop tôt la fin de la rencontre, alors qu’il leur restait le...

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